Tiré d'un roman du genialissime Hiroshi Mori, nous avons affaire ici a un animé d'une qualité rarement atteinte!
Il existe des œuvres dont la qualité n'est pas à démontrer, dont la magnificence nous happe, nous entraîne dans un abîme d'extase sans limite dont on peine à s’extirper, dont ne souhaite pas s'extirper!
Subete Ga F ni nari fait partie de ces chefs d’œuvres qui méritent d’être inscrit au panthéon des créations de l'humanité, dont la place se trouve auprès des plus belles créations qu'on fait naître nos artistes engagés.
Le pitch de départ semble certes intéressant mais n'augure pas forcément l'exceptionnel. Une banale histoire d'amour à sens unique virant au massacre? Du classique meurtre en série survival ? énigme, enquête, un Kin daichi like ? que neni!
L'histoire tourne autour de ces trois personnages principaux : le professeur Souhei Saikawa, brillant, taciturne presque désintéressé du monde ; Moe Nishinosono vigoureuse, capricieuse, amoureuse et d'une intelligence remarquable et enfin l’énigmatique Magata Shiki le génie ayant fait avancer bon nombre de domaine scientifique, belle et mystérieuse, que personne n'a rencontrés en personne depuis plus de 15 ans.
À partir de ses 3 personnages Hiroshi Mori nous font découvrir une trame sans cesse dérangeante, mystique, envoûtante, effrayante.
On suit une seule et unique enquête durant toute la durée de l'anime, sans aucun temps mort avec, un suspense qui se renouvelle à chaque fin d’épisode. Cette enquête principale est émaillée d'un certain nombre de petites énigmes qui nous sont présentes par l'entremise de questions que se posent les protagonistes principaux et que l'on peut si le cœur nous en dit essayer de résoudre. Le plus agréable c'est que cela est parfaitement possible dans la mesure où la majeure partie des indices sont distillés avant la résolution.
Les indices sont ainsi mis en avant sous plusieurs formes, dont des flash-back, pas du tout envahissants, nous permettant de mieux cerner le back-ground des personnages et de nous immerger un peu plus dans cet univers remarquablement cohérent. Une cohérence que l'on doit surtout à la psychologie des personnages que l'on découvre au fil des épisodes, ne souhaitant pas trop en dire par peur de gâcher le plaisir de certains, je ne serai pas exhaustif. Cela étant, je peux tout de même vous déclarer que l'on retrouve ici les thèmes de l'abandon, la mort, l'existence, l'amour qui sont traités avec profondeur et une certaine forme de violence. Hiroshi nous fait découvrir une histoire sombre nous incitant par moments à jeter un autre regard sûr de nombreuses situations que les normes sociales nous poussent, à tort ou à raison, à condamner.
La bande sonore n'est pas en reste, notre voyage dans ce monde fantasmagorique est bercé par de très belles compositions signées Kenji Kawai ayant travaillé notamment sur world trigger et Fate/stay night: Unlimited Blade Works avec un opening et un ending de très bonne qualité, respectivement "talking" de KANA-BOON et Nana Hitsuji (ナナヒツジ)" de Scenarioart, tout bonnement magnifique et que je ne me lasse d'ailleurs pas d’écouter.
L'animation est quant à elle digne d'un Seinen de ce genre. Sans une avalanche d'effets spéciaux et d'un ton en totale adéquation avec le propos ici traité. Je pourrai en dire autant du caractère design, sobre et réaliste dans les traits, mature et en parfaite homogénéité avec l'ensemble de l'oeuvre.
Au final, je dois vous avouer que j'ai été radicalement marqué par la sincérité de cette histoire et la justesse de son adaptation. L'univers de l'animation japonaise est vaste et en constante expansion, il fait bon, de temps en temps, de tomber sur des œuvres d'une telle qualité qui, enrichissent notre culture et élargissent, un peu plus, notre perception de la réalité.