Critique de l'anime Naruto

Décidément c’est la période shonen. Naruto, naruto, ce petit garçon avec une tête jau… blonde, qui parle fort, qui court partout et qui est fort touchant. Je visionnais les premiers épisodes de la série en 2003, il y’a longtemps donc. Aujourd’hui ma mémoire me permet de comparer mes impressions passées et présentes. Du pain sec et de l’eau avait suffi à fournir mon régime alimentaire durant les deux semaines de standing devant mon écran d’ordinateur. Ce qui est intéressant c’est le rendu d’une expérience assez passionnante qui s’est transformé depuis peu en désastre sidéral.

Tout d’abord visuellement à l’époque un rien pouvait me satisfaire et juste un peu d’innovation et je trouvais les designs du siècle, maintenant je hoche la tête, je fronce les sourcils et je désappointe devant une telle médiocrité. Les couleurs, elles étaient assez dynamiques sans avoir la garantie de flatter quoi que ce soit, le tout avait un rendu assez captivant qui ne rebutait pas à suivre l’anime. Mais, et cela est une règle qui s’appliquera aussi aux réalisations musicales, tout a évolué pour le meilleur jusqu’à un certain point…

Au début c’était le rêve, avec un recul convenable c’était plutôt sans grande prétention, un design passe partout, des vocalités et des sonorités revisitées encore et encore pour ne pas faire de comparaison creuses. Les musiques (endings, openings, osts) se sont vraiment améliorées pour nous reposer quelque choses de plus implicite et de plus pertinent, j’ai eu tout particulièrement un faible pour les groupes et artistes tels que Flow, Hearts Grow, Tia ou Asian Kung Fu Generation ainsi que, The Mass Missile (j'en oublie d'autres mais la fiche est là). Quelques thèmes musicaux m’auront arraché quelques larmes mélancoliques par une belle mise en scène adaptée (de rares fois) à l’animation.

Le développement du concept peut être agaçant car en général les shonens reprennent les même bases qui vont garantir leur succès, s’approprier un puits d’imagination et l’exploiter à en user sa propre capacité créative. Inutile de revenir sur les éléments qui auront fait le succès de One Piece ou de Bleach on retrouve ces même composants ici. Ou est-elle cette différence ? Il n’y en a quasiment pas ou bien elle est très minime, c’est la manière de mettre en place l’histoire et de la développer au fur et à mesure des épisodes, et même là tant le but des personnages est le même partout, protéger ses amis et mettre en avant ses valeurs, devenir le meilleur, ne laisser personne mourir et blah blah blah… Mais moi quand on me rabâche quelque chose sans cesse ça finit par rentrer par une oreille et ressortir par une autre.

Dans la pratique, tant que c’est novateur et tant qu’il y a quelque chose qui supporte la façade, c’est bon et j’ai adhéré. Un univers de ninja, des pouvoirs hors du commun, tout pour pousser plus loin votre imagination, des enjeux (les politiques), des combats (les techniques), de l’action (les enchainements), une petite dose de comédie par-ci, par-là (maladroitement exécutée par moment). Ce mélange rend l’anime prenant certes, jusqu’à ce que vous tombiez en syncope devant des épisodes d’une lenteur navrante. Et tout est fait pour garantir cette lenteur des openings qui durent plus de 3 minutes, suivis d’un back sur l’épisode précédent (parfois) pour 3 minutes encore et un focus sur une conversation ou sur un combat entre les palabres incessantes des personnages moralisateurs (souvent les méchants), ou pire des courses poursuites interminables dans la nature… M’enfin… Tout comme pour ces acolytes et par ce que le genre le permet, il y'a un petit travail individuel sur les autres personnages appréciable, chacun avec son bagage, ce qui crédibilise fortement le tout.

Une chose est sûre, Naruto engage le public dans un engouement qui se justifie, l’anime arrive à mener à terme son idée tout en véhiculant à travers le divertissement certains messages spécifiques à un public cible.

Avec un peu de volonté