« Il faut savoir se perdre pour un temps si l'on veut apprendre quelque chose des êtres que nous ne sommes pas nous-mêmes. » - Friedrich Nietzsche.

» Critique de l'anime Blue Spring Ride par Maya* le
22 Septembre 2014
Blue Spring Ride - Screenshot #1

Dès que l’annonce d’une adaptation animée pour Ao Haru Ride (AHR) avait été faite, l’été 2014 devenait la saison que j’attendais avec le plus de ferveur, une ferveur mêlée tout de même à une certaine appréhension. Que de cierges brûlés et d’animaux errants sacrifiés sur un autel païen afin que Production IG (qui m’avaient déjà convaincue avec leurs autres adaptations shōjo récentes, Kimi ni Todoke mais aussi et surtout HAL qui reprenait déjà les dessins de Sakisaka Io) soit le studio s’occupant du projet.

Mes souhaits ont été pour la plupart exaucés et l’anime d’AHR (même s’il lui manque la magie du manga [/puriste]) s’en sort honorablement, ayant réussi à me replonger dans cette adorable romance et me rappeler pourquoi je ne perdais toujours pas foi en Sakisaka-sensei malgré toutes ses maladresses (entre l’ignominie que fut Strobe Edge et l’arc en cours du manga AHR qui représentent ce qu’elle peut faire de pire, j’oubliais presque qu’elle était capable du meilleur également).

Qu’est AHR ? Une romance, certes, mais pas seulement.

Le show a basiquement deux aspects, le premier étant la romance traditionnelle qui débute à un point A qu’est la rencontre et se dirige vers le point B qu’est la mise en couple, et le second étant le filler/remplissage entre les deux. Alors même que AHR peut sembler classique de premier abord, il se distingue par le traitement de thèmes assez pertinents dans la phase de remplissage.

Si le shōjo est un type souvent boudé, c’est parce qu’au bout de deux ou trois séries, on se désintéresse du dit filler qui est malheureusement souvent négligé par les auteures shōjo qui se contentent de brasser du vide avec la Noël, la Saint Valentin, la plage, le festival d’été avec les feux d’artifices en yukata, les rivaux, le beau gosse ténébreux qui bully la gentille cruche... alors que cette partie filler est déterminante en terme d’appréciation du divertissement, et toute la justesse du récit en dépend. Il est nécessaire que les à-côtés soient intéressants et développent les protagonistes principaux et dynamisent leur relation, sans oublier de traiter leur entourage afin de s’attirer notre attachement pour l’ensemble du groupe, mais aussi et surtout pour qu’on soit convaincus par ce qu’on nous raconte. Et ça, Sakisaka Io l’avait compris.

Blue Spring Ride - Screenshot #2Elle construit habilement un background solide autour des personnages, leur permettant de se distinguer et révéler leurs différentes facettes avec justesse au fur et à mesure que leurs secrets et leurs peurs profondes nous sont révélés. La narration ne perd pas en délicatesse tout du long et le récit défile au fil des épisodes à un rythme soutenu et peu ennuyeux pour du shōjo. 12 épisodes n’étant malheureusement pas suffisants pour développer Yuri, Shuuko ou encore Kominato, il n’en reste pas moins qu’ils sont une valeur ajoutée indéniable et participent activement à pimenter l’histoire mais surtout aider Futaba à tamponner la morosité de Kou.

Le matériel de base reste cependant fort habituel, une approche assez classique de cette période ingrate qu’est l’adolescence, avec ses moments de joie comme ses moments tragiques. On nous dresse des portraits d’adolescents, sans lésiner sur leurs caractérisations. Ces portraits ne manquent pas d’authenticité avec Sakisaka-sensei qui semble à chaque fois nous livrer des extraits de ses propres expériences et de sa propre sensibilité. Spécialement les parties où les personnages essayent de se cacher derrière leurs propres persona. Chacun d’entre eux porte un « masque social », que ce soit dans ses rapports avec les autres mais également avec lui-même, au point de se perdre dans ce jeu de rôle et ne plus discerner qui il est réellement de l’image qu’il s’est créé. On retrouve notamment parmi les persona : gloutonne et garçon manqué (Futaba) ; désagréable, froid et distant (Kou) ; mignonne et sucrée (Yuri) ; louve solitaire (Shuuko) et excessivement bon vivant et optimiste (Kominato).

Certains de ces masques ayant été conçus pour se faire accepter et apprécier par l’entourage et d’autres pour s’en distancer et s’en protéger. Afin de parvenir à obtenir l’approbation ou la paix, ces adolescents s’efforcent de cacher leur véritable identité, leurs réelles opinions… Et si les thèmes traités sonnent si familiers, ce n’est parce qu’ils font écho à des séries qu’on aurait déjà vues, mais à des moments qu’on a soi-même vécu, et c’est là où la justesse du filler opère.

Sans proposer de solutions ou une morale prétentieuse, Sakisaka décrit ces tourments adolescents en y ajoutant une touche de tragédie (les épisodes relatant le passé de Kou permettant non seulement d’approfondir la psychologie du personnage mais également de décrire l’oppression sociale et la spirale de culpabilité dans lesquelles ce jeune adolescent patine), le tout saupoudré d’un optimisme à toute épreuve. On les voit douter, s’écrouler, se replier sur eux-mêmes mais également se relever, s’ouvrir les uns aux autres et tout simplement continuer d’avancer : plus qu’une simple histoire d’amour, AHR est quelque part une histoire de vie. Au final, l’auteure dépeint une romance fictionnelle, avec comme toile de fond une réflexion sur l’adolescence, davantage focalisée sur l’ambiguïté humaine que sur les doushio d’une héroïne qui hésiterait à porter un yukata pour aller regarder les feux d’artifices avec son bisho.

Blue Spring Ride - Screenshot #3AoHaru n’en est pas pour autant une histoire fondamentalement déprimante, car malgré la sévérité de certains sujets, leur traitement reste assez léger avec un aspect comédie romantique qui pointe timidement le bout de son nez lors des épisodes axés sur leur quotidien au lycée. L’humour sans être le fer de lance de la série reste omniprésent et même efficace, grâce à la maladresse et aux pensées perverses de Futaba, au caractère rancunier de Yuri, à l’optimisme de Kominato ou encore au côté taquin de Kou. Même s’ils ont encore du mal à trouver leurs voies, nous n’avons pas affaire à une bande d’adolescents dépressifs sous prozac, ils restent des joyeux lurons hauts en couleurs.

Alors même qu’on les voit grandir, continuer de vaciller, découvrir de nouvelles émotions, puis arriver à être en harmonie avec eux-mêmes malgré toutes leurs stupides erreurs, le personnage de Futaba reste saisissant de réalisme, à plusieurs reprises. Grâce à l’authenticité de l’écriture de son personnage, Futaba est une héroïne rafraîchissante, franche et entreprenante. En tant que fille, je me suis retrouvée dans ses hésitations, et dans sa façon de souvent mettre les pieds dans le plat avec cette attitude un peu boulet. Nous n’avons définitivement pas affaire à la fille introvertie qui rase les murs et se retrouve comme par hasard proche du type super populaire sans avoir à fournir le moindre effort. Futaba est dynamique, débrouillarde et a même un certain côté « héros harem » quand elle mate l’objet de ses désirs avec des pensées peu innocentes.

Futaba est vraiment une fille crédible dans ses réactions très… fille (Je suis la première à cracher haineusement sur les barrières garçon/fille mais des fois, il faut savoir admettre que certains traits de caractère sont plus « courants » chez un genre que l’autre) sans pour autant être une cruche détestable, elle est simplement une adolescente amoureuse qui fait des erreurs et se refile des baffes pour se relever.

Pour compléter le duo, nous avons Kou qui est vraiment loin de l’archétype du sale type qui devient tout à coup gentillet illuminé par l’optimisme innocent de sa dulcinée, c’est un garçon qui s’est forgé une carapace au vu des expériences traumatisantes de son passé, sans en devenir un goujat, même s’il peut paraitre l’être de premier abord. Il est juste un « Je m’en foutiste » qui assume son comportement léger et moqueur vis-à-vis de tout et tout le monde.

La romance ne sort pas d’un chapeau de magicien, mais est délicatement mise en place avant d’être sensuellement développée lors de scènes fluffy avec des croisements de regards, des frôlements de doigts, des petites caresses de cheveux, un rapprochement où l’un hume l’odeur de l’autre… Une certaine naïveté enchanteresse et rafraîchissante entoure ce couple attendrissant. C’est « rafraîchissant » dans le sens où le toucher prend une place prépondérante dans le développement de leur relation qui est loin d’être platonique ou excessivement pudique. Futaba ne hurle pas ses grands dieux dès qu’ils se frôlent et Kou ne la ménage pas comme une petite chose fragile, ce ne sont plus des enfants et l’auteure a saisi que le mythe du shōjo scolaire niais est révolu. Cette envie de toucher, sentir l’autre est décrite avec honnêteté, on ne se cantonne pas au suggestif avec des regards (mais ne vous inquiétez pas, ces derniers qui font le charme de ce type d’amourette sont bel et bien là) ou des pavés de pensées, il y a de réelles interactions physiques. Ces dites interactions bénéficient de sublimes mises en scène, comme notamment la scène de la table, la scène où Futaba pleure et Kou essuie ses larmes tout en lui caressant les cheveux, ou encore la scène où Futaba prend Kou dans ses bras pour le rassurer, ce dernier lui répondant en la serrant encore plus étroitement contre lui, des gestes plus intimistes et expressifs que tous les mots.

Blue Spring Ride - Screenshot #4On s’attache aux individus mais également au duo qu’ils forment. A côté de ça, les personnages secondaires sont plutôt corrects, notamment via la caractérisation dont je parlais plus haut. Cependant, on peut regretter qu’ils ne disposent pas de beaucoup de screentime, et que la romance principale phagocyte le plus gros du scénario, d’où l’inefficacité de l’underdog qui, ayant beau être choupinette, fait office de remplissage d’un bout à l’autre du délire, tant on sait sa cause perdue d’avance.

Le couple se suffit largement à lui-même et les protagonistes « obstacle » font plus troisième roue du carrosse qu’autre chose. Dommage mais pas pénalisant. Les mises en scène compensent ces failles communes auxquelles peu de shōjos scolaires échappent. D’autant que l’aspect rivalité est peu mis en avant dans cette première partie, et si le couple connait des moments difficiles, c’est surtout à cause de Kou et de son passé l’empêchant d’envisager d’être honnête avec ses sentiments, l’obstacle n’étant pas la concurrence mais la psychologie du personnage, et ce détail change pas mal la donne.

Le sérieux rival n’apparaît que très tardivement (parenthèse fangirlesque : j’étais persuadée qu’on ne le verrait pas dans l’anime vu qu’aucun seiyuu n’avait été annoncé pour le personnage au départ… mais j’ai apparemment brûlé assez de cierges pour qu’on me fasse le plaisir de voir sa bouille animée, Touma étant – de très loin- mon personnage favori) et signe le début de la fin.

Quelque part, si je prends autant de plaisir à revivre ces instants de l’histoire, c’est parce que le support original dont est tirée l’adaptation a sombré depuis un bon moment dans la médiocrité, et ce malgré un début prometteur dont il est difficile de nier la qualité… Tous ces aspects que je décris en transe ayant été balayés. Si je tiens à faire cette petite précision (même si ça fait fausse note dans mon monologue dithyrambique), c’est surtout pour avertir ceux qui, séduits par l’anime, aimeraient se tourner vers sa version papier, la déception les guette tant le titre perd sa pertinence et éparpille son potentiel.

En tant qu’adaptation shōjo, AHR dépasse les attentes. Là où les adaptations habituelles de ce type parviennent à instaurer une ambiance mais en peinant à éviter l’ennui par moments, la direction artistique d’AoHaru est aidée par une animation correcte qui nous évite les interminables plans fixes. La fluidité des mouvements réussit à dynamiser des personnages que la qualité de l’écriture parvenait déjà à rendre vivants.

Blue Spring Ride - Screenshot #5Le choix de respecter minutieusement le manga fut judicieux. Effectivement, la sensibilité des mises en scène de Sakisaka (notamment la scène de la table du 4ème épisode qui est devenue une référence, ou encore la scène au bord de la rivière du 11ème, oui je me répète comme une disquette rayée) est fidèlement transmise à l’écran, leur passage à l’animation est en outre sublimé par les couleurs chatoyantes, les décors, les effets de lumières... c’est très beau.

On retrouve à la réalisation de la série : Ai Yoshimura qui occupe ce poste pour la seconde fois, après Yahari Ore no Seishun Love Comedy wa Machigatteiru. Cependant, il a déjà travaillé comme directeur assistant sur Danshi Koukousei no Nichijou ou encore comme directeur de certains épisodes d’AnoHana, Oreimo ou encore Kuroshitsuji, nous n’avons pas affaire à un amateur. Et au vu de son travail respectable sur cette série, c’est un nom à retenir et qu’on espère retrouver à nouveau sur une adaptation de ce genre tant il ne dénature pas l’œuvre originale malgré certains découpages approximatifs (comme le chapitre 00 découpé en plusieurs parties servant d’intro aux premiers épisodes, on peut néanmoins comprendre ce choix qui permet d'avoir ce qu'il faut en tête en regardant l'épisode plutôt que de recycler des flashbacks).

Graphiquement, je dois avouer que le chara-design m’a fortement déçue, j’imaginais des traits plus rondouillards pour Futaba et des couleurs plus vives et chatoyantes. Les premiers visuels dévoilés étaient tristement ternes, les cheveux de Futaba très foncés et le personnage de Kou plutôt « pâle », avec un manque de reflets dans les mèches fort décevant, ces dits reflets étant la marque de fabrique du charadesign de Sakisaka.

Finalement, ce charadesign simplifié passe beaucoup mieux à l'animation. On finit par s’habituer aux couleurs choisies (et après avoir regardé quelque chose d’aussi terne que l’adaptation de Sukitte Ii na yo, on relativise tout de suite), même si je n'adhère toujours pas à la couleur très foncée des cheveux de Futaba, d'autant qu'ils ne sont pas aussi marrons-caca dans les illu' colorées de Sakisaka Io mais allant plutôt vers le rose. Mais ne chipotons pas trop, elle reste jolie contrairement à Yuri qui souffre d’une affreuse mèche. Kou, Shuuko et Kominato s’en sortent bien.

L’animation, même en étant minimaliste à certains passages et la qualité n’étant pas égale d’un épisode à un autre (et même d’une séquence à une autre), n’en reste pas moins correcte dans l’ensemble. Non, clairement, Production IG n’a pas bâclé le travail.

Blue Spring Ride - Screenshot #6Venons-en maintenant aux doublages. Le casting mérite bien qu’on s’y attarde. (Ceux qui s’en fichent des seiyuu, permettez-moi de vous ennuyer un moment.)

On retrouve le désormais incontournable Yuki Kaji au doublage de Kou. Pendant assez longtemps, ce fut le seiyuu le plus « énervant » avec sa voix que l’on retrouvait partout à doubler des gamins chiants et des héros harem.
Il m’était tout simplement insupportable lors de son doublage de Sora Amata dans Aquarion Evol ou encore Shu dans Guilty Crown. Et pourtant, j’ai fini par me réconcilier avec sa voix, y trouver un certain charme avant de complètement accrocher avec ses rôles plus récents, notamment de Shion dans N°6, Eren dans Shingeki no Kyojin, un autre Shuu dans Nisekoi, et il a achevé de me convaincre avec son excellent travail sur Yukine dans Noragami. Sa voix me semble plus modulable qu’à ses débuts et moins monotone, même si son timbre reste reconnaissable, il prend différents tons et véhicule désormais des émotions.

C’est un réel bonheur de le retrouver au doublage de Kou, tant il réussit à retranscrire ses différentes humeurs : Boudeur, rieur, taquin, jemenfoutiste, ému… J'adhère totalement à ce doublage, Yuki Kaiji n'a de cesse de s'améliorer et de surprendre. Je suis complètement gaga de son timbre enroué qui colle tellement à la voix d'un adolescent qui mue. Je trouve que ça colle bien au Kou que l'on retrouve plus âgé et moins collégien. Et ce ton tantôt monocorde tantôt ému sied merveilleusement au personnage.

Au doublage de Futaba, on retrouve Maaya Uchida, clairement pas la voix que j'imaginais au personnage. Des quelques autres rôles où je l’ai déjà entendue, je cite Rea dans Sankarea, Hiyori dans Noragami ou encore Rikka dans Chuunibyou, je vais être méchante mais je trouve que le timbre de cette seiyuu ne se démarque pas, j’aurai préféré une voix moins passe-partout. Spontanément, j’aurai préféré… Toyosaki Aki. C’est la voix que j’imaginais à Futaba, avec une modulation qui se rapprocherait de celle d’Iori dans Kokoro Connect. Correspondant au caractère plutôt engoué de Futaba qui s’efforce tout de même de ne pas attirer l’attention sur elle.

Maaya Uchida ne fait aucun effort pour donner une identité propre à Futaba, j'ai eu l'impression de réentendre Rea ou encore Hiyori. On ne peut faire plus désagréable, suraigu et niais, avec la voix qui déraille et devient stridente/hystérique à plusieurs reprises. Bon, j'avoue que c'est une déception de fan qui aurait préféré un doublage plus réussi et en accord avec le personnage, donc ce n'est pas très méchant.

Blue Spring Ride - Screenshot #7Maintenant que j’ai fini de râler sur le doublage de Futaba, je vais exprimer ma satisfaction quant à celui de Kominato par KENN. Absolument parfait. [/fangirl écervelée].
Depuis son doublage d’Akihito dans Kyoukai no Kanata, je suis complètement love-love. Le type qui fait un excellent travail et reste crédible même en racontant des âneries, il ne peut que rendre le personnage de Kominato encore plus attachant ! Très bon choix, vraiment.

Je ne suis pas déçue non plus par le choix de doublage pour Yuri avec Kayano Ai. Sa voix très douce correspond au côté « cutesy » du personnage, d’autant que ce côté est ce qui définit Yuri et la rend imbuvable aux yeux des autres filles.

Et puisqu’il faut bien parler de Shuuko, cette dernière est doublée par Komatsu Mikako que je ne connais pas beaucoup, mais qui était déjà plutôt convaincante dans son rôle de Tsugumi Seishirou dans Nisekoi. Sa voix plutôt « grave » correspond au caractère sévère et réservé de Shuuko.

Au doublage de Touma, on retrouve un seiyuu que je n’avais guère envisagé lors de mes prévisions, Yoshitsugu Matsuoka. Associer désormais la voix de Touma à celle de Kirito (SAO)… fait un peu bizarre. Je suis moyennement convaincue par ce choix, du peu qu’on a entendu de lui, ce n’est pas spécialement mauvais mais mon avis reste mitigé. (Néanmoins, voir Touma bouger et parler… kya ~)

La bande-son n’est malheureusement pas fabuleuse, avec des musiques d’ambiance qui ne se distinguent pas, mais la direction du son reste décente. Le seul morceau sortant du lot étant l’insert-song « I will » de Chelsy, qui accompagne les moments forts de la série.

Pour ce qui est des génériques, l’OP est visuellement chouette,il dresse la toile des différentes relations en respectant les personnalités de chacun. Un Kou passif se contentant de regarder et se laisser porter par les événements, une Futaba énergique et entreprenante, une Murao qui se languit, une Makita qui bouffe et un Kominato qui stalke Murao, le tout sur fond rose-bonbon.

Dans l’ensemble, l’OP met pas mal l’accent sur la féminité de Futaba avec les peluches et les tubes de vernis à ongles. Futaba est dégourdie mais également féminine, et ce n’est pas anodin de rappeler qu'une fille dégourdie n’est pas forcément un garçon manqué. On peut être débrouillarde tout en étant coquette et mettant du vernis à ongles. J’ai surtout aimé le choix de faire avancer Futaba vers Kou vers la fin, parce que y en a marre des cruches rougissantes qui attendent timidement que le garçon vienne vers elles, ça colle bien au caractère de Futaba, fonceuse et entreprenante, alors que Kou est plutôt passif, du moins durant la totalité de l’anime.

L’animation est plutôt bien foutue pour ce qui représente la « vitrine » de l’anime, mais on peut regretter que le mouvement des cheveux de Futaba ne soit pas vraiment fluide lors de l’effet de vitesse, le rendu n’est pas laid pour autant ; même si ça manque de transitions entre les images, chacune d’entre elles est bien dessinée avec des mèches bien séparées.

L’ED est déjà bien plus simple visuellement avec une succession de très jolis artworks mais se distingue musicalement en étant chanté par le groupe Fujifabric auquel on doit le légendaire (comment ça il n’est légendaire que pour moi ?) OP de Tsuritama ou encore l'OP de la seconde saison de Silver Spoon !

Somme toute, les génériques ne sont ni spécialement random ni spécialement originaux non plus, mais restent très sympathiques et représentatifs du petit monde d'Ao Haru Ride.

Si je devais faire la synthèse de cet écrit pour les moins vaillants d’entre vous, je dirais que l’adaptation de Ao Haru Ride est très digne du manga auquel elle sert d’introduction, mais également un très bon anime qui se suffit à lui-même et n’ayant pas comme unique finalité de faire la promotion de son support. 12 épisodes, cela reste court et je ne cracherai définitivement pas sur une seconde saison, surtout que l’apparition de Touma en fin de saison et le fait qu’on aperçoive Narumi à la sortie de l’hôpital lors du flashback de l’épisode 11, laissent entrevoir une telle possibilité.

L’anime est fort séduisant, de par son scénario, son esthétique, sa réalisation, sa direction artistique, son animation… on y trouve du bon et du moins bon, mais le tout forme un bel ensemble devant lequel on passe un agréable moment (Vous voulez un Kinder Bueno ?) et on se laisse volontiers emporter. Qu’on soit féru de love-love et de paillettes ou non, on ne peut regretter le visionnage qu’on termine avec un filtre rose fluo devant les yeux. C’est donc avec beaucoup de simplicité que l’anime Ao Haru Ride se hisse parmi ce qui se fait de meilleur en matière d’adaptation shōjo, mais pas uniquement, il s’impose comme l’un des meilleurs animes de la saison sans avoir à trop forcer.

Maintenant, veuillez m’excuser mais j’ai un chaton à sacrifier et un ex-voto à suspendre à ma bibliothèque sacrée, en attendant l’annonce d’une potentielle seconde saison.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Maya*, inscrit depuis le 01/02/2012.
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