Hanbun no tsuki traite du sujet délicat de deux jeunes malades, l'un grièvement, l'autre moins, qui vont peu à peu s'éprendre l'un de l'autre.
Le postulat est donc dramatique, voire sombre, la façon dont il est traité l'est beaucoup moins et c'est certainement ce qui pêche le plus ici.
En effet, si les deux derniers épisodes présentent une atmosphère plus lourde, les quatre autres ne sont qu'enchaînement de situations plus ou moins banales dans un anime romantique, à ceci près qu'elles se déroulent dans un hôpital et non au lycée comme de coutume.
On trouvera donc le personnage qui fera obstacle à l'amour des deux jeunes gens, l'infirmière "dragonne" mais dévouée qui fera tout pour les aider et les bons amis "tapisserie" bien pratiques lorsqu'il s'agit d'aider Yuichi à rejoindre la chambre de Ruika ou de l'emmener en balade.
De même, l'évolution des sentiments des deux protagonistes principaux suit un cours on ne peut plus cliché. On passe alors rapidement de la timidité à l'aversion puis de la franche camaraderie à des sentiments plus profonds sans que jamais on ne soit vraiment surpris de la tournure que prenent les événements.
De plus, alors qu'on aurait pu s'attendre à une série dramatique et émouvante donnant lieu à une réflexion profonde sur la mort, la maladie et l'amour, le tout reste superficiel malgré quelques sursauts bienvenus pour nos neurones. Je pense d'ailleurs que l'arrivée de la copine un peu nympho et très perdue qui va embarquer Yuichi dans un délire dépressif mais salutaire le temps d'un épisode fait partie de ces moments malsains qui auraient du ponctuer l'anime, ou cette fuite en avant que certains entreprennent plutôt que d'endosser une croix trop lourde.
Pourtant, si la perspective de tout faire pour que les dernières années de la personne qu'on aime soit les plus heureuses possibles tout en sachant que l'on sacrifie sa vie est évoquée, elle n'en est pas pour autant développée, idem lorsqu'on aborde le thème délicat d'abandonner cette "tâche" pour tracer sa propre route, la solution est trouvée vite fait sans qu'on ait la réelle impression que les personnages se rendent réellement compte de ce qu'ils font.
Le scénario est donc bâclé, effleurant les problèmes sans jamais toucher là ou ça fait mal. Dommage car sans forcément tomber dans le pathos Hantsuki aurait pu dépasser le simple stade de comédie sentimentale, au lieu de cela on s'ennuit ferme, ce qui est un comble pour six OAV seulement.
Evidemment, la psychologie des personnages suit le tout et n'est pas plus développée que le reste.
Rika est l'exemple même de la jeune fille intelligente mais égocentrique, capricieuse au possible et ne communiquant que peu qui va se laisser apprivoiser par un garçon plein d'entrain qui ne cessera de vouloir satisfaire ses désirs.
Tellement gentil le garçon qu'il n'hésitera pas à se rendre malade dès leur première rencontre pour voir sourire sa belle, opération qu'il recommencera plusieurs fois au cours de l'anime, ce qui crééra une redondance ennuyeuse en plus de ridicule, le pauvre Yuichi se retrouvant cloué au lit avec une fièvre de cheval pour un simple caprice.
Son meilleur ami essaye bien de l'aider quand il peut, il est bien gentil d'ailleurs avec sa tête de "généreux" de la bande, mais quelle est donc cette manie de s'affubler d'un masque de catcheur en plus d'un gentil surnom à chaque fois que Yuichi l'appelle au secours? Ca fait vraiment tâche en plus d'être totalement inutile.
Idem pour le médecin et l'infirmière qui, par leur caractères opposés nous font parfois sourire et monopolisent les seules bonnes répliques de la série, il n'en sont pas moins ultras agaçants dans leur genre en plus qu'on ne peut plus prévisibles. Le passé mouvementé et marqué par la mort du docteur ne relève malheureusement pas assez la barre pour un quelconque regain d'intérêt.
Le chara design est plutôt sympa mais sans réel relief, la réalisation est sans aucune originalité mais reste correcte, quant à la musique elle est sans saveur.
Au final, on se retrouve avec un arrière goût sucré à la fin de la série, quand c'est l'amer qu'on attendait. Une mièvrerie de plus qui n'apportera rien d'autre qu'ennui aux courageux qui s'y frotteront.
Bonne nuit!!