S’il y a une chose à dire sur cet anime, c’est qu’il a connu le destin tragique (bon d’accord, tragique est un peu excessif, disons plutôt regrettable) d’une œuvre parodique et légère que trop de spectateurs ont pris au sérieux. Or, Hataraku Maou-sama (pfff ! c’est long à dire, hein ?) est tout sauf une affaire sérieuse. C’est une comédie, un défilé de personnages loufoques et somme toute relativement attachants. C’est une œuvre qui ne se veut en aucun cas le théâtre d’une lutte épique entre le bien et le mal (contrairement à ce que le synopsis peut laisser croire de prime abord), mais plutôt l’occasion d’une rigolade honnête. Le scénario n’a pas ici vocation à être original ni même intéressant (c’est pas Evangelion quoi) mais de servir de prétexte à des situations grotesques et déjantées.
En parlant d’histoire…
Bon, maintenant que j’ai paumé la moitié de mes lecteurs en tournant autour du pot, rentrons un peu dans le vif du sujet. De quoi que ça parle ?
Tout commence dans un monde alternatif (genre la Terre du Milieu) avec un grand méchant démon et ses sbires et une bande de gentils dont l’ambition est de faire la peau dudit démon. Notons que ce dernier a tout ce qu’il faut là où il faut : une force surhumaine, des cornes, une queue crochue, une … enfin passons… Mais voilà qu’au beau milieu de la baston qui sert d’introduction à l’anime (faut pas en vouloir aux scénaristes, fallait bien commencer l’histoire quelque part), le seigneur démoniaque (qui accessoirement s’appelle Maô et est le héros de l’histoire) se fait malencontreusement téléporter dans notre monde à nous. Pas dépité pour autant, ledit Maô (qu’est quand même une grosse pointure dans son monde d’origine, faut pas l’oublier) décide de prendre le pouvoir sur l’humanité en … prenant un boulot de serveur à MacDo et en gravissant les échelons de notre société capitaliste.
D’accord, je le reconnais, vu comme ça, ça paie pas de mine (j’entends les ricanements au fond de la salle) mais lisez la suite, je vous assure que ça vaut le détour. Soit dit en passant, si vous n’aimez pas les parenthèses, je vous suggère d’arrêter la lecture. Les esprits éclairés que vous êtes auront en effet noté que j’en fais un usage compulsif (poil au pif).
Un perso marrant vaut mieux que deux emmerdeurs
Les persos sont marrants. En ce qui me concerne, tout est dit et je pourrais terminer le paragraphe là-dessus. Mais bon, on m’a dit que ce serait pas correct alors je vais détailler un peu (pas trop quand même, c’est pas du Zola non plus).
En gros, c’est du stéréotype comme on les aime : un anti-héros sympa mais à côté de ses pompes, une héroïne pragmatique qui vit avec les conneries du premier, et une bande de gais lurons en guise d’assaisonnement. Parmi ces derniers, retenons notamment la lycéenne transie d’amour et le serviteur excessivement attaché à son maitre. Les personnages restants sont surtout là pour faire valoir les autres mais ont leur utilité. Aussi, ne nous moquons pas trop d’eux, c’est déjà suffisamment dur d’être relégué au second plan (pour ceux qui ne me croient pas, parlez-en à Ron Weasley…).
Au fond, les personnages sont à l’image de l’animé : une caricature faite des poncifs, clichés et stéréotypes du genre pour mieux les tourner en dérision. Ce genre, c’est celui de l’heroic fantasy, un style que, soyons honnête, l’animation japonaise a de réelles difficultés à maitriser. La plupart du temps, ça finit en amourette à l’eau de rose entre un adolescent pré-pubère et une jolie fille pulpeuse aux oreilles pointues (et pas trop maline de préférence…). Pour les amateurs, tapez "ecchi et elfe" sur Google pour plus d’informations. L’auteur de ces lignes décline toute responsabilité pour les résultats qui pourraient sortir…
Concluons, puisque conclure il nous faut*
J’aime pas les conclusions (sans doute un mauvais souvenir de la philo au lycée) alors je vais aller droit au but. Pourquoi regarder cet animé ? En un mot : parce qu’il est marrant ! Ce n’est pas un chef-d’œuvre et ça n’a pas vocation à l’être, mais ça fait le boulot et c’est l’essentiel.
Ne regardez pas cette série pour la qualité de son animation et de son ost ou la profondeur de son scénario. Regardez-là parce que ça fait appel à un humour certes pas très original mais rodé et qui a fait ses preuves. C’est pas un hasard si les gamins se marrent toujours quand on leur fait des grimaces. Ça marche depuis la nuit des temps et c’est pas prêt de s’arrêter.
7.5/10
*titre librement inspiré d’une citation de Maitre Yoda