Critique de l'anime Le Chant des Rêves

Diable, diable, diable, comment classer cette série. C'est du shonen mais "spécial". En fait non, c'est un shonen dans toute sa splendeur. La spécificité de celui-ci tient dans le déroulement de son intrigue.

En effet, là ou la majorité des séries de ce type se basent sur le passé du ou des héros que l'on ignore, jusqu'au moment ou apparaît le flash-back de milieu de série (dans la majorité des cas), Utawarerumono surprend. Il surprend en premier lieu par le coté mystérieux du personnage d'Hakuoro, son passé oublié, cette mystérieuse "mâchoire" qui apparaît dans ses pensées, ce masque qu'il ne peut ôter... et puis en fouillant c'est sur que l'on pourrait encore poser moult questions de ce type. Or il s'avère que la série prend l'ensemble du genre à contre-pied. Vous vous posez des questions? Nous y répondrons...dans le dernier épisode, et avec la réserve maximum. Imaginez, c'est comme si les scénaristes décidaient jalousement de garder leur vérité pour eux tout seul.

Certes je caricature. Mais à peine, tellement les réponses vont être expédier à la vitesse du son.

Alors, un beau jour (ou était-ce une nuit? Non en fait c'est bien un beau jour je confirme) un mystérieux inconnu amnésique est retrouvé sur la route par une villageoise. S'en suit une ascension vertigineuse qui mènera notre héro et consorts du petit village de campagne, au sommet de l'empire. Voila pour le speech de base. L'introduction et les trois premier épisodes laissent place à une affreuse interrogation: Ne suis-je pas en train de regarder une série du niveau de Ah my Goddess? Des gentils villageois, un héro trop charismatique pour paraître réel, des utilisations de trames scénaristiques vues et revues, une gentille doyenne senior, et enfin pas de sang. Alors à ce moment on est tenté de sélectionner les fichiers enregistrés (cet animés est non licencié, je le rappelle) et de les envoyer direction corbeille. Ca libérera de l'espace sur le disque dur. Alors je ne dirais pas que vous auriez absolument tort, car cette série est très loin d'être un opus marquant de la Jap animation. Cependant vous pouvez tout aussi bien faire comme moi, à savoir lui accorder une nouvelle chance.

Et ça continue mieux que cela n'avait commencé. Parce que finalement, on va quitter le village ou tout le monde il est beau pour arriver à la capitale. Et ainsi, l'on va observer l'ascension, et les divers conflits qu'aura à subir Hakuoro. Partie plus intéressante mais que l'on peut nuancer en énonçant 2 points qui peuvent déranger.

En premier lieu, une masse trop importante de conflits. Parce que même si je veux bien que la guerre soit l'un des moteur d'une civilisation, j'ose pourtant espérer qu'entre chaque phase de conflit l'on respecte au minimum une ch'tite phase de récupération entre. Parce que chez nos amis, ça s'enchaîne mais alors, ça s'enchaîne. Ca fait boucherie, mais une boucherie gentillette.

Puis les personnages. L'on dit généralement qu'abondance de bien ne nuit pas. Mais est ce un adage bien adapté pour cette série? Je me le demande, car certains paraissent étonnamment creux et sans utilité. Et ils sont au final très nombreux dans ce cas. L'on observe le braillard de service, le costaux valeureux, la gentille fifille maladounette, la déesse, la femme garçon manqué...etc. Les seuls personnages réellement dignes d'intérêt sont Hakuoro et Eruruu. Quant au "méchant", il est tellement transparent pendant les 3/4 de la série (on ne le remarque presque pas, c'est dire) que je préfère ne pas en parler.

Le petit plus de l'animé c'est de nous transposer dans une civilisation étrangère mi féodale mi..... plein de trucs. J’émets toutefois une (grosse) réserve sur le passage ou les scénaristes ont crus bon de nous mettre des ......méchas. Ça fait très anachronique.

Toutefois si le scénario utilise des ficelles grosses comme mon point, c'est assez agréable à regarder. D'autre part, l'on s'attache très rapidement au personnage central de la série et à son histoire. Ce qui fait d'Utawarerumono une série dont on ne peut parler d'échec.

Car les moyens mis à dispositions par le staff technique sont clairement à la hauteur de la série, c'est à dire moyen. Un doublage d'une qualité assez inégale selon les personnages, des graphisme rappelant beaucoup ceux d'Erementar Gerard, ce qui est plutôt négatif pour moi, une animation mi rigide, mi fluide, un chara design pas inintéressant pour certains personnages, mais pas non plus transcendants, un scénar tirant sur la longueur, une musique .... m'en souviens plus.

Alors pourquoi au final mettre une note au dessus de la moyenne. Parce que Utawarerumono m'a détendu. J'en attendais toutefois plus. Cependant il faut reconnaître que l'intérêt de la série repose énormément sur les épaules du héros qui incarne bien la droiture féodale. Une notion positive paradoxalement pour le dernier épisode, ou l’on comprend enfin le pourquoi de certaines= chose. Puis la scène entre Errurru et Hakuoro est une réussite dans le genre (alors que la majorité des scènes dites « d’émotion » sont plutôt ratées dans l’ensemble)

Mais n'attendez pas de cet animé qu'il vous chamboule, car il s’adresse en définitive à un public assez jeune.