Critique de l'anime Gokusen

A la vue du pitch, je m'attendais à un GTO version fille ou comment l'héritière d'une famille de yakusas se voit bombardée prof dans un lycée où les élèves sont de sales petits voyous. Mais si je ne suis pas fan du professeur Onizuka, loin s'en faut, il en est tout autre de la jolie Yankumi qui m'a on ne peut plus séduite durant les 13 épisodes de cette série classique mais oh combien comique.

Objectivement parlant, parce qu'il faut bien l'être, le scénario est loin de sortir des sentiers battus, mais curieusement ici on s'en fout un peu (une fois n'est pas coutume).

Yamaguchi a évidemment bien du mal au début avec ses abrutis d'élèves qui se fichent des maths comme de leurs premiers caleçons, préférant se battre pour des absurdités ou faire les 400 coups. Elle va cependant peu à peu les apprivoiser de par son caractère totalement loufoque, sa force naturelle et ses principes bien ancrés, pour en faire des alliés fidèles face aux situations les plus compliquées (le "rapt" d'un élève durant un voyage scolaire par exemple).

Notre personnage principal est l'élément le plus charismatique de cette série et les autres protagonistes le lui rendent bien. Il faut dire que même si Yankumi ne possède pas les caractéristiques qui font les canons de beauté des autres animes, elle est pour moi l'un des persos féminins les plus séduisants. En effet, si elle peut facilement mettre la raclée à une floppée de zokus (comprenez voyous) ou de yakuzas récalcitrants, elle est profondément aimée et respectée de son clan de par son sens innée de la justice et son dévouement sans borne à ses gens.

Elle est aussi un peu barrée, bien que beaucoup moins que les autres et il est assez difficile pour elle de concilier son rêve de devenir enseignante et ses manières de chef de gang. Ainsi, même si elle s'efforce de cacher sa vraie nature à ses élèves et aux autres professeurs, ça devient un peu compliqué lorsqu'elle s'enfuit naturellement en courant devant la gente policière où qu'elle applique les codes et le langage yakuza dans des situations on ne peut plus incongrues.

Au final, ses facultés d'écoute mêlées à sa grande force de caractère en font une héroïne géniale de loufoquerie et de (presque) maturité, parfois même normale (son amour démesuré pour l'avocat de la famille) mais toujours à la hauteur de la situation.

Les autres personnages ne sont pas en reste dans cet anime, même si Yankumi fait le principal...

Le beau et mystérieux Shin mis à part, les autres élèves ont bénéficié d'un chara-design complètement hors norme, se rapprochant plus d'un Collège fou fou fou que d'un GTO. Ainsi, avec l'un sa grosse bouche et l'autre sa coupe de cheveux improbable, ils font rire rien que par leurs apparences originales et en totale adéquation avec le comique qu'ils déclenchent.

Ils ne sont malheureusement pas tous développés en profondeur de par le format trop court de la série, mais rien que le personnage de Kuma vaut le coup d'oeil si vous voulez mon avis.

Shin le beau gosse deviendra l'allié princiapl de Yankumi, tant au niveau de la confiance de la classe que dans la résolution des différents problèmes rencontrés. Leur relation deviendra vite ambigüe pour l'un d'entre eux mais aucun élément de romance ne viendra déranger la série dans son cours, et c'est tant mieux.

Quant aux yakuzas, difficile de les prendre au sérieux tant ils se tournent facilement en ridicule avec leur sens de l'honneur exacerbé toujours théâtralisé à l'extrême et leur amour excessif pour celle qu'ils appellent Ojou. Ils mettent souvent Yankumi mal à l'aise et elle doit plus d'une fois les calmer dans leurs ardeurs justicières mais la relation qu'elle a tissée avec eux est tout de même assez émouvante parfois, en particulier lorsqu'on découvre le passé douloureux de deux de ses compères préférés.

Le fait d'avoir ajouter un chien aussi atteint que les autres au sein de la famille Ooedo ajoute au ridicule génial du tout, surtout qu'il est aussi drôle qu'il est laid^^

En fait, si la comparaison avec Great Teacher Onizuka était facile au début, l'humour de Gokusen repose plus sur du comique de situation que sur du graveleux et du lourd comme son homologue. C'est plus fin et ça se digère mieux, les 13 épisodes défilant à une vitesse phénoménale si bien qu'à la fin on est loin d'être rassasié.

Malgré son manque d'originalité au départ, cette série dépasse tous les préjugés pour devenir pour ma part l'un des petits bijous du genre qui n'est pas près de me lasser.

Prenez le temps de vous pencher sur les aventures de Yankumi et de sa troupe, je gage que vous ne serez pas déçus.