Oruchuban Ebichu c’est l’histoire d’une hamster femelle prénommée Ebichu qui aime profondément sa maitresse (une vieille fille de 25 ans) et veut tout faire pour lui plaire. Ebichu s’occupe d'entretenir le domicile pendant qu'elle travaille (ménage, lessive, courses) et lui cherche un mari pour remplacer la "loque humaine" avec qui elle sort actuellement et qui la trompe régulièrement.
Orichuban Ebichu est une série comique pour adultes unique en son genre. Si le fond de l’anime est bon, la forme l’est moins.
Sur la forme tout d’abord :
- C’est plutôt drôle, il y a plein de blagues obscènes, de scènes de coït stylisées et de violence gratuite. La série est explicitement sexuelle et truffée de vulgarités. Ebichu étant un hamster, elle manque de savoir-vivre et de tact. Elle sort tout ce qui lui passe par la tête, créant ainsi des situations embarrassantes et comiques. Résultat : elle se fait systématiquement fracasser par sa maîtresse et finit à moitié ensanglantée. Si c'est drôle sur le principe, l’humour dérape parfois pour devenir vulgaire, trash, limite malsain. En gros Ebichu fait un peu penser à Happy Tree Friends mais en plus cruel.
- Les dessins sont dépouillés, simplistes, et en rebuteront à mon avis plus d’un; le style fait penser à un omake. L’animation est inexistante: Ebichu c’est pratiquement une enfilade de plans fixes dont certains sont répétés. Cette faible réalisation permet néanmoins de se focaliser sur l’humour et le message.
- Le générique est correct mais je n’ai pas noté de musique pendant les épisodes.
Sur le fond ensuite :
- Ebichu est comme une enfant qui dirait tout ce qui lui passe par la tête sans se rendre compte des conséquences. La plupart du temps elle fait des constats rationnels et pertinents face à des comportements irrationnels et passionnels des adultes. En fait Ebichu sort souvent des vérités que le monde des adultes n’est pas prêt à entendre. Elle ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Orichuban Ebichu c’est donc une belle critique des tabous (si ce n’est de l’hypocrisie) de nos sociétés.
- Derrière le défoulement de sexe et de violence, quelques messages intéressants sont abordés. Si on ne peut pas dire qu’Ebichu « traite » ces thématiques, la série soulève néanmoins des points comme l’incompréhension et l’absence de dialogue entre les hommes et les femmes, la sexualité, l’influence de la réserve, de la culpabilité et des fantasmes non avoués etc. J'ai trouvé la personnalité de la maîtresse particulièrement intéressante : vous noterez que son hamster lui sert de souffre-douleur alors qu’il est la seule personne à l’aimer sincèrement.
En conclusion je dirais donc que l’on peut regarder Ebichu à différents niveaux: soit superficiellement en se contentant de rigoler un bon coup, soit un peu plus en profondeur. Le fort de cette série c'est justement de parvenir à faire passer différents messages avec humour et en 24 épisodes de 7 minutes. Dernière précision : Ebichu est une série comique, pas un hentaï.
Ma note : 6 (7 pour le fond et l’originalité, 5 pour la forme)