Suzuhara Izumiko est une adolescente de notre monde moderne que l’on pourrait penser presque normale au départ mais qui va s’avérer rapidement être une personne exceptionnelle malgré elle. Entraînée par des adultes dans un monde qu’elle ne comprend pas, Izumiko n’a d’autre choix que de suivre la voie d’une mystique dans un Japon baigné de féerique.
Red Data Girl, une série de livres à la base qui connaît un certain succès au Japon, se place dans la même lignée, même si davantage ciblé pour les jeunes filles. Une perspective féminine subtile qui est surtout visible chez l’héroïne principale et au niveau de la romance: Miyuki Sagara, le personnage masculin principal, joue en effet parfaitement le rôle du chevalier servant un peu rebelle.
Mais c’est avant tout l’aventure d’Izumiko et ses rencontres avec des entités extra-ordinaires qui vont lui permettre petit à petit de comprendre son environnement. Son lien avec l’une de ces «divinités», l’Himegami sert de fil conducteur pour l’intrigue principale, plus sombre. Mais la plupart du temps, l’atmosphère reste celui d’un conte moderne plus léger et les aspects ordinaires d’une fille de quinze ans sont à l’honneur: rencontres, amitiés, questionnements, un peu de romance... L’originalité vient que ces aspects se passent autour d’une école pas ordinaire, orienté vers la magie, un cadre particulier et plaisant à découvrir dans son ensemble.
La série est aussi un contact avec les croyances «traditionnelles» du Japon(shintoïsme, bouddhisme), et le folklore légendaire nippon transparaît à chaque instant: kami, fantôme, mantra, mudra, ...etc.
Mais la barrière pour nous occidentaux, est loin d’être insurmontable. Découvrir Red Data Girl, c’est comme découvrir n’importe quel monde fantasy.
Cela dit, et là les choses tournent mal, plusieurs problèmes de narration viennent en partie gâcher la série. Tout d’abord, si la plupart des éléments de l’histoire finissent tôt ou tard par nous être expliqués, d’autres restent dans la brume jusqu’au bout: actions nébuleuses(apparition soudaine de Tabi), dialogues très "imagés" et motivations obscures chez certains personnages restent sur scène comme un cheveu sur la soupe ! Certains personnages secondaires très intéressants n'ont pas été trop mis en avant comme Mayura Souda; et c'est fort dommage car leurs histoires personnelles donnent des possibilités infinies. Et la fin de la série ne fait qu'accentuer ce vide ! J'ai été assez déçue espérons qu'une suite verra le jour.
Peut-être que cette adaptation animé a peut-être été volontairement abstraite sur certains points ; car étant donnée son format, elle a certainement eu du mal à retranscrire tous les détails en seulement douze épisodes. D’ailleurs les ellipses entre les épisodes ne sont pas toujours réussis et je ne dois pas être le seul à s’être posé une fois la question si oui ou non j’avais sauté un épisode.
C’est d’autant plus dommage qu’il y a pas d’autres grands reproches à faire car le talent de P.A Works répond encore une fois à l’appel: bon graphisme, une animation vivante et claire. Les musiques sont également bonnes et magiques , les personnages sont bien développés aucun n'est parfait et ce c'est que j'ai apprécie dans cette adaptation. Ils ont l'air presque humains. Même si l'héroïne nous donne envie de la claquer parfois au début, j’ai trouvé Izumiko de plus en plus attachante au fil des épisodes.
Red Data Girl est paradoxalement l’un des rares animés marqué par la culture traditionnelle du Japon. Singulière, belle à regarder, aventureuse, c'est une série que j’ai personnellement beaucoup aimé et qui réunit beaucoup de qualités, mais n'est manifestement pas pour tout le monde. En effet, le rythme lent, l'intrigue qui semble être du "déja-vu", peut bloquer certains. A ma grande surprise je n'étais pas rien de cet animé en apparence peu ambitieux et passe-partout mais il n'en ai rien vous risquerez bien de tomber sous son charme !