Ah Saint Seiya, plus connu sous le nom des "Chevaliers du Zodiaque" dans nos contrées, c'est toute mon enfance qui ressurgit. Aussi l'idée d'un prélude est-elle, au moins sur le papier, une idée qui attirait mon regard. Malheureusement le résultat est bien trop timide.
Faut-il y voir l'ombre de Kurumada qu'on sait très jaloux sur son œuvre et qui aurait bridé le nouvel auteur ou bien l'auteur lui-même qui a manqué d'ambition ? Le gros déficit se situe au niveau des personnages. On y retrouve les chevaliers de l'époque, différents que l'on connait mais différents vraiment ? J'entends la réponse toute trouvée que les Armures choisissent leur porteur et qu'il est donc cohérent de retrouver des profils similaires mais là l'Histoire ne se répète pas elle bégaye. Le Chevaliers des Poissons est efféminé, celui de la Vierge spirituel, celui du Taureau bourrin... N'aurait-il pas été intéressant de voir des Chevaliers aux personnalités radicalement différente pour jouer sur le contraste ?
Pire, ces ancêtres ont exactement les mêmes attaques que leurs descendants à quelques trop rare exceptions. Le fun et la classe des nouvelles techniques nous font regretter qu'elles ne soit pas plus nombreuses. Certes je suis content de voir un Aldébaran qui sert à autre chose qu'à meubler mais il n'est pas étonnant que ce soit les personnages vraiment nouveaux comme Yuzuriha et son maître qui ressortent du lot.
J'ai presque aussi envie de reprocher le manichéisme et le classicisme du triangle Sasha/Alone/Tenma. Certes l'œuvre originale n'est pas moins caricaturale mais justement, j'imagine mal Saint Seiya, même en nouvelle formule, toucher une nouvelle génération qui a déjà ses icônes. Ce Lost Canvas est avant tout destiné aux vieux de la vieille. Or les fans ont grandis : d'ados, nous sommes devenus de jeunes adultes qui avons d'autres aspirations dans le divertissement et notamment une série moins binaire.
Cette série d'OAVs est néanmoins sauvée par une technique de haute voltige qui nous rappelle les bonnes heures de la première partie de l'arc Hadès par "feu" Yamauchi Shigeyasu. Si je reproche un chara-design trop "générique", trop lisse en fait, le reste me satisfait pleinement avec une animation énergique et très pyrotechnique à défaut d'être toujours soignée. Les effets de lumière, les couleurs et les décors sont à l'avenant. Si les génériques ne sont pas les meilleurs de la série (surpassés par le début de l'arc Hadès encore une fois), il sont sur le podium et il ne manque qu'un thème marquant (les scènes ne manquaient pourtant pas) pour rendre cette OST indispensable.
En dehors de la suite annoncée, ce Lost Canvas laisse une impression d'inachevée. Les moyens technique étaient là mais l'écriture trop timide n'en fait qu'une fanfic de deuxième zone.