Rakudai kishi no Cavalry reprend des thèmes que l'on connait déjà. La romance qui se développe autour de deux personnages contraints par la force du destin de faire équipe, le côté harem qui en découle (car oui dans un anime japonais, ce sont les filles qui tournent autour du garçon généralement), le héros qui s'avère être déjà super fort dès le début...
Et pourtant, l'univers de cet anime lui est propre sur bien des aspects.
L'identité de l'anime
Il faut déjà admettre l'identité graphique de l'anime. Vous savez, certains animes savent se distinguer de par leur graphisme, ça peut aller de l'expression faciale (avec des yeux plus gros que le front parfois, pour le côté kawaii) aux jeux de couleur (mettre des couleurs sombres pour dire que c'est gore, mettre des couleurs claires et vives pour dire que c'est gai).
Dans notre cas, les couleurs sont vives, et vous remarquerez qu'il fait tout le temps un ciel radieux dans l'histoire, et quand il fait nuit c'est tout le temps la pleine lune. Bref, l'atmosphère qui émane de ce jeu de lumières est le symbole par excellence de l'animation japonaise : mettre la jeunesse en valeur, avec toute la romance et les rêves qui l'accompagnent.
Comprenez bien, les personnages sont jeunes, beaux, avec une personnalité et des ambitions propres à eux, et ils sont dans une école d'élite pour gagner une compétition de magie afin d'être reconnu comme l'élite. Il est normal que l'ambiance incite les personnages à tomber amoureux et à nouer des liens. Et cette ambiance résulte de l'identité graphique de l'anime. Les graphisme sont irréprochables, et le design des personnages est à la fois bien travaillé, mais il donne aussi cette petite touche qui fait que cet anime ne ressemble pas aux autres animes du même genre.
Vous savez, la question de l'identité est centrale dans l'histoire. Le personnage principal, Ikki pour son petit nom, souffre d'un complexe, et ce n'est qu'à la fin de l'anime qu'on comprend mieux ce personnage. Il évoluera bien entendu grâce aux autres protagonistes. Mais cette évolution sera mutuelle pour tous les personnages. Il y a ainsi à travers la romance qui prend forme entre Ikki et Stella, le soutien moral qui permet à Ikki d'accepter son passé. On pourrait reprocher à ce dernier d'être sans profondeur, trop gentil et toujours souriant, alors que ce trait de caractère n'est que le produit de ce qui lui est arrivé dans son enfance. Bien que d'un autre côté, le fan service est bien présent et les magnifiques formes de Stella sont souvent mises en valeur, mais il faut noter que pour une fois, le ecchi joue un rôle dans l'évolution du protagoniste. En effet, Ikki se contrôle et garde un calme de gentleman devant les tentatives de Stella pour l'exciter, mais cette dernière n'est pas perverse pour autant : ils sont tous les deux amoureux, et comme dans tous les jeunes couples, ils apprennent à maîtriser leurs désirs tout en étant soucieux des pensées de l'autre. D'ailleurs, l'évolution psychologique de Stella est intéressante : au fur et à mesure que ces sentiments prennent forme, elle devient moins tsundere, et elle passe d'un cliché à un personnage féminin intelligent (car oui dans l'animation japonaise, les jolies filles à grosse poitrine sont souvent à fond sur le héros mais s'avèrent être irréfléchies et de vrais boulets dans l'histoire pour le héros).
L'anime est centré sur la romance, l'univers, et le développement des personnages. Ces trois points font de cet anime une œuvre de qualité. Cependant, il s'agit aussi d'une compétition dans laquelle il y a des combats, avec des pouvoirs magiques qui défoncent tout. Enfin, oui on peut dire ça. Certains combats sont intenses, et le protagoniste affronte des adversaires toujours plus forts, et puise toujours dans ses derniers retranchements. Oui mais bon, le fait est qu'il gagne toujours juste par la force de sa volonté, sa persévérance (je ne reviens jamais sur ma parole, c'est ça pour moi être un... oups je m'égare), ou bien grâce aux encouragements de sa chérie. La morale de l'histoire est qu’après un travail acharné on doit faire en sortes que les autres reconnaissent notre valeur. Pour ceux à qui ça ne dit rien, c'est que vous n'avez pas regardé Naruto.
Ce cliché que l'on retrouve dans bon nombre de shônen, est présent certes, mais le développement du protagoniste, ses rapports avec ses proches, et les thèmes véhiculés par les doutes de ce dernier, prennent une direction originale, que l'on ne retrouve pas dans d'autres animes (à ma connaissance).
Vous avez sans doute remarqué que je me suis amusé à critiquer cet anime en jouant sur les clichés. De la même manière que la forme d'une critique peut être tout aussi importante que le fond, la forme que prend l'histoire n'est pas à mettre de côté par rapport aux intrigues. D'une certaine manière, cet anime est original, bien qu'il se repose au départ sur des éléments déjà rencontrés ailleurs. Ce que je trouve dommage pour ma part, c'est que certains aspects de l'anime sont bien travaillés (la romance, les persos...), mais d'autres sont mis de côté (les combats, où notamment Stella ne participe pas souvent). Ce qui a surtout manqué à cet anime pour être parmi les plus grands, c'est la présence de combats épiques dans lesquels le héros n'est pas le seul sous le feu des projecteurs.