Hoshi No Koe (littéralement "La voix des étoiles") est un court OAV de 25 minutes réalisé entièrement et uniquement par Makoto Shinkai. Diffusé en 2002, c'est ce court métrage qui révéla au public ce qui n'était encore un grand inconnu pour le monde de l'animation. Un inconnu plein de promesses qui grâce à Hoshi No Koe a su se faire remarquer, et ce, sur différents plans.
Le premier est la méthode de travail. Car si les réalisateurs connus de l'animation sont tous portés par un studio et une équipe digne de ce nom, Makoto Shinkai travailla seul pour produire Hoshi No Koe. A la fois réalisateur, dessinateur, animateur, chara designeur, il prêta même sa voix pour son héro principal dans une version "director". A l'heure où chacun se spécialise dans un domaine (animation, chara design, etc...), cumuler autant de postes relève de la prouesse, surtout aux yeux du résultat.
Car visuellement Hoshi No Koe est une vrai réussite. Au délà de sa qualité technique indéniable, Hoshi No Koe touche surtout par son ambiance si particulière. Makoto Shinkai développe en quelque sorte une vrai identité artistique . Il nous incite à nous évader et à voyager à travers de somptueux paysages. Landes d'une planète inconnue ou nuages fuyant dans le ciel sont de parfait exemple de cette incitation à l'évasion.
Mais le voyage ne se contente pas d'être extérieur. Il est également intérieur. Hoshi No Koe, c'est surtout l'histoire de deux jeunes êtres séparés par la guerre. Parti à la recherche de vie extraterrestre, l'héroïne maintient le contact avec son héros grâce à l'envoi de messages sur son téléphone portable. Mais le temps de réception s'allonge avec son éloignement de la Terre. Cet éloignement, sa situation, son voyage seront à l'origine de l'ensemble des drames émotionnels de ce court métrage.
Cependant une question se pose. Comment travailler en profondeur sur 25 minutes? Car si Makoto Shinkai s'est approprié une liberté artistique en travaillant seul, il s'est aussi astreint à limiter dans la durée ce premier travail. Une des clefs de la réussite était donc de pouvoir créer rapidement un lien entre ses personnages et le spectateur. Cette volonté ressort dès les premiers instants : pas d'opening, on est plongé directement dans l'histoire. Mais malgrès quelques astuces, la réussite de défi dépendra finalement beaucoup de la manière qu'aura le spectateur appréhender l'oeuvre.
Car il ne faut pas chercher de réponse dans Hoshi No Koe. Ni d'explications diverses et variées d'ailleur. C'est le propre de cette oeuvre. Il faut juste se laisser prendre au voyage. Un voyage à l'identité unique et singulière. Se contenter d'ouvrir et fermer cette parenthèse de 25 minutes est la clef pour apprécier ce court métrage. Ce dernier annoncera par la suite que du bonheur...