Guin Saga c’est plus fort que toi !
La Fantasy, la pure, la dure, dans l’animation japonaise de nos jours ça se résume à quoi ? Berserk, Claymore, Lodoss, Slayers et c’est finalement à peu près tout. Peu de porte-étendards certes mais des noms de choix et difficile de se faire une place aux côtés de ces quelques ténors. Je ne reviendrai pas sur le fait que Guin Saga est avant tout une adaptation, ni même sur les nombreux rapports que l’on peut faire avec Berserk, d’autres personnes le feront mieux que moi. Je m’intéresserai donc à la série telle qu’elle m’est présentée.
Déjà Guin Saga c’est une excellente histoire comme on en trouve plus. A grands coups de trahison, de pots-de-vin, de conspirations, de révolution même, le récit est complexe mais avant tout terriblement prenant. C’est bien simple, une fois lancé, impossible de s’arrêter tant l’envie de savoir comment tout cela va évoluer est forte. Ca commence fort, très fort même. Voilà qu’un royaume plutôt tranquille et prospérant économiquement se fait surprendre et envahir par l’armée ennemie, les mongauls. L’ensemble de la famille souveraine se fait sauvagement assassiner sauf les deux enfants du roi, les perles jumelles comme on les appelle, qui feront tout pour s’échapper dans un premier temps, et reconquérir ce qui leur appartient dans un second temps. Le speech de départ est convaincant, la tournure des événements attrayantes et les personnages bien pensés.
En effet les différents protagonistes proposés, bien que nombreux, apportent tous leur pierre à l’édifice et bénéficie chacun de leur propre tempérament, de leurs propres idées politiques et objectifs. Bref tout ça transpire le charisme et rien ne m’a déçu de ce côté. Les jumeaux se complètent à merveille, la sœur est forte et le frère un peu dépassé par les événements (avant un brusque changement). Isht Van est l’élément un peu stéréotypé de l’aventure mais il permet d’instaurer une ambiance plus décontractée dans le petit groupe. Guin est tout ce qu’il se fait de plus mystérieux, les questions affluent, les réponses moins et ne font que grossir l’envie déjà bien présente d’une seconde saison. Bref du tout bon encore une fois et j’omets volontairement nombre de personnages histoire d’écourter l’affaire.
Vous pensiez que ça s’arrêtait là ? Et ben pas du tout ! Guin Saga se paye en plus le luxe de bénéficier d’une bande-son superbe de bout en bout. La majorité des pistes étant composées par Nobuo Uematsu (Monsieur Final Fantasy si vous préférez), on ne pouvait que s’attendre à du très bon et c’est le cas. Envolées lyriques côtoient percussions de guerre et chants traditionnels. On a là tout ce que l’on pouvait espérer de la part de ce genre de productions. Petit bémol pour un détail à la con, à chaque fois le « chanteur » de la série fredonne, pourquoi faut-il que ça soit toujours le même air avec des paroles différentes ? Mais bon je chipote.
Terminons-en avec l’aspect graphique. Au-delà d’un chara-design somme toute satisfaisant et dans la norme, avec cependant un côté androgyne un peu trop prononcé pour certains, on a surtout droit à de superbes toiles servant de décors. L’univers proposé est inspiré et sait renouveler ses environnements. Mongaul est un pays qui ne vit que pour la guerre et qui s’oppose parfaitement à Paroh, royaume des technologies avec ses ingénieurs. Un univers cohérent et une aventure qui nous fait voir du pays, on frôle la perfection. J’ai bien dit frôler parce que Guin Saga échoue à deux doigts de la note suprême pour quelques broutilles. D’abord une animation assez pauvre. Les combats sont sans grand suspens, courts et on ne voit pas grand-chose de l’action. De plus les batailles à plus grande échelle sont fouillis et utilise un peu trop la technique du brouillard de guerre pour camoufler, peut-être, des manques de moyens. Enfin, et là on pourra véritablement parler du détail inutile, Guin n’a aucune synchronisation labiale et il lui arrive même de prononcer de grands discours la bouche fermée (mais que je vous rassure, si au début ça frappe, on finit par s’y habituer très vite).
Du coup, si aujourd’hui on me demandait de conseiller un anime (et pas manga, je précise bien) fantastique, avec son histoire, ses personnages et son côté épique inépuisable, Guin Saga serait je pense la première idée qui me viendrait en tête.