Oh ! Edo Rocket prend place au XIXème siècle, peu avant la fin du shogunat. On pourrait donc s’attendre à une énième production mettant en scène samouraïs et ninjas.
Ben en fait non, même si les affrontements entres spécialistes en arts martiaux sont bien présents, ils ne constituent pas l’élément principal de cet anime. On y suit plutôt les aventures d’une bande de joyeux troublions qui se retrouvent au chômage, suite à un édit proclamé dans la ville d’Edo, y interdisant toute forme de distractions. Et pourtant, malgré la police qui veille à ce que la loi soit scrupuleusement appliquée, un jeune et talentueux fabriquant de feux d’artifice continue à expérimenter de nouvelles formules de poudre et de lanceurs, dans l’espoir de pouvoir un jour refaire profiter la population de son talent. Quand un jour une jeune demoiselle lui fait la demande de construire une fusée capable d’aller sur la Lune, il n’en faut pas plus pour que tout le quartier dans lequel ont été parqués les meilleurs artisans et scientifiques de la ville (charpentier, mathématicien, acrobates, fabricant d’automates…) décident de s’unir pour réaliser ce projet complètement fou.
Enfin, pour ne rien arranger, une espèce de monstre (façon loup-garou) sévit depuis peu en ville et s’attaque aux jeunes personnes qui croisent son chemin avant de les vider de leur sang.
Si à la lecture de ce résumé vous vous dites que comme scénario, c’est pas banal, soyez assurés que vous n’avez encore rien vu. Il n’y a véritablement aucun réalisme dans cet univers complètement farfelu où se côtoient samouraïs, monstres imaginaires, extra-terrestres, yakuzas, scientifiques aux expériences curieuses et autres personnages délirants. Au bout de 2-3 épisodes, vous ne serez plus surpris de voir un haut magistrat menacer un rival de mettre sur sa page Facebook des informations compromettantes ou la population suivre en direct les informations sur des téléviseurs et tout ce petit monde sortir d’on ne sait où des gadgets technologiques au moment le plus inopportun. A côté de ça, qu’un petit groupe de personnes se mette à développer des propulseurs pour fusée (ou d’autres inventions originales) semble finalement crédible… La réalisation va dans ce sens avec des chara-designs variés (certains sont détaillés, d’autres usent et abusent de la SD), un graphisme assez simple et une musique de jazz en fond sonore particulièrement bien trouvée. L’opening à lui seul est un véritable concentré de bonne humeur qui résume parfaitement l’esprit de la série.
L’autre atout de celle-ci reste son mélange entre ambiances diamétralement opposées, car si l’humour est omniprésent, le fil rouge du scénario dévoile un récit assez sombre avec plusieurs protagonistes torturés entre leur devoir et leurs désirs. Cet enchaînement de passages dramatiques et comiques donne une saveur originale d’abord déroutante, mais qui peu à peu se révèle diablement efficace et permet en outre de s’attacher sans peine à tous les personnages, même les plus méprisables. Malgré tout, l’humour finit par l’emporter et parvient encore à nous surprendre, même quand on pense avoir atteint le summum du débile et de l’improbable…
Mon seul regret reste finalement que certains protagonistes me semblent légèrement sous-exploités et auraient mérités d’apparaître de manière plus fréquente, mais vu le nombre de curieux numéros présents à l’écran, on comprend aisément qu’il ait été nécessaire de faire quelques coupes parmi les ceux-ci.
Pour conclure, voilà un anime qui nous sert un récit pas prise de tête dans un Japon du XIXème siècle plutôt improbable et donc carrément délirant. Dans la veine d’un Seto no Hanayome ou Nagasarete Airantou, les fans d’humour seront comblés au delà de leurs espérances, donc inutile de tergiverser plus longtemps : si vous ne l’avez pas encore mis dans votre wishlist, c’est le moment…