Critique de l'anime Ride Back

» par Vit Zayder le
11 Avril 2009
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Ride Back restera pour moi l'exemple d'une série bien menée de bout en bout. Notons tout de suite l'absence quasi-totale de fan-service et autre aspects souvent insupportables et mal utilisés de la japanimation moderne. Un aspect rare à saluer.

Tout d'abord, du point de vu technique, c'est presque irréprochable. Le chara-design a le mérite d'être original et de proposer des proportions "humaines". Ceci étant, il peut très largement déplaire puisqu'il est parfois insipide.

Le mecha-design est lui très réussi. La série se base en partie sur des "mechas" assez originaux : les Ride Backs, à mi-chemin entre la moto et l'humanoïde. L'inclusion 3D qui surprend au début, est finalement très bien maîtrisée tout au long des 12 épisodes.

L'animation est dans la moyenne mais, séquences d'action mises à part, je l'ai trouvée un peu faible. Les décors, bien que très travaillés et réalistes, ont parfois l'air un peu vides.

Je dois par contre saluer la grande qualité des séquences d'action, courses et combats pendant lesquelles l'animation et les effets montent d'un niveau et sont très immersifs. On évite aussi l'écueil du héros surréaliste et des super-pouvoirs, ce qui rend ces affrontements réalistes et donc parfois assez bruts, sans virer pour autant dans le gore.

En effet, Ride Back prend le parti d'un réalisme tout de même aseptisé. Les fans de Gunnm seront déçus. En même temps, c'est pas le but de la série hein !

J'ai été particulièrement scotché par la séquence finale de "danse" de Rin et Fuego.

Le scénario est lui à mon sens un exemple de maîtrise et de pondération. Les premiers épisodes donnent l'impression qu'on se dirige vers une série sport mécanique/tranches de vie. Bien qu'abrupt et salvateur, le changement de rythme et d'ambiance qui intervient vers le milieu de la série se fait sans choquer ni user de rebondissements aberrants. On comprend alors à quel point on a pu se tromper sur cette série. Et franchement, je me suis dit que j'avais eu raison de me "faire un épisode de plus" et de lui laisser "une dernière chance".

Le secret de la trame de Ride Back, c'est sa logique et sa continuité.

On sent que les scénaristes ont un scénario béton, parfaitement adapté au format de 12 épisodes. Cela permet une mise en scène efficace et crédible. J'ai particulièrement apprécié le changement de ton total qui est intervenu à la fois dans le visuel et le scénario. La série devient même parfois cruelle mais à bon escient. Ces passages servent le scénario de belle manière.

L'histoire en elle-même n'est pas tellement originale mais la trame étant précise et réfléchie, on se surprend à trouver logique le destin de Rin, passant de danseuse classique à génie du Ride Back et plus encore ensuite.

Le thème principal reste la recherche de "sa lumière" qui pousse Rin tout au long de la série. Suivant la voie tracée par l'amour et son admiration pour sa mère, elle finira par se trouver mais elle, et surtout ses proches, en paieront le prix. Classique mais encore une fois mené de manière originale.

On citera aussi la relation à la machine. Si Tamayo voit le Ride Back comme une extension de son corps, Rin voit Fuego, son Ride Back, comme un partenaire et parfois même je dirais comme un amant, seul capable de la comprendre.

Cela s'oppose totalement à la vision du GGP et de la Résistance, qui ne voient dans les Ride Backs que des armes particulièrement efficaces et déshumanisées. Cela se traduit en terme de design par une inclusion presque totale du pilote de Ride back, en armure, (ceux de la Police surtout) dans le carénage des Ride Backs blancs alors que Rin chevauche Fuego cheveux au vent.

De plus, aucun comportement ou parole humains ne leur sont prêtés. Ils ne sont qu'assassins méthodiques et appliqués à suivre les ordres. Rin, elle, sourit, pleure, parle et se questionne, bref, elle vit dès qu'elle est sur son Ride back.

Cette opposition entre Rin et les "soldats" est très intéressante à décrypter tout au long de la série.

On regrettera cependant la quantité de faire-valoir fades comme tout, telle Shoko, dont l'utilité à tous les niveaux se résumera à pleurer et déclarer son amitié à Rin qui au final n'en tiendra pas compte. Navrant. Ou encore les membres du club de Ride Backs...

Par contre, outre Rin, certains personnages sont très réussis. Notamment Tamayo, son grand frère et surtout Okakura dont le passé est révélé de manière encore une fois maîtrisée et parfaitement dosée.

Les principaux reproches que je ferais à Ride Back sont les suivants. Des personnages bien trop stéréotypés sont présents : Kiefer et Romanof. C'est dommage, ils auraient gagner à être extraits de leur pensée un peu binaire. Ceci dit, en 12 épisodes, tous les personnages secondaires ne peuvent sans doute pas être développés.

Enfin, la première partie de Ride Back frise le chiant que ce soit visuellement ou scénaristiquement. En plus, Suzuri et Shoko deviennent insupportables rapidement. La solution : s'accrocher. Et la mi-série nous donne raison.

Mais, comme beaucoup l'ont fait, il est aussi facile, très facile et justifié en fait, de décrocher de cet anime en le classant dans le genre cité plus haut.

Donc au final, Ride Back est un exemple de maîtrise auquel je rajouterais un niveau technique clairement au dessus du lot et quelques petites originalités niveau design et thèmes. Sans être un chef d'œuvre, cette série est réussie visuellement et scénaristiquement. Elle vaut largement le détour.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Vit Zayder, inscrit depuis le 20/01/2009.
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