Highlander – the search of vengeance, le genre de film qui aurait pu mais qui n’a pas su. Parti dans son visionnage sans grandes attentes, ce dernier a rempli son maigre contrat que de ne pas m’ennuyer, mais est loin d’avoir éveillé un véritable intérêt, la faute à de multiples petits défauts qui finissent par nous envahir.
Pourtant la première impression avait de quoi emballer le spectateur : les graphismes bénéficient d’un sens du détail honorable. Les décors font partie des meilleurs que j’ai pu voir jusqu’à présent. Les personnes en charge de leur conception sont véritablement allés au bout de la chose, l’univers post-apocalyptique transcende littéralement l’écran et nous emporte avec lui. Misère, famine, maladie, prostitution sont autant de mots qui résument bien notre affaire. Ajoutons à ce sens du réalisme des couleurs ternes, grisonnantes qui finissent de donner vie, ou plutôt le contraire, à ces plans somptueux.
Cependant cette claque graphique est à relativiser pour deux raisons. D’un côté relevons un chara-design simplement horrible. Le constat est simple, quasiment tous les personnages masculins, principaux comme secondaires, ne ressemblent à rien. Coupes ratées avec pattes plus larges qu’un œil et plus longues qu’un index, yeux ultra bridées, tenues loupées (mon dieu ce bandeau style Rambo, cette veste moulante en cuir…), rien n’est à sauver. Heureusement les quelques touches féminines sauvent ce point. De l’autre côté, les passages en 3D, bien que peu nombreux, gâchent la fête à laquelle nous avaient convié les décors 2D, la faute entre autre à des couleurs trop baveuses.
Niveau scénario, rien de bien croquant à se mettre sous la dent. Un immortel qui veut se venger d’un autre immortel suite à un certain meurtre. On suit donc ici sa tentative acharnée de satisfaction personnelle au fil des siècles, via des flashbacks incessants et pas toujours idéalement placés qui se payent en plus le luxe de réinventer l’Histoire à leur sauce. Les scènes sont bien souvent plates, les dialogues manquent d’âmes autant dans leur écriture que dans leur doublage (catastrophique). Un manque de fond qui est largement préjudiciable pour une œuvre qui se veut énormément tournée autour de grands moments de la vie des hommes (on est loin d’une autre recherche de vengeance, celle d’un certain Maximus).
Les personnages souffrent d’ailleurs grandement de cette intrigue assez fade. Outre leur esthétique déjà évoquée, ces derniers se sont vus confiés des voix dignes des grands navets de l’histoire du cinéma, et ne font qu’accroître leur manque de crédibilité. Là où les scénaristes auraient pu opter pour donner à leur personnage principal un côté dramatique, touché et accablé par les millénaires traversés (à l’instar de Kaïm Argonar pour les connaisseurs), que nenni, c’est un Colin McLeod vide comme une coquille qui nous a été servi. Quant à l’antagoniste, avec son air pédant et hautain constant, il finit par tomber dans le plus pur cliché du grand méchant. Evitons de nous étendre sur les personnages secondaires sans background et bien vite oubliées.
Enfin, concernant la bande-son, on varie entre le moyen et le bon. Les bruitages font leur petit effet et apparaissent comme un complément à l’implication que proposaient les décors. Quant aux musiques, certaines donnent une petite touche épique à quelques passages du film, d’autres ne font que renforcer cette impression de navet déjà bien ancrée.
En conclusion, la meilleure façon de résumer mon avis sera de dire que Highlander manque un peu de tout, accumule les tares irrattrapables et ses quelques arguments ne pèsent bien lourd dans le résultat final. N’allons pas non plus jeter la pierre trop vite, car je ne me suis pas ennuyé durant les 85 minutes que compte la production. La moyenne finalement, c’est déjà pas si mal.