Critique de l'anime Rozen Maiden

Le moins que l'on puisse dire est que je suis totalement tombée sous le charme de ce joli conte qu'est Rozen Maiden, fait pourtant rarissime pour un anime ayant un scénario si peu développé, mais tout ici est fait pour que le spectateur se plonge doucement dans cet univers sucré.

Le générique est à lui seul une belle réussite, présentant un univers torturé et total gothique avec une Shinku plus dominatrice que jamais (si vous avez d'ailleurs eu comme moi la chance d'avoir les paroles traduites, le côté SM de la chanson d'opening est on ne peut plus surprenant), ne reflétant cependant aucunement l'univers beaucoup plus coloré de la série.

Parce que des couleurs, on peut dire qu'il y en a, fraîches et pimpantes ou plus sombres, illuminant les poupées et leur monde, façonnant joliment leurs vêtements et caractères. On retiendra aussi le merveilleux du rêve d'Hina Ichigo, coloré et bourré de sacharose ou le monde beaucoup plus ténébreux de Suigintou, beaucoup plus victorien. Du coup, on apprécie beaucoup le côté gothic lolita de l'ensemble et les Rozen Maiden n'en sortent que plus charismatiques.

Poupées d'ailleurs qui sont le centre de toutes les attentions, tant elles sont toutes plus géniales les unes que les autres.

Ainsi débarquent elles dans la vie de Jun le paumé avec leurs grands yeux expressifs et se mettent à bousculer joyeusement sa vie (si on peut appeler ça une vie). Le fait qu'elles aient toutes un style vestimentaire, des pouvoirs et un caractère bien marqués promet de sérieux moments de fou rire, celles-ci ne semblant parfois ne se soucier que de boire du thé, casser les fenêtres ou dessiner sur les murs. L'épisode du pseudo siège déclaré à cause d'une fraise est tout simplement génial de drôlerie, humour d'ailleurs distillé tout au long de la série par les répliques acerbes de Shinku, les facéties d'Ichigo ou la sournoiserie de Suisei Seki.

Cependant, c'est autour du médium (humain dont la Rozen Maiden va puiser l'énergie) de Shinku, Jun, que va se centrer la tension dramatique. En effet, si l'Alice Game et son but sont rapidement évoqués, ils ne sont en fait qu'un prétexte à la réhabilitation sociale et mentale du jeune garçon, traumatisé par la pression qui reposait sur ses épaules d'écolier.

Ainsi le scénario reposera t'il sur les tranches de vie de ces êtres cohabitant comme ils peuvent, ponctué de temps en temps par un combat ou l'apparition inopinée de Suigintou. Mais jamais une impression de vide sidéral ne m'a gagné, tant il est plaisant de voir les liens se resserer entre les protagonistes, on ne s'ennuie pas une minute.

De plus, les musiques collent parfaitement à l'ambiance et s'écoutent avec plaisir.

En conclusion, sans être l'oeuvre profonde et révolutionnaire du siècle, Rozen Maiden est une très jolie série qui se regarde avec un oeil attendri et emballé. Une petite réussite.