L’animation japonaise dans sa globalité produisant un pourcentage assez élevé de séries désastreuses, il est devenu facile de remarquer un anime sortant du lot, ce qui est le cas de The Perfect Insider, sorti en fin d’année dernière.
Roman de Hiroshi Mori en 1996, puis manga en 2001 (en France en 2006), il a fallu attendre 2014 pour le drama et 2015 pour la série d’animation dont il est question dans cette critique.
Je préfère prévenir, le premier épisode intelligo-pompeux n’est pas représentatif de la tournure que va prendre la série par la suite. Enfin, plus ou moins. Cela le sera en effet de par les thèmes abordés, où il y aura souvent des références aux questions soulevées au début, mais dans une optique de réflexion et d’introspection en guise de fil rouge. Pour autant, les épisodes suivants porteront beaucoup plus sur le concret et sur des événements plus terre-à-terre, évitant ainsi une masturbation intellectuelle où l’on peut vite être largué.
Je vous l’avoue, je n’ai pas tout compris tout de suite. Qui est cette Shiki Magata, programmeuse reconnue ? Pourquoi vit-elle recluse ? Est-elle vraiment coupable de ce qu’on lui reproche ? Sans utiliser le mot « normal », il est compréhensible de ne pas parvenir à imbriquer toutes les pièces dès le début, cela serait nous gâcher le plaisir. The Perfect Insider va parfois sciemment perdre le spectateur mais tout en le gardant intéressé, curieux, afin de ne pas créer un fossé trop large entre les idées véhiculées et reçues.
En forte amatrice de polars, et encore plus de huis clos, je me suis focalisée sur l’enquête plus que sur les personnages (bien que les deux soient intimement liés, ne serait-ce que pour connaître les motivations de chacun). Intelligemment, il n’y en a pas pléthore, de sorte que la liste des suspects reste courte. Pour autant, quand on est rôdés au genre, le dénouement n’est pas à tomber par terre, bien qu’intéressant sur beaucoup de plans. Je n’ai donc aucun doute quant à l’appréciation qui peut en être faite.
Pour finir, la série ne s’est pas perdue dans l’excès de vouloir en faire trop en flairant le succès. En effet, je la remercie de s’être arrêtée à onze épisodes, ce qui est plus que suffisant pour l’énigme présentée, là où d’autres studios moins scrupuleux auraient pu étendre la série, quitte à perdre le rythme soutenu, nécessaire au traitement du sujet. The Perfect Insider est un bon polar, qui se penche parfois sur des sujets divers et existentiels (l’amour, la mort, notre raison de vivre …), mais sans perdre de vue les vrais attentes des spectateurs en termes de scénario.