Alors que je n’étais qu’un néophyte dévorant compulsivement toutes les séries me passant sous la main, alors que mon esprit critique était largement atténué par l’extase de la découverte des animes et des mangas, j’ai regardé « Full Metal Panic ! » avec un bonheur non dissimulé.
Etonnamment, même si je me souvenais avoir, comme pour la plupart des séries que je regardais à l’époque, apprécié cet anime, je ne parvenais pas à m’en faire un souvenir net. Pire encore, je réalisais bien trop tard que je n’avais jamais rien écrit à son sujet ; il me fallait réparer cette erreur. Je suis donc retourné fouiller dans ma collection, pour revisionner cette série sortant de chez Gonzo, comportant de très bons côtés, mais aussi des mauvais, comme toujours.
Avec FMP, inutile de rechercher le scénario sans faille à l’intelligence stupéfiante. Non, ce n’est pas le but, et il faut savoir apprécier une série à sa juste valeur ; car même si cet anime n’est pas saisissant d’originalité et de logique, il divertit réellement, et peut, à l’occasion, être franchement drôle.
Les personnages les plus désopilants seront bien évidemment les deux personnages principaux, à savoir Kaname Chidori et Sagara Sousuke, mais aussi deux autres protagonistes importants : Kurz Weber et Melissa Mao.
En dehors de la jolie Chidori, tous les personnages cités sont membres d’une organisation non gouvernementale nommée Mithril. Son objectif est simple : regrouper les meilleurs mercenaires et les envoyer dans de périlleuses missions ayant généralement pour objectif la paix dans le monde, l’assassinat de terroristes surpuissants, la destruction de gigantesques méchas, et d’autres banalités de ce genre.
Tout commence d’ailleurs avec l’infiltration de Sagara dans un lycée japonais, afin de surveiller en permanence la jeune Chidori, possédant d’étranges pouvoirs intéressants sérieusement de vils terroristes aimant le sang et la destruction. « Quelle horreur ! », me direz-vous, et vous n’aurez pas totalement tort. Cette trame, que l’on suivra du début à la fin de la série, comprendra les passages les plus forts et les plus poignants de l’anime. A côté de ces derniers, vous aurez droit au quotidien de Chidori et Sagara en tant que lycéens, aux passés de chaque personnage, et à des épisodes bouche-trous, inutiles et saisissant de stupidité (exemple : l’épisode du tournoi sportif d’AS).
Mais ne soyons pas mauvaise langue gratuitement, pour le plaisir de dire du mal, car FMP reste quand même une série on ne peut plus divertissante.
Chidori regroupe à elle seule tous les éléments formant l’opposé diamétral de l’héroïne lambda des animes et mangas. Elle n’est pas fragile, mais sportive ; elle n’est pas douce, mais brutale ; elle n’est pas la coqueluche des garçons, elle leur fait peur, etc. En d’autres termes, Chidori est un exemple de masculinité, un chef-d’œuvre de testostérone, qui nous surprendra par son attitude d’épisodes en épisodes.
Sagara est lui aussi très différent du héros de base. Bien sûr, les classiques sont là : le passé sombre et obscure, une souffrance cachée qui refait surface aux moindres douces paroles, le jeune prodige du maniement des armes et des méchas, blablabla… Mais là où notre cher soldat surprend, c’est dans son tact. Car oui, il est en parfaitement dénué, et l’on peut même le caractériser par son incapacité à socialement s’adapter à une vie non militarisée. Au fil des épisodes, on le verra toujours en marge de ses camarades de classe, perplexe devant leur façon de vivre ainsi que face à leurs occupations favorites. Ne mâchons pas nos mots : Sagara Sousuke est un boulet comme on en a rarement vu.
Concernant les autres personnages, Mao est clairement la jolie trentenaire agressive à la forte poitrine, qu’ils ont (vainement) tenté de faire ressembler à Faye Valentine (cf Cowboy Bebop).
Kurz Weber, quant à lui, n’est autre que le playboy pervers que toute série ayant pour cible un large public d’otaku se doit d’avoir. Cela dit, je dois admettre que pour le coup, Kurz excelle dans son registre et s’avère être une intarissable source de divertissement.
Sans exagérer au point de dire que le scénario de FMP est au ras des pâquerettes, on ne peut décemment pas le trouver grandiose. Il est cependant parfaitement suffisant pour une série d’action, et permet de mêler adroitement humour et drame.
Gonzo oblige, il faut nécessairement aborder le visuel de la série.
La série datant de 2002, on s’est habitué à mieux, avec Last Exile et Gankutsuou, pour ne citer qu’eux. Cela dit, l’intégration des éléments 3D dans la 2D passe très bien, et on a droit à de jolis effets de lumière. Par exemple, lorsque les AS (les méchas de l’anime) activent ce qu’ils appellent le ECS (qui rend le véhicule invisible), les couleurs et les reliefs sont extrêmement bien travaillés. Les déplacements des méchas, ainsi que leur taille sont eux aussi bien retranscrits.
Le character-design étant devenu une référence après la parution de l’anime, on s’en lasse vite. Au passage, on remarque de nombreuses séquences où il est très mal travaillé, comparé au soin apporté aux premiers épisodes de la série.
L’animation est relativement bonne, je n’ai pas grand-chose à lui reprocher. Là encore, on pourrait citer quelques scènes bâclées, quelques passages un peu flous, mais dans l’ensemble, FMP reste très satisfaisant sur tout ce qui concerne le visuel.
Seul bémol, qui heureusement n’est que de courte durée : les passages et les plans ecchis de l’anime. Vous ne les trouverez que dans les premiers épisodes, le staff ayant du réaliser à quel point ces scènes n’avaient d’autres raisons d’être que de laisser entrevoir une petite culotte, et à quel point elles faisaient tâches à côté du reste. Rassurez-vous donc, le désagrément ne sera que de courte durée.
Mention spéciale aux deux endings de la série, qui, en plus d’une agréable musique, nous gratifient d’une série de photos retraçant l’enfance, le collège et le lycée de Chidori. Malgré un concept simple est déjà bien exploité, je n’ai pu m’empêcher de trouver ces images émouvantes, et bien mises en scène. Toute justification s’avère impossible, je ne m’explique pas moi-même cette sensation.
Côté ambiance sonore, les musiques passent aussi inaperçues que s’il n’y en avait pas. C’est bien simple, je ne me souviens pas d’un seul thème musical ayant retenu mon attention. Je ne m’étendrai donc pas plus sur le sujet.
Le travail des doubleurs est pour sa part excellent. Ils correspondent tous très biens à leur personnage, et ne sonnent jamais vraiment faux.
Full Metal Panic ! est un excellent divertissement, loin d’être exempt de défauts, certes, mais comptant un bon nombre de points positifs lui ayant permis sans grande difficulté de se faire un nom dans ce registre. Je vous conseille donc la série ; elle ne changera pas votre vie mais vous fera sans aucun doute passer un bon moment.