Critique de l'anime Malice@Doll

» par Nakei1024 le
16 Janvier 2010
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Malice @ Doll, ou comment avoir l'impression de faire un rêve éveillé, sans aucune prise sur l'histoire qui nous est contée.

La première chose qui frappe, c'est que c'est quand même assez moche, dans un style proche de FF VIII, mais très mal animé.

Mais si c'était aussi raté que ce que l'on pourrait croire au premier abord, alors pourquoi cette ville et ses "habitants" m'ont semblé si crédibles et, paradoxe total avec leur statut, si vivants et remplis d'émotions. Car oui, malgré leur état de simples objets de plaisirs (des poupées), on découvre qu'étrangement chacun des protagonistes cache en lui des rêves et désirs dont il n'a peut-être pas conscience, de par sa programmation, la situation inexorable d'usure et de destruction à laquelle il est confronté et sans doute un sentiment d'abandon, d'inutilité et de résignation (sentiments pourtant typiquement humains). Cette ville fantôme (mais est-ce vraiment une ville et non une décharge isolée, avec de la vie en dehors de ses murs) n'abrite plus un seul être vivant depuis déjà bien longtemps si l'on juge son état, abandonnée par des Hommes dont le seul témoignage de passage restent les souvenirs parcellaires des androïdes. Et pourtant, à sa manière, une micro-société s'est mise en place, dans laquelle chacun tente à sa manière de "survivre" (disons plutôt de rester dans un état de maintenance suffisant), tâchant de reproduire inlassablement les tâches pour lesquelles elle a été conçue, malgré l'absence totale de clientèle.

C'est dans cet univers agonisant que Malice se voit transformée sans qu'on sache pour quelle raison et tente de transmettre le don miraculeux qu'elle a reçue à ses connaissances. Malheureusement, la situation déjà peu engageante se transforme vite en cauchemar pour celle-ci quand elle découvre avec horreur que ceux qu'elle embrasse, loin de suivre la même métamorphose, deviennent des monstres humanoïdes qui n'ont plus grand chose à voir avec leur modèle d'origine. Et pourtant, loin de s'horrifier de cette situation, tous sont heureux car pour la première fois de leur existence, ils peuvent ressentir et exprimer des sensations et émotions telles la joie, le rire, le plaisir, la chaleur, mais également la douleur, la souffrance, la peur...

Tel un requiem avant la conclusion inévitable de leur destinée, les machines se voient offrir un soubresaut de vie, comme un don en récompense de leur services, mais également de leur patience et de leur sacrifice pour une humanité qui les a depuis longtemps oubliées. Même si cela implique qu'elle n'ont probablement plus longtemps à exister et disparaitront bientôt dans l'oubli d'une manière ou d'une autre, elles auront au moins eu la chance de briller une dernière fois dans l'obscurité de leur domaine.

Pour conclure, voici donc une tragédie se déroulant dans une ambiance glauque, sombre et dénuée d'espoir (sauf pour Malice qui sera sans doute la seule à trouver une échappatoire à cet enfer souterrain). Malgré une réalisation qui a très mal vieillie (on était juste au début des ajouts 3D dans les animes et le pari de faire tout un film en images de synthèses était risqué mais louable) ce film révèle un scénario magnifiant les sentiments et le désir de vivre et de prendre en main leur destinée des différents personnages.

Je me suis laissé entraîner dans l’histoire sans m’en rendre compte, un peu comme le personnage d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

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