Kenshin Seisou Hen, première impression après visionnage : c’est pas des OAVs c’est une pub pour des mouchoirs !!
Mais avant de se transformer en fontaine, il convient de restituer un peu les choses.
Je commencerais donc en disant que ces deux OAVs sont pour moi une réinterprétation complète de la série.
Les caractères des deux protagonistes sont ici complètement différents : on y découvre un Kenshin triste, esclave du destin qu’il a choisi de mener et une Kaoru mélancolique, qui se morfond dans une vie d’attente que seuls viennent éclairer les souvenirs des temps passés.
L’histoire qu’elle se remémore semble elle aussi avoir été réécrite, non pas dans la succession des faits mais plutôt dans les raisons qui les déterminent. En effet, les combats menés par le héros dépendraient tous d’une tâche bien précise qui est l’accomplissement de son devoir de guerrier surpuissant, autrement dit celui de faire le plus de bien possible autour de lui puisqu’il en possède le pouvoir. C’est donc cette raison teintée de fatalité qui est censée expliquer son cheminement de vagabond. Il est vrai que la série le laissait supposer, cependant le lien entre ces différents combats y était moins marqué, on avait plus le sentiment d’assister à une avalanche d’ennuis qui lui seraient tombés dessus sans qu’il ne l’ait désiré qu’à une recherche constante de problèmes en tout genre qu’il se forcerait de résoudre.
Tout ça pour dire que le ton donné dans les Kenshin Tsuioku Hen perdure. Quant aux graphismes très particuliers qui les rapprochent et les lient dans cette atmosphère pesante, on peut penser que sa plus grande qualité est de les démarquer de la série pour en faire une œuvre à part entière ou presque. ‘Ou presque’ car il n’est pas très facile de les comprendre si l’animé n’a pas était préalablement vu.
C’est donc ici que réside toute l’ambigüité de l’affaire car à la fois on souhaite départager les deux pour éviter de ternir le caractère clownesque de la série (et vice-versa pour la mélancolie des OAVs), à la fois on ne peut les diviser complètement sans en perdre le sens.
Pour parler de ces deux épisodes en eux-mêmes, je dirais qu’ils sont d’un triste sans précédent, à faire pâlir Roméo et Juliet, puisqu’il est également question ici d’histoire d’amour ‘torturée’ et de valeurs transcendantes (en référence au Karma que notre chétif héros doit porter).
Cependant c’est cette atmosphère, accentuée par une bande son superbe mêlant silence, ‘bruitages’ et mélodies douces, qui leur confère tout leur intérêt, jusqu’à nous amener à une fin digne de ce nom et pas au fameux flottement que beaucoup d’animés préfèrent et dont fait partie la série d’origine. De plus, le fait d’avoir délaissé les personnages secondaires était un choix judicieux car cela permet de centrer l’histoire sur les relations entre Kaoru et Kenshin, et ainsi d’intensifier le dénouement de l’histoire.
Pour conclure, deux magnifiques OAVs, très émouvants, à l’image des quatre précédents.