Nota Bene, pour toi, lecteur qui va me lire fiévreusement : ceci est une édition de ma précédente critique, mais sache que celle-ci était déjà élogieuse et que le complément que j’y apporte n’est là que pour spécifier, sous tes yeux ébahis, le pourquoi du comment, qu’ouis-je, qu’entends-je, qu’acoustiquais-je (rayez les mentions inutiles) ?
The Third, un animé bien mal titré car il s’agit plus vraisemblablement des chroniques d’Honoka, personnage central de cette série. Je dis « chronique » car, véritablement, l’ensemble de l’histoire tourne autour de ses aventures dans un monde post-moderne où elle vit en marge d’une société renaissante et sous la tutelle d’une mystérieuse race. En marge, par sa nature profonde que l’on découvre au fil des épisodes, en marge par son métier, en marge par sa propre volonté de franchir les limites édictées par les thirds, avec lesquels elle entretient des rapports conflictuels liés à son intimité la plus profonde.
« Chronique d’Honoka » car tous les autres personnages évoluent exclusivement autour d’elle, que ce soit les plus importants comme Bogie, Iks ou Jyouganki ou d'autres, plus secondaires, comme Millie ou Joey sans oublier la sexy sempaï. « Chronique » car ces mêmes personnages « évoluent peu » dans le sens où il n’y a de transformation de leurs personnalités qui sont bien campées dès le départ, simplement, au fil du temps, on en sait plus sur leurs vies : d’où ils viennent, pourquoi ils agissent de la sorte, que protègent-ils, parfois qu’espèrent-ils ?
« Chronique d’Honoka », parce qu’elle est le point central de plusieurs triangles amoureux, entre la relation ambiguë qu’elle entretient avec Jyouganki (celui-ci étant sans nul doute l’objet de l’affection de plusieurs de ses congénères), celle qu’elle a avec le mystérieux Iks, pour ne citer que ces relations-là.
« Chronique » car nous ne sommes jamais loin du conte, avec ce narrateur extérieur, cette apparition du fantastique, d’histoires annexes.
« Chronique » car la série donne au final l’impression que la boucle est bouclée, avec un même ton, les mêmes références, comme si tout cela n’avait été qu’un brin de l’histoire et que finalement le reste ne nous intéresse pas. Certains pourront regretter que plusieurs autres aspects n’aient pas été développés, que l’on n’en sache pas plus sur les thirds eux-mêmes alors qu'ils donnent pourtant leur nom à la série. Je crois justement que cela aurait amoindri ce qui fait la force de cet animé, cela aurait dilué son atmosphère et que le personnage d'Honoka n’aurait été plus qu’un élément parmi d’autres.
Il faut ajouter que cet animé bénéficie d’une bonne réalisation où la 3D est très bien intégrée. Je recommande notamment la scène confrontation entre Bogie (le tank d’Honoka) et un hélicoptère anti-char des thirds, qui fait la démonstration d’une belle fluidité. Le design des personnages n’est peut-être pas surprenant mais reste agréable.
J’accorde également une mention spéciale à l’OST, et à ses consonances presque gaéliques à certains moments, qui cadre bien dans cet univers baroque où se côtoient le merveilleux, la science-fiction et la chronique d’une vie pas si ordinaire.