Déception. Voilà, le mot est lâché.
Qui dit déception dit nécessairement une certaine qualité de prime abord, certains engagements qui poussent le spectateur à en attendre plus ou du moins à espérer que la qualité restera constamment au même niveau. Hataraku Maou-sama ! (HMS) est une série qui part très fort, difficile de contredire ce fait. Après un premier épisode juste dingue où l'on a assisté dans l'ordre à une scène loin d'être animée avec les pieds (à dire vrai je ne serai pas étonné de retrouver cette séquence dans des compilations Mad ou Sakuga tant c'était rudement bien foutu), une phase d'adaptation à notre monde vraiment amusante et la découverte du job du seigneur des démons, on se dit que l'on tient quelque chose. Un humour typiquement japonais puisque jouant principalement sur le comique de situation et le WTF ambiant, humour qui ne passe pas toujours mais pour le coup c'était réussi. En dehors de ce premier ressenti, il ne fait que peu de doutes que c'est l'aspect drôlesque qui sera prédominant par la suite et pas le côté dark-fantasy des 10 premières minutes, mais soit il y a tout de même une promesse de proposer une histoire qui peut être intéressante.
Les épisodes suivants étaient à mes yeux clairement un cran en-dessous. Pour autant, je me doutais qu'après un premier épisode aussi intense et condensé, le tout retomberait nécessairement à un niveau de croisière dans la moyenne haute. Après tout Danshi Kokosei no nichijo m'avait fait le même coup avec son premier épisode à marquer dans les annales et sa suite appréciable mais moins drôle. Pour en revenir à HMS, on est donc dans une phase avec un semblant de développement des personnages, secondaires notamment (parti pris assez spécial selon moi que de mettre de côté le personnage principal mais pourquoi pas), et un pseudo-placement d'intrigue. On me dira que l'on nous montre principalement Satan à son travail, mais je ne considère pas cela comme du développement de personnage, on nous montre un cadre de vie mais ça s'arrête là. J'ai d'ailleurs été surpris que l'on apprenne finalement rien du Satan d'avant, ce qui l'avait poussé à une cruauté qui nous est toujours décrite mais jamais représentée. Reste qu'il est amusant de découvrir leurs premiers pas dans notre monde, leur adaptation à une vie quotidienne à des années de leur ancienne. Je parlais de pseudo-intrigue, en effet on nous laisse penser qu'un complot se trame. Cependant, si cet arc aboutit à quelques très bonnes scènes, je suis un peu resté sur ma faim et je comptais sur la suite pour enfin me raconter quelque chose de plus probant.
Et là c'est le drame. Passé l'épisode 5 ou 6, on tombe dans une sorte de harem-romance-slice of life-comique peu drôle-ecchi comme on en voit par camions entiers chaque saison. J'esquisse un sourire en moyenne entre 2 et 3 fois par épisode, c'est peu pour une série qui se qualifie de comédie. On passe à un enchaînement de scènes sans rapport, quasi HS puisqu'elle n'apportent strictement rien à l'histoire (d'ailleurs elle est passée où celle-là ?) avec les traditionnels moments piscine, passage de nuit dans une école et autres ficelles clichées barbantes. En réalité c'est là très exactement ce que je redoutais depuis la fin du premier épisode, et ça n'a pas manqué, simplement cachait-elle bien son jeu jusqu'à la moitié du format. Voilà voilà, un peu de boobs, de rougissements, de bons sentiments, de personnages qui crient en parlant, toutes ces petites choses qui font que la japanimation me gonfle par moments. Le seul point que je retiens de ce long passage à vide c'est la présence de quelques développements sur le passé de la chevalière dont j'ai déjà oublié le nom et la représentation un peu trop brutale du changement de personnalité de Satan. On en arrive au bout. Les épisodes 11 et 12 vous balancent au dernier moment une tentative d'histoire pas bien transcendante avec un combat final bien animé de 2 minutes. Super. Et histoire de bien conclure le truc, un épisode 13 HS.
Bon. Je ne pense rien vous cacher en disant que mon avis est négatif. Il y a clairement un souci de narration et je pèse mes mots. Passer de trop de choses à quasiment rien en l'espace d'un épisode, c'est fort et d'autant plus agaçant. HMS n'aura su remplir aucune des missions qu'il se fixait et m'aura définitivement perdu au bout de seulement 6 épisodes. La série ne compte que 13 épisodes et c'est déjà à mon goût bien trop quand on se pointe avec un fil scénaristique absent. N'allons pas croire que j'attends de chaque série une histoire développée, des personnages de malade et de la réflexion en pagaille, simplement faut-il comprendre que certains passages laissaient penser qu'il y aurait ce développement. Quitte à ne pas se lancer dans la représentation d'une histoire intéressante, il faut savoir se parer d'autres atours probants. L'humour notamment. Je suis assez réceptif à l'humour japonais, preuve en est mon amour pour Cromartie Highschool, Gintama et autre Arakawa. Mais là ça ne prend définitivement pas. Ca joue beaucoup trop avec les mêmes gags, celui du diable bossant au McDo plus particulièrement et c'est à peu près tout (un autre que je ne peux révéler sous peine de spoiler un des très rares plot-twists). Les combats qui étaient la grosse claque du premier épisode sont tous aussi bien animés, mais en tout et pour tout sur l'ensemble de la série ils doivent durer 15 minutes. En dehors de ce reproche principal ajoutons que tout le reste est banal, passable voire absent : musiques, chara-design, animation (en dehors des rixes)...
Le truc c'est que cette série sent clairement la S1 et l'annonce d'une S2 d'ici quelques semaines. Or, s'il y a forcément moyen d'assister à d'autres développements qui auraient déjà pu prendre place dans la S1, je sens que ce côté HS sera toujours assez prédominant pour me pousser à ne pas reprendre un jour HMS. Déception donc.