Critique de l'anime Le Portrait de Petite Cosette

Petit Cossette est un chef d'oeuvre absolu d'un point de vue visuel : les couleurs claquent, la mise en scène torturée privilégie une certaine ambiance malsaine et mortifère, et certains visuels sont dignes d'un tableau romantique. Mon ami FMK a tout à fait raison d'insister sur ces qualités exceptionnelles, rarement vues à ce degré d'excellence.

Cela dit c'est bien selon moi la seule qualité de ces OAV qui jouent à fond la carte graphique (ohohoh), à tel point même que le baroque finit par dégouliner par tous les pores de l'animé, et par noyer les personnages : pour ainsi dire, ils n'existent pas, leur non-charisme alarmant n'a d'égal que la froideur de poupée de cire de Cossette. Le héros tout particulièrement, est un mollusque amorphe qui possède une capacité spéciale pour scruter d'un air absent la ligne d'horizon : pour quelqu'un gagné par la folie, il m'a plutôt l'air d'un pauvra gars déprimé en proie à la bile noire...

Le titre lui-même révèle cette absence totale d'intérêt scénaristique, en insistant sur une étiquette : écrire en français = allécher le chaland japonais en mal de "bouteille de vin" (voir le générique de Kiddy Grade pour comprendre cette allusion), tandis que le côté "Cossette" sonne tellement romantique, tellement échevelé dans son allusion à Victor Hugo, et merci pour la faute d'orthographe. Balzac, Mérimée et les autres nous avaient déjà fait le coup du héros fasciné par un objet, mais c'était nettement mieux que ce pauvre petit cossette dont l'intérêt diminue comme peau de chagrin au fil des trop longs épisodes.

C'est sûr, Cossette avec ces OAV se révèle vraiment misérable, malgré son esthétique cossue.

Au mieux, quand vous aurez fini de visionner la chose, vous en garderez le souvenir ébloui d'un voyage de toute beauté au pays de l'ennui et de l'esthétique décadente.

C'est triste à dire, mais ce dessin animé est tellement beau que malgré son inintérêt total il vaut quand même le coup d'être vu... Un énorme gâchis.