De nos jours, chercher des perles d'animation et de scénario dans les animes proposés chaque saison peut s'avérer aussi compliqué que frustrant.
J'ai donc pour passe-temps de me dégoter un anime navet par saison pour m'assurer de bons fous rires, et me dire que les autres séries, même médiocres, sont toujours mieux que ça.
Et pour trouver un navet, rien ne vaut une bonne adaptation d'otome game.
Kamigami no Asobi, l'histoire d'une humaine, Yui, qui se fait kidnapper par Zeus, lequel a construit une école dans laquelle il accueille, non, séquestre, un petit groupes de divinités issues des mythologies grecque, japonaise, nordique ou égyptienne, afin qu'elle leur apprenne dans un délai d'une année ce que sont les humains, sous peine de rester coincés pour l'éternité dans l'école en question.
Pour couronner le tout, ledits dieux voient leurs pouvoirs scellés et deviennent donc de parfaits adolescents bishonens lambda.
Qu'est ce que c'est que ce bordel, et bien finalement pas grand chose, vu qu'une fois passé le délire complet du premier épisode, les dieux vont commencer à apprendre à vivre en tant qu'humains. Et si on omet de relever qu'Apollon, Hadès, Loki, Balder et compagnie ne sont pas nés d'hier, que y'a toute une mythologie derrière eux et que des aventures avec les humains, ils les collectionnent (ce qui rend illico le but de Zeus-directeur-de-lycée idiot au possible) on assiste alors aux péripéties de cette bande pour comprendre l'humanité au travers de la jeune Yui.
Ce qui fondamentalement se résume à un slice of life où on les verra admirer les feux d'artifices (ce qu'aucun dieu ne connait, apparemment) monter un festival, une pièce de théâtre, ou tout simplement aller voir la mer (notons l'incroyable logique des dieux qui ne connaissent pas la mer...hem hem).
Envers et contre tout, Kamigami no Asobi se regarde plutôt bien. Le chara est sympathique, assez proche d'un Hiiro No Kakera, et assez coloré; nous avons le droit à une héroine qui a un chouia plus de caractère (personnellement je l'ai admirée pour avoir battu un record, celui de comprendre et d'admettre qu'elle était dans un autre monde en moins d'un demi épisode) au point de parfois tenir tête à Zeus lui-même, ce qui ne l'empêche pas le reste du temps de parler en "euh" et en "ah". On ne peut pas tout avoir.
Le harem qui l'entoure est composé de stéréotypes qui n'ont même pas le mérite d'être beaux, là où certains otomes games peuvent au moins nous offrir de jolis garçons. Y'en a pour tous les goûts et même les mauvais, mais à défaut d'être originaux ou charismatiques, les divinités sont plutôt comiques, ce qui fait digérer le ridicule qui les entoure (bah oui, devoir jouer l'étudiant quand on est un dieu, ça fait plutôt moyen).
A travers ce quotidien tranquille vers leur diplôme, Yui va fricoter avec tous les dieux, bien évidemment, ce qui nous mène à un schéma grosso modo d'un épisode par garçon. Pas de romance définie, donc, même si on peut conclure au final que la "route" choisie est celle d'Apollon. Dans tous les cas, inutile ici de chercher plus loin que la drague, il n'y a pas d'histoire d'amour.
Le côté surnaturel n'apparait que dans un registre anecdotique les trois quarts de l'anime, et ce n'est pas plus mal, parce que passé le choc du marshmallow rose ailé (c'était censé être Pégase) nous avons le droit aux pseudos transformations divines, où j'ai pour ma part préféré pleurer de rire devant mon écran (le facepalm ou le drop direct sont aussi des options). Bref, c'est kitsch, et c'est moche.
Si Kamigami no Asobi était resté le même de A à Z, je lui aurais mis la note maximale, parce que dans le registre du troll, il fait très fort. Mais l'anime commet une erreur monumentale : celle de vouloir un scénario.
Les trois derniers épisodes sont consacrés à une histoire, dont l'idée n'est pas mauvaise en soi, mais le traitement du sujet est juste pitoyable. Comme on a ri (de pitié...) toute la série, on se sent obligé de nous en mettre trois tonnes dans le larmoyant et l'émotion pour dire "sisi, c'est très sérieux, là !". Un peu gâché quand l'ost du combat final se révèle être l'opening de l'anime, qui est plutôt voire même carrément joyeux.
Du combat final, je dirai juste qu'il était atrocement laid avec une animation pourrie et des couleurs à vous crever les yeux et des explosions partout, sous prétexte que les combattants c'est des dieux donc ça doit envoyer du lourd.
Comme je le disais, Kamigami no Asobi n'est à mes yeux qu'un troll monumental, et comme il m'aura énormément fait rire excepté pour son final dégoulinant de mièvrerie, je lui mets une très bonne note.
A prendre avec ironie, bien sûr.