Critique de l'anime Michiko & Hatchin

» par Nakei1024 le
07 Avril 2009
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Un petit séjour en Amérique latine, ça vous intéresse ? Ne cherchez plus, cette série est faite pour vous et vous transportera dans plusieurs lieux pittoresques de cette région. Bien entendu, vous rencontrerez les populations locales aux mœurs et habitudes variées, mais toujours dépaysantes (et un peu rustres sur les bords). Veuillez embarquer pour cette fantastique aventure dans les bas fonds de continent, et accrochez bien vos ceintures, ça risque de secouer un peu.

Michiko to Hatchin, c’est avant tout une large gamme de personnages pittoresques et hauts en couleurs, travaillés de manière convaincante, et auxquels on finit invariablement par s’attacher, même lorsqu’ils ne sont présents que le temps d’un épisode.

Bien entendu, la grande vedette reste Michiko, jeune femme au caractère bien trempé et au physique n’ayant rien à envier à un mannequin (au contraire), dont on se demande comment elle fait pour rester aussi belle malgré les épreuves qu’elle affronte quotidiennement depuis son évasion. Mais malgré sa place apparemment imprenable de n°1, elle devrait peut-être ce méfier de la petite fille qui l’accompagne : la jeune Hatchin… Elle ne paie pas de mine du haut de ses 10 ans, et de sa petite taille, mais elle aussi à force de suivre sa « mère » commence à avoir un sacré tempérament, même si son passé fait qu’elle a tendance à se montrer plus mature et responsable lorsque la situation dégénère. A moins peut-être que l’on ne leur préfère la super flic dont la coiffure ferait pâlir d’envie Bernadette Chirac, j’ai nommé la belle Atsuko.

Et pour ceux ou celles qui auraient tendance à trouver que les femmes se paient volontiers la part du lion dans le classement des personnages, je ne saurais que trop leur proposer ce duo improbable tout droit sortis des bas fonds des grandes cités latinos : je vous demanderai d’applaudir messieurs Satoshi et Shinsuke. Attention tout de même, ces deux là font preuve d’un caractère assez violent et ont la gâchette facile, surtout le deuxième qui est en plus un vrai psychopathe.

Hormis ces personnages que vous croiserez régulièrement au fil des escales, je vous encourage quand même à rencontrer d’autres personnes certes moins facilement remarquables, mais tout aussi passionnantes : un vieux sexagénaire tueur en série, une sorcière marabout, un jeune garçon amnésique, un chanteur travesti dans un quartier tenu par la maffia ou encore une belle PDG dans une entreprise de production de tomates (je tiens à rappeler qu’une tomates de 50 cm de diamètre n’est pas considérée comme bio par la communauté internationale, mais que voulez-vous, le climat est doux et le sol particulièrement riche dans ces régions).

Oui tout à fait madame, vous avez remarqué (à juste titre) que malgré leurs origines, la plupart des protagonistes (et notamment les plus importants) ont un prénom à forte consonance Japonaise, c’est vrai qu’on a vu plus crédible mais que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir, donc on évitera d’être trop sévère avec l’équipe de développement.

Parlons maintenant du programme : contrairement à d’autres, nous avons pensé que les clichés type samba, carnaval, plage, jeunes filles en bikini et football… tout cela était dépassé. C’est pourquoi dans l’optique de donner au spectateur de vraies sensations et une immersion la plus totale possible, nous avons décidé de vous faire visiter les quartiers les moins prestigieux d’Amérique du sud : au mieux vous aurez un petit cirque ambulant, au pire vous irez directement vous abritez dans un bidonville, peut-être même dormirez vous dans les rues malfamées… Vous devrez également être prudent dans vos rapports avec les personnes que vous rencontrerez : dans la plupart des cas nous avons essayé de trouver des gens charmants pour peu qu’on sache regarder au delà des apparences, mais il y a quand même dans le tas bon nombre de membres affiliés à des cartels maffieux, très peu soucieux de l’éthique ou des droits de l’homme (et de l’enfant). Si vous verrez des notes d’espoir et une ambiance assez optimiste et explosive (notamment grâce à Michiko), nous vous présenterons régulièrement des faces plus sombres de cet univers : trafics de drogues ou d’enfants, prostitution, règlements de comptes entre gangs rivaux, torture… c’est un monde extrêmement violent qui s’ouvrira à vous, peut-être même serez-vous tentés d’abandonner en cours, je vous encourage à n’en faire rien pour profiter au maximum de l’expérience.

Shinsuke a d’ailleurs préparé plusieurs petits jeux dans certaines étapes… Bien que nous lui ayons demandé de faire preuve de retenue, je tiens à vous prévenir qu’il faudra courir si vous ne voulez pas avoir quelques problèmes de santé par la suite, mais le mieux est peut-être simplement de ne pas s’inscrire : seuls les membres officiels de l’équipe sont obligés de participer, et ils savent à quoi ils s’exposent.

La jeune Hatchin (et quelques autres) ont également travaillé quelques sketchs comiques visant à détendre l’atmosphère. Sans entrer dans les détails, vous aurez notamment la chance de découvrir en avant première son numéro où elle finit totalement ivre après avoir bu… un verre de jus d’orange (faudrait quand même vérifier si elle n’a pas confondu avec un bon rhum ou toute autre forme d’alcool, nous ne voudrions pas avoir d’ennuis avec les autorités sanitaires).

Maintenant, abordons l’un des points les plus délicats de cet anime : son scénario. Il est plutôt intéressant et laisse bon nombre de possibilités quant à la manière de traiter chaque épisode (explosif façon Michiko, tendre façon Hatchin, malsain façon Satoshi…). Mais avec autant de liberté, il devient difficile de garder un fil liant les épisodes entre eux autre que celui de la recherche de Hiroshi (lequel soit dit en passant n’est finalement qu’un abruti de première zone coureur de jupons qui n’hésite pas à sacrifier ses connaissances lorsqu’une nouvelle aventure se présente à lui), et l’ensemble devient de suite beaucoup plus fragmenté et ardu à suivre. De ce point de vue, la série fait penser à Cowboy Bebop ou Trigun et leurs épisodes relativement indépendants les uns des autres.

De plus, les épisodes traitant de la poursuite du bellâtre par ses petits camarades ont très vite tendance à adopter le même schéma narratif : on trouve une piste, on fouille un peu, et après quelques péripéties, on tombe sur une impasse, puis une nouvelle piste apparaît… Au final, on a très rapidement l’intention de tourner en rond, voire de reculer et c’est bien dommage. Heureusement que l’ambiance, les personnages et la lente évolution de leurs relations sont là pour faire oublier cet état de fait.

Et la fin me semble un peu poussive : alors que les épisodes ne manquaient pas de rythme (à une ou deux exceptions près), je trouve que cette conclusion tranche de manière un peu trop brutale avec le reste. Et j’avoue que je n’imaginais pas que la rencontre avec Hiroshi se passerait ainsi. Finalement, c’est bien Hatchin qui avait raison, et Michiko qui se berçait d’illusions.

En conclusion, MtH est une excellente série de 2009, qui place la barre assez haut même en cette période de vaches maigres, notamment grâce à ses personnages et son ambiance ; mais pêche quand même un peu si on s’attarde sur le synopsis de base et son traitement au fil des épisodes. J’avoue avoir longuement hésité entre 7,5 et 8 mais après tout, je me suis dit qu’il ne fallait pas bouder son plaisir, surtout en ce moment. Donc un anime à regarder « les yeux fermés » ; enfin, je me comprends…

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Nakei1024, inscrit depuis le 05/01/2007.
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