Lors de la période de diffusion, je ne fus pas attiré de prime abord par Shikabane Hime, la thématique abordée ressemblait de prime abord à celle d'autres animes contemporaines. Une opportunité plusieurs années après me démontra tout l'étendue de mon erreur.
L'approche est assez unique tant du point de vue du contexte utilisé, de certains des thématiques servit aussi par la qualité de la narration.
L'histoire est menée de façon dynamique sans réel temps morts et est bien balancée du point de vue rythmique. La découverte par Ouri des étranges activités de son tuteur le moine Keisi ainsi que de Makina l'amèneront à découvrir une facette cachée de leur monde, la porosité de la frontière entre la vie et la mort. Nous embarquerons alors aux cotés d'Ouri dans son parcours initiatique (première saison) et sa transition vers l'âge adulte (deuxième saison).
La narration est bien maitrisée, les événements pousseront les protagonistes principaux à se questionner et prendre des décisions, la première partie de l'anime concerne principalement Ouri, mais Makina aura aussi ses choix à faire à partir de la seconde saison.
Aucune des rencontres auxquelles nous assisterons dans les deux saisons ne sont dénuées de sens ou de d'objectifs. L'anime aurait pu se contenter de n'exposer qu'à des combats aléatoires ou sans enjeux nos héros mais les premiers combats de la saisons servent à approfondir le fond de l'histoire. Assez rapidement l'histoire s'étoffe en brossant la trame interne de l'organisation et des ennemis récurrents sont dévoilés dans le courant de la première saisons, le moine traitre, le Seishei et les sept étoiles un groupe de Shikabane puissants.
Et justement la deuxième saison concrétise les promesses de la première et nous avons donc un beau spectacle dans la deuxième partie de l'histoire qui contient ses moments dramatiques et s'assombrit encore plus.
Aurions nous là un grand chef d'oeuvre ? Non pas, hélas, si j'ai apprécié la trame et l'histoire principal, en revanche il y a des points qui ont tempéré mon enthousiasme.
La première saison offre une galerie de personnages honnêtes, bien que certains des second couteaux soient des stéréotypes mais au vu de leur importance dans l'histoire, supportables. Certains des gags récurrents sont lassants mais encore c'est plus qu'anecdotiques.
Malheureusement la deuxième saisons s'alourdit aussi de créatures énervantes pour certaines et au charac design particuliers pour toutes. Je ne parle que des nouvelles shikabanes Hime introduites dans la deuxième saisons, elles semblent provenir des casting de recalées pour avantages pulmonaires insuffisants de Dragonboobs (et pourtant elles en ont des arguments).
Pourtant, le chara design de la première saison, pour les personnages et monstres, était efficace sans plus, insistant un petit peu trop sur une mise en scène sexy de Makina (poses et vêtements déchirés). Les visages se déforme d'ailleurs beaucoup afin d'accentuer les expressions et le ressentis des protagonistes, efficace même si parfois disgracieux.
En attendant, dans une ère ou les animes sont plombés par le fan service, on évitait presque les fautes de goûts (bon un exception, la contractante de la gamine tsundere, design ridicule pour une personne travaillant avec des moines, passons..).. presque car hélas dans la deuxième partie, le manque de fan service fut plus que comblé.. bref.
Du point de vue technique, l'animation est correcte, la mise en scène efficace et rusée (tout les changements de plans servent à couper à des étapes d'animations) mais l'ensemble restent fluides et les séquences de combat sont bien transcrites. La fin de la saison ne pâtit d'ailleurs pas d'un manque de moyen et offre même certaines des meilleurs scènes. Je trouve néanmoins l'ensemble desservi par une palette de couleur trop sombre et baveuse par moment.
La BO n'est pas la meilleure qui soit, banal vu qu'elle ne m'a pas marqué.
Cette série est un excellent divertissement et pour certains, les points qui m'ont rebutés sont des points forts supplémentaires.
Il reste néanmoins une énorme déception, la fin de l'arc qui est complétement ouverte, sans réel espoir d'une suite. Fait regrettable que l'on peut imputer probablement à un trop faible décalage entre la parution du manga et la production de l'anime.