Alors que la série s'orientait dangereusement vers le shônen sportif à ses débuts, un heureux revirement s'opère finalement vers la moitié de la saison. Ride Back est donc bel et bien un seinen de science-fiction doté d'un vrai scénario se basant sur le rapport de force entre une organisation militaro-politique (GGP) et un groupe terroriste (BMA). En une poignée d’épisodes, il est malheureusement difficile de développer convenablement ces entités qui restent un peu trop floues à mon goût. J’aurais adoré découvrir de façon détaillée la prise du pouvoir du GGP et le déroulement de la guerre qui précéda. L’utilisation astucieuse de quelques flashbacks mettant en scène Okakura, Karenbak et Kiefer aurait suffit à donner plus de relief à l’histoire qui ne fait qu’évoquer leur passé commun. Dans l’état, le scénario est intéressant mais on a finalement du mal à saisir les motivations du GGP.
Du côté des personnages, j’ai déjà évoqué le manque de profondeur des trois gars évoqués ci-dessus, mais leur côté énigmatique (Okakura et Kiefer surtout) n’est pas déplaisant. Tamayo s’en sort plutôt bien et en impose avec sa voix délicieusement grave. Un peu niaise au départ, Rin s’épaissit au fil de l’aventure jusqu’à constituer une héroïne attachante et volontaire. L’excellent chara-design y est pour quelque chose. Les traits sous les yeux ne servent à rien mais le reste (visage et silhouette) est aussi classieux qu’original, tout en courbes. Cerise sur le bateau, aucun fan service n’est à déplorer. Terminons ce paragraphe avec un gros bémol : la moitié des personnages ne servent à rien, à commencer par tous les autres membres du club de Ride Back. Suzuri agace, Shôko fait de la figuration, Kawai et Hishida n’apporte pas grand-chose non plus… Dommage. Ils ne font qu’infantiliser un récit par ailleurs plutôt adulte.
Graphiquement la série est d’une grande finesse. C’est beau, c’est propre et bien animé. La 3D de synthèse est bien utilisée et valorise efficacement les ridebacks, véritables personnages à part entière. Je déplorerai quand même une sur-utilisation des ralentis qui, s’ils justifient le parallèle avec la danse, finissent pas lasser. De manière générale, la mise en scène reste un peu trop sage, presque aride en dehors des quelques scènes d’action. La caméra est souvent statique, les plans peu audacieux… heureusement que ça flatte la rétine sinon on s’ennuierait ferme à intervalles réguliers. Quant à la musique, elle remplit son office mais la petite mélodie revient un peu trop souvent à mon goût. Un peu de variété que diable!
Ride Back est une assez bonne série de science-fiction qui pêche par un scénario trop ambitieux pour une douzaine d’épisodes et une mise en scène trop sobre. Les amateurs du genre y trouveront tout de même leur compte, d’autant plus que la technique est au rendez-vous.