Depuis quelque temps, un groupe de "rebelles" semblent attiser le feu des projecteurs au sein de l'animesphère; posant doucement mais sûrement depuis les ombres, les briques d'un empire prolifique malgré le fatras d'un business dominé par des hyènes corrompues assoiffées de pouvoir et avides de tunes!
mais qui sont-ils?! que veulent-ils?! sont-ils infiltrés parmi les plus hautes sphères de la société?!
Sont-ils responsables des allergies au gluten?!
Beaucoup de questions... peu de réponses! mais je peux au moins vous donner le nom de leur dernière bannière de ralliement, qui n'est rien de moins que l'adaptation du dernier lauréat du prix culturel Osamu Tezuka, j'ai nommé :
Golden Kamui.
La première chose qui frappe chez Golden Kamui, c'est la façon dont le contexte historique donne corps à l'intrigue et encourage l'immersion du spectateur malgré une entrée en matière assez dense.
Comme de faire passer le médoc' avec du thé glacé en été (ou du Pastis), ça glisse tout seul.
Suivez le pinceau :
Début vingtième, l'île d'Hokkaido, le genre de bordel qui concurrence le Canada en matière de froid hivernal, il fait beau un mois dans l'année, l'Empire du Japon vient de remporter la guerre contre l'Empire Russe, non sans sacrifices mais qui sont pourtant passés sous silence au profit de la gloire des hauts gradés... (comme pour les heures sup').
C'est la hass quoi, y'à pas grand-chose à becter et le pôle emploi a brûlé.
Un ancien soldat, Saichi Sugimoto, revenu du front après s'être fait de super souvenirs - la baïonnette n'avait rien d'un simple accessoire à l'époque - rentre afin de répondre à certains engagements mais il a pas un rond et il a égaré son ticket de Loto.
Il entend parler d'un coup juteux mais improbable et par la force du destin; fini par s'allier à Ashirpa, une gamine d'une ethnie qui existe encore aujourd'hui, les Aïnous (véridique).
Il y a donc beaucoup à assimiler en peu de temps mais Golden Kamui a la bonne idée de tirer profit de chacun de ses éléments comme un crochet avec sa pelote de laine et nous faire ainsi, la démonstration d'un ouvrage en devenir dont on ne perdra pas le fil.
D'ailleurs ce tricot finit par adopter une dégaine rarement vu en animation pour ma part, celle du Western Spaghetti.
L'approche en elle-même est assez peu Nippone tant le truc finit par ressembler à un mélange entre The Revenant de Gonzalez Inarritu et les Huit Salopards de Tarentino.
En effet, Sugimoto et sa future f... Ashirpa ne vont pas tarder à être concurrencé par une bande de charognards de la pire espèce! eux aussi en chasse du trésor enfoui des templier, le tout rappelons le dans un environnement pour le moins glacé.
Un cadre propice aux tensions à couteaux tirés; ou la ruse se substitue aux affrontements musclés, ou la connaissance de l'environnement est précieuse et ou la moindre balle gâchée pourrait être fatale...
En effet on est vraiment loin des canons du genre Trigun, Gun X Sword ou Desert Punk, où l'on court en tirant partout à volonté en esquivant les balles avec un arsenal de guerre et tours de passe de passe sortis de nulle part.
Golden Kamui c'est l'action au service du cadre et non le cadre au service de l'action. Le mot d'ordre étant : la survie dans un territoire hostile.
Parce que Sugimoto et Hashirpa auront aussi fort à faire avec la faune et la flore du coin... bien plus abondante à l'époque, trop peut-être, on croirait les agros à répétition dans les hautes herbes de Pokémon sauf que là c'est pas des ratatat niveaux 2 qui vous agressent.
Cependant ça fini par donner une dimension chamanique bienvenue au vu du cadre et permet d'exploiter une veine animiste dont le charme de plus en plus présent ne manquera pas de faire briller la culture autochtone en plus d'intéresser un spectateur déjà bien immergé dans le bain de l'époque.
D'une part cet aspect Jack London est sûrement l'un des points les plus forts de l'anime! couplé à l'autre versant plus intense que représente le Western Spaghetti, cela fini presque par s'imposer comme un choix logique à l'arrivée.
D'autre part cela aide énormément à passer outre le graphisme de certains prédateurs qu'on dirait tout droit sorti des premiers Tom Raider, géniaux à l'époque, beaucoup moins maintenant...
Enfin les rencontres et les pauses bouffes sont le parfait prétexte - si ce n'est une irrépressible envie - pour percer un trou dans le ballon afin de vider la pression.
Cet esprit chamanique toujours bien présent jusque dans ses retournements les plus rocambolesques et ces imbroglios tout droits sortis d'un Veaudeville prêtent à rire en plus de détendre le slip. (grosse mention aux mimiques d'expression d'Hashirpa.)
Perso' je m'en serais bien passé d'autant plus que le chara vraiment trop lisse et les détails avares face à la violence sous-entendue de plusieurs scènes - voire pas du tout - renforcent l'impression d'avoir mis volontairement du coca dans une bouteille de 'sky...
et ça c'est haram! parce qu'on coupe pas impunément une bonne bouteille avec du soda de chien capitaliste comme le Mekaku City Actor qui s'était révélé fade et niais vis-à-vis du d'un Kagerou Project qui se prêtait légitimement à un truc bien darkos...
pourtant Golden Kamui réussit à trouver un équilibre digne d'un retraité adepte du Tai-chi.
Typiquement la preuve de talent qui te fait dire " damn ça marche! ça marche tellement bien même, que je vais la fermer, arrêter de me poser des questions et en profiter jusqu'au bout en fait."
Tout cela vient finalement conforter un élément de base de nombreuses intrigues, un élément qui peut se révéler hyper chiant quand c'est mal foutu mais qui peut aussi faire respecter son autorité comme c'est ici le cas:
le duo du type parfois pas commode mais qui a souvent un bon fond et la fille, parfois fillette, souvent Tsundere qui amortit le type pas commode en échange de ses bras musclés.
Pour finir et couper dignement le suspens de cette intro' hasardeuse, faisons la lumière sur ces fameux "rebelles" car ils le méritent : Geno Studio.
Une filiale placée sous l'égide de Twin Engine, un genre de parapluie business créé par Koji Yamamoto
- anciennement rédac' chef chez NoitaminA - afin de lancer des OPA hostiles derrière ses sociétés écrans comme les maléfiques connards cagoulés dans Nadia et le Secret de l'Eau Bleu!
Plus sérieusement le type souhaiterait émuler de jeunes projets ouf et ambitieux, célébrer les talents sortant du nid et créer un cadre favorable pour le futur d'une animation plus en détresse que cette surfeuse piégée sur un récif par un requin obstiné. En gros c'est Jesus quoi.
L'avenir nous dira ce qu'il en est vraiment... Dans l'immédiat, après le cérébral Genocidal Organ, l'imparfait et nébuleux Kokkoku, il faut saluer le jeune studio qui cherche clairement à prendre le large avec ses adaptations hybrides et audacieuses... même s'il pèche encore trop souvent par une forme qui ne rend pas encore justice à la qualité de ses sujets.
En tout cas, Golden Kamui est bien la preuve que le studio tient le bon bout.
La futur saison 2 nous dira si l'anime réussira à hisser ses alléchants enjeux comme pavillon après des préliminaires intenses et fiévreux dans le taxi.
Espérons que ce tir de semonce ne finira pas comme un boulet dans l'eau mais entre nous maintenant que j'ai mon falzar sur les chevilles j'ai bon espoir pour la conclusion!