Y a des animes elles font le travail.
C'est le cas de Red Data Girl.
Série anonyme de 2013, sortie dans une certaine indifférence générale, adapté d'un manga, que je connais pas et dont surement peu sont prêt à se battre pour promouvoir la qualité, en tout cas pas en France, Red Data Girl ne s'annonce pas comme The Série, l'immanquable cachée, le truc à côté duquel vous êtes passé(e).
C'est toujours le cas.
Il y a déjà quelques années, l'année de la sortie d'ailleurs, y a pas si longtemps en fait, j'avais tenté l'expérience, peu convaincu (comme à chaque fois, vous commencez à connaître votre serviteur), j'ai abandonné. Faut dire, le début avec l'héroïne craintive, le gamin rebelle (dont le paternel lui fout sur la gueule avec allègresse), m'avait pas enchanté. Pourtant le contexte était là, une série fantastique, ésotérique, comme j'aime, sur fond de spiritisme japonais avait de quoi m'intéressé.
Après une énième relecture de la critique précédente, à nouveau reconvaincu par le potentiel divertissement en présence, je retente l'expérience.
C'est le même début, rien n'a changé, mais je l'avais totalement oublié. Finalement ce n'était pas si mauvais. L'histoire se suit, l'introduction est correct et pose bien l'univers et sa problématique. Allez on poursuit.
C'est là finalement que le bât blesse, mon premier abandon reposait sur le fait que je sentais le manque d'ambition du produit regardé. Ma première impression ne m'avait pas trompé, cela se limite dans un cadre scolaire, les interactions sortent très peu du cadre, bon je vous l'accorde, le voyage d'été peut-être mais ça reste finalement dans la gamme. L'intrigue de fond dans ce cadre étudiant vu et revu n'aide pas, tellement elle manque de prétention. Surtout qu'on en comprend pas bien les enjeux, en quoi est-ce si important, et les liens qu'on peut y trouver avec la base ésotérique, l'accroche principale, la Red Data Girl, sont superficiels. En gros, ça peut arriver qu'on se demande pourquoi qu'on regarde tout ça. Et ça c'est pas cool. Sans parler, des personnages qui vont et viennent suivant les besoins de l'intrigue (la super maman, le père qui fout des pains à son fils, et le super chauffeur, des gens qui maîtrisent le sens du timing), et d'autres qui semblent super sympas mais qu'ont à peine 5 lignes de dialogues à tout casser. Ca manque de générosité tout ça.
Bon adaptation oblige, etc, etc, ça vend le manga d'origine, tout ça, tout ça, mais y avait potentiel à bien mieux. Certains points de l'anime sont à peines évoqués, légèrement appuyés, voir négligés ou tout simplement prétexte à la conclusion sans être véritablement développés. Et ces quelques points, dit en passant, font partie de l’accroche principale de cette série.
Reste que finalement, sur cette conclusion (celle de la série hein, pas la critique), on revient un peu plus à l'essentiel, on réaccorde quelques fils, on évoque brièvement des raisons, des liens, heureusement que tout ça était fort mignon.
Red Data Girl, ça fait le travail.
Celui de faire passer le temps. C'est propre, ça enchante, c'est jolie, les personnages semblent avoir une épaisseur, l'intrigue aussi. Mais ce n'est que le bel emballage d'un produit ne promettant rien de plus que d'occuper l'espace pour permettre l'évasion, le temps de treize épisodes. Et pis c'est tout.
Le reste tu lâches l'oseilles !
5.5