Critique de l'anime Desert Punk

» par Nakei1024 le
08 Août 2011
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Desert Punk est pour moi l’anime d’anti-héros par excellence : une ode à la lâcheté, la bêtise et la cupidité portés à leur paroxysme, mais également la débrouillardise, et un certain talent pour se sortir in-extrémis de situations à priori perdues d’avance.

Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la panoplie complète de personnages, à commencer par le Desert Punk (ou Sunabozu). D’entrée de jeu il n’a pas grand chose pour lui (petit, pas vraiment charismatique, égoïste au possible et pervers de première catégorie) et reflète à lui tout seul la morale de l’anime : dans un monde en perdition, les plus forts (ou les plus malins) survivent et les faibles sont impitoyablement écrasés (ou vendus comme esclaves). Cette façon de vivre lui plait et lui amène régulièrement fortune ou déchéance. Ce qui frappe en premier, c’est son degré de perversion qui l’amène aux plus infâmes bassesses dès qu’il s’agit de conclure avec les demoiselles qui croisent sa route. Malheureusement pour lui, les plus beaux spécimens sont également des personnalités endurcies qui n’ont pas vraiment l’intention de se laisser faire sans réagir.

A côté de lui, tout un petit monde entre en action et présentera tour à tour les facettes les moins reluisantes du genre humain : on a donc la bimbo à forte poitrine qui n’hésite pas à utiliser son corps comme une arme pour mieux dévaliser ses victimes, un trio de crétins qui ne connaissent que la force brute ou un spécialiste de l’évasion qui récupère son butin sur les cadavres de ses alliés… Tous ces personnages ont appris à survivre dans le désert, à en tirer le meilleur profit (chacun à sa manière) en louant leurs services en tant que mercenaires et se montrent donc impitoyables dès qu’ils entrevoient la moindre faille chez leurs adversaires (ou alliés, y’a pas de petit profit).
Face à un tel tableau, on trouve donc étrange de trouver également quelques personnages plus altruistes et idéalistes notamment Koizumi, une petite fille que le Sunabozu décide de prendre sous son aile, pour des raisons fort peu morales. Pourtant, malgré une maladresse épouvantable lors des premiers épisodes, celle-ci apprend vite et finit par devenir une véritable pro de la survie dans le désert. L’avenir seul dira si elle finira par dépasser son maître, mais le chemin est long et son plus grand ennemi reste encore sa naïveté qui la pousse à continuer à croire en l’honnêteté et l’honneur dans un monde dévasté.

L’anime commence de manière classique, sous forme d’épisodes indépendants (avec quelques références cinématographiques ou vidéo-ludiques en prime) dans lesquels on découvre le héros dans des manœuvres pas toujours légales et moralement douteuses. J’ai craint pendant un moment que la recette ne soit la même d’un bout à l’autre : gunfights, filles à forte poitrine et humour salace (l’épisode 11 est un modèle du genre). Mais très rapidement, un scénario plus construit se met en place (après l’arrivée de Koizumi) et les derniers épisodes nous tiennent vraiment en haleine, notamment grâce au choix judicieux (et original) de changement de point de vue qui permet d’appréhender le scénario selon une approche différente. La conclusion est une vraie réussite, et colle parfaitement avec cet univers pourri dans lequel la bienveillance et les bons sentiments ne sont que chimères. Une happy-end classique aurait sonné comme un coup de poignard et une incompréhension totale d’un univers élaboré peu à peu au fil des épisodes, dont on comprenait peu à peu les règles (ou l’absence de règles justement).

Toujours est-il que tout le monde déteste et utilise tout le monde dans son propre intérêt et qu’aucun sacrifice n’est trop grand pour grappiller quelques pièces ou un peu de matériel supplémentaire.

Dans la digne lignée d’un Fallout ou d’un Stalker, l’aventure du désert attends tous ceux qui auront assez de tripes pour affronter ses dangers. Les pieds-tendres et foies jaunes peuvent rentrer chez eux et attendre la prochaine attaque de pillards, les vétérans apprécieront de pouvoir se lâcher le temps des 24 épisodes.
Le seul regret que j’ai est que l’anime se termine malgré tout de manière si brutale : suivre les protagonistes un peu plus longtemps (et voir leur évolution après quelques années) ne m’aurait pas déplu, tant pis.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Nakei1024, inscrit depuis le 05/01/2007.
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