Michiko to Hatchin est tel une bonne balade, à savoir un anime qui se parcourt tranquillement, sans jamais déplaire, mais sans jamais devenir haletant non plus. Description d’une promenade réussie sous le soleil d’Amérique latine.
C’est indéniable, la série se base en grande partie sur le charisme de son héroïne, peu conventionnelle sur bien des aspects. Parfois montrée comme une reine de beauté, parfois confondue avec les prostitués des quartiers chauds, Michiko est une héroïne comme il en existe peu.
Aux premières minutes de la série, ce que nous pouvons voir d’elle est on ne peut plus trompeur. Glissant le long des ventilations d’une prison glauque, gros plans sur ses seins démesurés. Courant pour fuir à la justice, gros plan sur une paire de fesse « muycaliente» (cf. le «caliente latino» de la production…). Bref, on se dit à juste titre qu’avant d’être l’histoire de l’héroïne, Michiko to Hatchin, ce sera surtout des gros seins qui se ballottent et des culottes qui volent. Erf..
Que nenni!
Car dans ce monde charnel de bombes latines se trouve la petite Hatchin, seconde héroïne de la série, dont la présence va tout changer. Littéralement dénuée de sex appeal, Hatchin compense son manque de glamour par une répartie acide qui donnera lieu à bon nombre de conflits entre elle et Michiko.
L’anime va donc, extrêmement vite et pour longtemps se focaliser sur la quête commune des deux demoiselles; l’une voulant retrouver son ancien amour perdu, l’autre son géniteur. A l’instar d’un Cowboy Bebop, on suit le périple tumultueux des héroïnes de régions en régions, autant rythmé par les interventions des forces de l’ordre à la recherche de la criminelle fugitive que par les nouveaux indices lui permettant de poursuivre sa route.
A travers Atsuko, inspectrice poursuivant sans cesse sa rivale Michiko, nous plongerons ponctuellement dans le passé de l’héroïne. Alors une nouvelle dimension du scénario apparait, montrant les Monstro, gang sans pitié connaissant une ascension fulgurante dans le monde du banditisme.
Ce sera d’ailleurs l’un des points forts de la série. Ce passé dévoilé au compte-goutte va transformer peu à peu l’image que le spectateur possède de Michiko. D’abord montrée comme un vulgaire morceau de chair ambulant, le scénario la munit progressivement d’une personnalité forte et d’une histoire marquante. Capable d’endurer une quantité surréaliste de souffrances pour parvenir à ses fins, on commence vite, et bien malgré nous, à éprouver de l’affection pour cette femme de caractère.
Comme toute balade qui se respecte, le rythme de Michiko to Hatchin est relativement inégal. Le départ détonant ne tiendra que peu de temps, et laissera sa place à un milieu de série particulièrement mou, mais pas pour autant désagréable. La dernière ligne droite avant le dénouement sera par contre particulièrement décevante, avec quelques scènes ridicules donnant l’impression d’être totalement déconnectées de l’atmosphère précédemment installée.
Pour finir, le dénouement, même s’il ne surprendra pas plus que ça, saura satisfaire la plupart d’entre vous, j’en suis sûr.
Enfin, quelques mots sur l’ambiance et le visuel.
Bien que les villes de l’anime bénéficient d’un regard fabuleusement ethnocentrique (comprenez que vous ne verrez aucune ville réaliste, juste une interprétation japonaise de la culture latine), la musique et les personnages donneront un ton assez sympa à l’ensemble de la série.
Les doubleurs font quant à eux un très bon travail, et contribuent à donner une grande force de caractère tant à Michiko qu’à Hatchin.
L’animation de la série est de plutôt bonne qualité, et le character-design est de très bonne facture. Il y aura, inévitablement, quelques séquences ratées, mais cela, on le retrouve partout. Globalement, la série évite les plus gros écueils et s’offre une plastique plus que satisfaisante.
Au final, une série rafraichissante, exploitant une partie du globe originale pour l’animation japonaise, mêlant histoire gentille mignonne et guerre de gang, le tout dans une ambiance, je le redis, caliente ~
N’y cherchez par une œuvre d’art, vous serez forcément déçu, mais il est indéniable que cette série saura vous donner une bonne bouffée d’air frais.