Ninja Scroll, c'est un film d'aventure comme on n'en fait plus. Le genre qui ose un scénario bébête prétexte à une suite d'épreuves sous forme d'affrontements à mort. Trois personnages s'allient contre une bande de démons sanguinaires avec, pour chacun, des motivations propres. Ainsi, Jubei est contraint par la bonne vieille technique du "je t'empoisonne donc tu m'obéis afin de récupérer l'antidote", Kagero mène une enquête pour son clan et Dakuan bosse pour le gouvernement des Tokugawa (car oui, les démons sont à la solde du shôgun des ombres, un revanchard Toyotomi). Du coup, nos trois larrons forment une équipe assez hétéroclite : un vagabond beau gosse, un ninja belle gosse et un vieux croûton. Forcément, un truc se passe rapidement entre les deux premiers...
Rien de foncièrement original, c'est certain, mais une fois de plus Kawajiri parvient à mettre en place une atmosphère de grande qualité. Comment me direz-vous ? Eh bien c'est simple ma bonne dame : des méchants mitonnés avec amour, des combats extrêmement dynamiques (mise en scène et animation vraiment top, surtout pour 1993), une bonne louche de gore et une pincée de sexe. Pas du genre ecchi, ça non, plutôt de l'explicite, de la tentative de viol ou des trucs du genre "j'ai un serpent venimeux qui me sort du vagin" ou "viens là que je t'immobilise avec des cordes pour te glisser mes doigts baveux où je pense". Quel coquin ce Kawajiri, mais on ne lui en veut pas, tant ça colle à l'ambiance démoniaque de son histoire.
Ninja Scroll possède un charme désuet qui le rend irrésistible et éminement sympathique. De l'aventure, de la baston, de la romance, de la cruauté... Tout ce qu'il faut pour s'amuser le dimanche après-midi.