Dans Mimi wo Sumaseba, l’univers d’Iblard m’avait séduit avec ses blocs montagneux errants dans le ciel, ses villes multicolores aux allures de conte de Noël, sans oublier le fameux chat aux yeux d’émeraude. Une belle touche de merveilleux qui tranchait agréablement avec le réalisme de l’histoire de la petite Shizuku.
Ne prenant pas la peine d’amorcer une quelconque narration, cette OAV est une sorte de diaporama mettant bout à bout des paysages du monde d’Iblard, avec un petit fondu au noir entre chaque diapositive. Les images ne sont pas totalement fixes mais si l’eau qui ondule au vent est plutôt bien rendue, la plupart des éléments animés contrastent avec le reste, soit parce qu’ils sont animés ou dessinés à l’ancienne, soit parce qu’ils sont modélisés en synthèse, souvent ratée.
Mêmes les décors réalisés à la peinture ne sont pas très réussis. Par un cadrage audacieux ou une luminosité crépusculaire, certains parviennent à exciter notre imagination… mais pour la majorité, ça reste de très mauvais goût. La faute revient principalement aux couleurs, assez immondes, qui gâchent des architectures et un coup de pinceau par ailleurs plutôt sympathiques. Passons rapidement sur la musique, du genre pénible qu’on a envie de couper. Les pistes changent régulièrement, mais aucune ne m’a pleinement convaincu.
Le design d’Iblard n’est pas dénué d’intérêt mais le choix de couleurs ruine presque tous les tableaux. En l’absence totale d’histoire ou même de réelle logique narrative, cette OAV n'a pas vraiment réussi à susciter mon intérêt. Au lieu de nous pondre ce diaporama soporifique, l’auteur aurait mieux fait de miser sur un nouvel artbook.