Je crois que j’ai un peu trop espéré de cette série… Résultats : l’achat du coffret pour une espèce de malaise frustrant à la fin de la série… Aaah quel dommage… Mais je ne vais pas être mauvaise langue en tout point, car L’Arme Ultime renferme de bons éléments.
Commençons par le plus réussi selon moi : l’apogée de la dramatisation. Celle-ci se situerait des épisodes 8 à 10, avec une espèce de confusion générale, une agitation constante, une atmosphère lourde qui correspond en réalité à ce que j’attendais de l’anime… Mais dans son intégrité, et pas uniquement sur une [trop] courte section. Je ne peux cependant pas nier que cette partie m’a énormément touchée (j’ai la larme facile mais là, vraiment, la boîte de Kleenex y est passée…) ; c’est celle qui m’a le moins laissée indifférente et qui m’a presque convaincue d’attribuer une meilleure note que celle que je vais attribuer à L’Arme Ultime… Mais la chute de l’anime va me faire cogiter…
Pour continuer sur la lignée des points forts, j’ai apprécié le contraste douceur des couleurs et légèreté graphique face à la dureté du propos principal (je dis propos principal, mais je vais nuancer tout ça dans quelques lignes…) qui est tout de même la guerre.
Par ailleurs, cet anime préconise les relations humaines, autant amicales qu’amoureuses, et nous éloigne toute la pudeur si chère à la plupart des séries où principalement, quand deux personnages sortent ensemble, c’est pour se frôler le bout des doigts pendant six mois avant de s’échanger un baiser hésitant entrecoupé de bégaiements (n’omettons pas de préciser que le couple vire à l’écarlate avant ça)… C’est un bon point qui semble vouloir un peu faire bouger le schéma un peu trop typique du couple d’amoureux coincés, et en ce sens, ça mérite considération.
… Hélas, je vais rapidement relativiser ce point fort : car s’il est vrai que l’évolution du couple Shûji-Chisé prend toujours plus d’ampleur et gagne en intérêt, pour moi, la série reste trop baignée dans une espèce d’opacité ambiante, et je n’ai pu m’empêcher de me poser mille et mille questions, plus particulièrement en ce qui concerne un point bien trop peu approfondi : celui de l’origine de l’Arme Ultime. Pourquoi Chisé a-t-elle été désignée ? Jamais personne ne se pose la question… Etrange… Et puis… La guerre qui éclate… moui moui, mais encore, y’a-t-il une explication un peu plus fouillée ? On ne sait pas d’où vient la guerre, qui sont les ennemis, pourquoi elle s’étend dans le monde, etc. J’ai été très frustrée de ne jamais voir Chisé se battre directement : sans cesse, c’est : « … J’ai tué plein de gens, j’ai tué tant de gens !.. » et après la voilà qui fond en larmes -pour la énième fois- sans que le spectateur puisse vraiment se rendre compte des horreurs commis par elle ; aucune image ne la dévoile en combat, il n’y a que des « phénomènes de masse » car tous les deux épisodes, c’est une ville de plus qui est anéantie, point barre, vous ne verrez rien de tout cela, Chisé est l’auteur d’une boucherie mais on ne vous en montrera pas plus car on préfère s’axer sur la relation de Chisé et de Shûji…
Je caricature un peu, c’est vrai. Certaines scènes sont vraiment bouleversantes, mais elles ne sont jamais le produit direct de Chisé qui de fait, selon moi, est trop idéalisée. Dommage, j’aurai apprécié plus de scènes de guerre pour souligner la gravité du propos, et surtout, pitié, moins de romance. Il fallait s’y attendre, me direz-vous, certes mais la relations entre Chisé et Shû ne me fait absolument pas compatir, je les trouve même parfois bien ridicules à pleurer à tout bout de champ ; le pire réside dans cette démesure des scènes amoureuses : pour que l’impact soit grand, selon moi, il fallait minimiser ces scènes et les réduire à l’essentiel, à ce qu’elles avaient de plus intense. Le contraire advient : le couple se forme, se sépare, se reforme, Chisé meurt mais attention, elle ne meurt pas car elle vit dans l’esprit de Shû… Tous ces va-et-vient finissent par fatiguer l’esprit et par atténuer l’émotion qu’aurait du susciter cette relation, au départ maladroite et touchante, à la fin quasi surréaliste. Heureusement qu’un brin de réalité vient un peu secouer tout ça et souligner l’effet bouleversant de la guerre : il s’agit des scènes de tromperie, très réalistes je l’avoue. Leur présence permet de faire souffler un peu le spectateur : on découvre autre chose que sans cesse Chisé-Shû, Chisé-Shû, Chisé-Shû… Notons tout de même que ces scènes (hormis l’apogée) sont les seules à vraiment répondre au propos tragique de la guerre. Car après tout, malgré la mort de quelques personnes, la vie continue… C’est un peu ça au départ, non ? Pas très percutant, il faut tout de même le dire.
Ensuite je dois tout de même exprimer ma plus grande déception, et je dirais même colère, pour un élément capital de l’œuvre qui a réellement été négligé, il s’agit de la musique. Musiques de fond sont décalées (les petites mélodies de guitare électrique en majeur me font plus penser à du hentai qu’à une série dramatique), génériques quasiment similaires, absolument aucune musique d’ambiance (aucuns accords mineurs, pas de percussions, bref le néant), on a l’impression qu’il fallait vraiment tout torcher vite fait parce que ça restait purement secondaire… Je fais peut-être ma chieuse mais je trouve ça vraiment déplorable, car une série perd beaucoup de ses atouts lorsque sa trame sonore est bâclée. Un gros défaut de L’Arme Ultime, donc.
Pour finir, parlons de la fin qui n’en est pas une. Rien n’est conclu, [ah si, l’amour triomphe toujours, c’est ça ?], tout le monde meurt [si c’est pas exagérément pessimiste…], mais bon, ça va, nos deux protagonistes vont faire perdurer leur amour, après tout Chisé n’a que buté quelques villes, c’est tout à fait surmontable mentalement, -surtout pour son caractère-. J’aimerais éviter de trop décourager ceux qui souhaitent se lancer corps et âme dans la série, mais je vais tout de même les mettre en garde : attendez-vous à une série qui fait primer l’amour de manière abusive et qui laisse la guerre, objectif primordial, un peu trop de côté. Certaines scènes sont appréciables, elles nous font réfléchir ; d’autres sont risibles (j’ai des obus qui me sortent du dos, attention..) ; d’autres choquent ; d’autres laissent indifférents… L’ensemble de la série n’est ainsi pas un échec total, on ne s’ennuie pas, il y a une progression et l’atmosphère n’est pas banale. Certains y trouveront assurément leur bonheur.
Toujours est-il que les amateurs de combats peuvent se préparer à passer leur chemin ; ceux qui veulent éviter les phrases profondes du type « je t’aime » ou « je suis heureuse » également. Je dois être de ceux-là, sans doute…