Mushishi millésime 2014 : une bonne cuvée

Mushishi, c'est comme un verre de kouki : c'est brillant, ça se vide trop vite et on en voudrait encore.

La première saison m'avait laissée sans mots pour la décrire. Un univers où la nature et ses forces invisibles ne sont pas soumises à l'homme, où le vélo n'existe pas encore et que le plus expérimenté et hardi des randonneurs peut s'égarer totalement. C'est lénifiant dans le bon sens du terme, on se sent au creux d'un matelas d'ouate à la fin d'un épisode. Pourtant, le drame et même la violence extrême ne sont pas exclues. Cet animé n'est pas simplement contemplatif, il est une fable. Moralité, philosophie et fatalité plus choisie que subie sont au cœur de sa réflexion. Les spectateurs citadins peuvent avoir du mal à trouver des repères, mais cela ne fait que mettre en avant les pensées, les intentions et les actions des personnages.

Cette suite est très agréable à regarder. Le design est fidèlement repris, et l'animation est de meilleure qualité. On regrette quelque peu le Sore feet song, cet opening mélodieux dont les paroles viennent inconsciemment aux lèvres le matin et dont les accords de guitare vous accompagnent encore un peu au moment où vous devez crever votre petite bulle pour vous mettre au boulot. Shiver est assez joli, mais les paroles de cette chanson d'amour déprimante semblent assez déplacées... même si cette saison est résolument plus triste que la précédente.

Ce qui m'a d'abord un peu déçue, ce sont les réutilisations des mêmes mushi et "artefacts liés", et que dans un premier temps il n'y en a que pour Ginko. Heureusement nous retrouvons par la suite un peu plus de diversité parmi les mushis et leurs chasseurs, et d'autres protagonistes viennent prendre devant de la scène. Découvrir la jeunesse du héros fut également très appréciable.