Un réalisateur qui s'enlise

Makoto Shinkai est sur une mauvaise pente...
La Tour au delà des Nuages, c'était un excellent film : de bonnes idées, et une jolie forme.
5cm par seconde était un joli film, mais on y décelait une mélancolie un poil exagérée par moment, une gratuité des émotions et du décors. Personnellement j'ai passé un bon moment mais je me demandais réellement à quoi ressemblerait le prochain film de Shinkai.

Et bien le voilà : Voyage vers Agartha. Une petite fille démesurément pure et courageuse dans un quotidien absolument accablant, des ciels pleins d'étoiles dès qu'on a rien à dire, une mise en valeur des visages qui pourraient faire croire qu'une mouche sur une vitre est une image bouleversante. Makoto Shinkai s'enlise dans une mélancolie étouffante, parfois immature. Il essaie de persuader, par la magnificence de la nature et la sentimentalité de ses protagonistes, que l'histoire est monumentale... alors qu'elle est extrêmement basique et sans message. On croit difficilement que ce film soit si inspiré tant il ne véhicule rien, sinon est-il véhiculé pendant deux heures, à coup de paysages fantastiques et d'expressivités des personnages, gratuitement.

Ce n'est pas parce que le cinéma actuel se complaît dans la mocheté gratuite qu'il faut s'émouvoir du contraire et en redemander. Voyage vers Agartha présente les mêmes défauts que les Contes de Terremer de fifils Miyazaki, mais en pire.

On ne fait pas un film qu'avec des émotions, Miyazaki