Ah là là GTO... je devais bien y arriver un jour, et pourtant : difficile de faire une critique sur cet anime tant tout a déjà été dit mainte et mainte fois. Je vous passe donc le résumé et vais directement me concentrer sur une analyse personnelle pour ne pas faire dans le réchauffé.
Donc, GTO est passionnant selon moi car il relève presque de l'erreur d’interprétation. En effet : le personnage d'Onizuka n'est pas vraiment conçu pour représenter quelqu'un d'autre en dehors de lui-même, et n'a pour dire pas vocation à l'effet miroir. Ce sont les élèves qui normalement remplissent cette tâche : le timide qui fait les frais de son manque d'assurance, l’intello un peu geek, la petite frappe mais gas bien dans le fond, la surdouée etc... Mais étonnamment; le spectateur se sentira plus proche d'Eikichi la plupart du temps.
En même temps, dans une oeuvre qui faire la part belle au doute : Onizuka est certainement celui qui en a le plus, bien qu'en apparence, il ait une assurance indéfectible. Ce qui est au passage joliment symbolisé dans le premier ending : à rêvasser la tête levée, cigarette à la main, regardant naïvement les nuages défiler, limite comme si il en attendait quelque chose... Puis, il l'éteint et revient au réel avec tout le bordel qu'il induit.
Avoir vocation à guider les autres quand on ne sait pas ce qu'on veut soit-même (en dehors de ses fantasmes) est assez cocasse dans le fond... Mais GTO se tire à merveille de l'exercice car Onizuka a cette subtilité de pouvoir d'un côté apporter son expérience pour éviter les plans foireux, sans pour autant faire dans la projection. Bon, sa méthode d'enseignement peut se résumer à l'anarchie et est vide de tout savoir-faire théorique. Mais l'oeuvre étant un rempart contre l'éducation scolaire traditionnelle, on ne peut pas vraiment lui en vouloir sur ce point.
C'est aussi drôle de voir qu'il essaye d'inculquer certaines valeurs morales qu'il n'a plus après 2 bières... Mais bon, si j'avais bien une chose à reprocher à GTO pour nuancer : c'est sa tendance à faire dans la médecine miracle; après avoir réglé un problème plus ou moins grave, on n'en entend quasiment plus jamais parlé ! Enfin, je veux bien être une quiche en nature humaine... mais je ne crois pas qu'un problème qui affecte profondément une personne puisse disparaître du jour au lendemain, même avec le meilleur toubib.
En parlant de ses élèves, la relation est intéressante dans le sens où la plupart se croient adultes, mais sont incapables d'assumer les conséquences de leurs actes. Et Onizuka, c'est évidemment l'inverse : il peut endosser les conneries des autres sans broncher, mais est incapable d'agir avec maturité...
D'ailleurs, le doublage VF reflète bien ce comportement de grand enfant à la voix encore bien énervée. L'animation est quant à elle catastrophique techniquement (pour changer avec Pierrot...) mais a de la gueule et une bonne mise en scène, ce qui est l'essentiel pour une adaptation de GTO.
Pour finir, on peut dire que cet anime transcende les générations pour une raison assez évidente : il sonne juste sur des sujets qui seront toujours d'actualité. Et bien que l'animation vieillit généralement très mal, la patte graphique marquée tourne à son avantage sur ce coup-là.
Un joli 8 !