Tokyo Goul saison 2, ou "Le club des caféinomane"

Lorsque l’on écrit une œuvre (ici un manga) on ne peut pas toujours faire ce que l’on veut car tout un tas de facteurs nous y contraignent, en l’occurrence nos personnages. Leurs actions, leurs choix ne peuvent aller dans telle ou telle direction pour une raison simple, cela n’est pas en accord avec leur nature, leur caractère. Un personnage calme et réfléchit à peu de chance de faire des actes irrationnels et stupides par exemple. C’est en voyant que cette règle de simple logique avait été envoyée dans la 4e dimension que je me suis mis à regarder la seconde saison de Tokyo Goul.

Pour quel public ? :

Cette seconde saison et l’anime en général vise un large public, et tout est fait pour. Ce n’est ni extravagant, ni original et au contraire vient plutôt s’inscrire dans cette tendance des animes se voulant sombres et psychologiques que je vais appeler à partir de maintenant « les animes d4rk ».
Les amateurs d’actions, de drama avec une pointe de gore auront plus de chance d’apprécier cet anime. En fait du moment que vos exigences ne sont pas trop haute vous pouvez tout à fait l’apprécier.

La Forme :

L’image :

Sans être extravagant ni mauvaise l’image est tous ce qui a de plus normale. Bien que beaucoup de choses (trop ?) soient faites à l’ordinateur l’anime est tous ce qui à de plus regardable. Cependant ceux qui veulent du truc qui en jette risquent de rester sur leur faim. C’est juste fade. Ok, certaines scènes sont jolies à voir mais ceux qui en veulent réellement pour leur rétine commenceront à bailler à force de voir ces décors trop lisses et sans âme. C’est parfois beau mais ça n’apporte rien. Ça remplit.
Par contre niveau chara design là nous avons quelque chose d’intéressant, chacun des personnages à son style, ils sont sympathiques et ont une certaine gueule ce qui met le spectateur dans de bonnes conditions pour que l’on s’attache à eux. Cependant cela pose un certain problème que l’on abordera plus tard.

Le son :

C’est un petit nouveau qui s’occupe de la bande son de cet anime et il faut avouer que lorsque l’on y prête attention celle-ci n’est pas si mal, voir vraiment bonne. Dommage qu’aucun des morceaux n’arrivent à se rendre mémorable (quoique) mais honnêtement niveau ambiance il y a peu à reprocher. Ça fait son travail et tente tant bien que mal de donner du relief et de la consistance à cet anime. Musique touchantes, musiques qui bougent... Il fait le café : Dommage qu’il ne soit pas aidé par le fond.

Le Fond :

Vous vous rappelez de ce que je vous avais dit pour le chara design ? Eh bien nous arrivons au problème majeur de cet anime. Les personnages sont catastrophiques. Non je vous assure. Et pourtant il y a tellement matière à faire. Ils semblent tous avoir du charisme, du charme. Et pourtant l’histoire de cet anime ne semble vraiment pas décidée à les faire respirer. Pire elle les enferme et les résume à gros coup de flashback dont tous le monde se fout et également avec d'autres scènes plus symbolique. Je vais tenter d’être plus clair : L’histoire avance trop vite et ne développe absolument pas ses personnages. Sauf que le problème, c’est que des personnages il y en a beaucoup et qu’ils semblent tous chargés d’un lourd passé et d’avoir des choses à nous raconter. Juste à leur look et à leur style on sent qu’ils ont une certaine importance dans le scénario. Eh bien non, le type à la mâchoire ou l’autre gars aux grosses narines et au gros canon ils passent juste 2 minutes à l’écran. Le frère de Toka ? Vous vouliez en apprendre plus sur eux ou sur leur famille ? Gros doigt ! Et c’est là que l’on arrive au point central de cette partie. Qu’est-ce que ça raconte dans le fond ? Pas grand chose à vrai dire. L’anime se noie dans tous ses personnages et tente tant bien que mal de les développer, et ce dans les deux camps autant humain que goules. Le problème c’est que ça ne prend pas suffisamment son temps pour que l’on en ait quelque chose à faire et le résultat est que nous aussi on finit par se perdre et par n’en avoir rien à foutre. Et l’autre grand problème est le drama. On sent que l’anime essaye de nous faire compatir sur ses personnages qui s’entre-tuent et à nous livrer un message d4rk psychologique à deux balles sur la nature humaine. Sauf que ça ne marche pas car ce n’est pas en me calant un flash back de 20 secondes que je vais éprouver de la compassion sur la mort d’un personnage dont je ne savais absolument rien jusque là. Ce que finit par réclamer le spectateur c’est que ces dialogues prennent fin et que l’action arrive. Ça passe d’un camp à l’autre sans réelle transition, ça montre le héros en train d’en baver sans que l’on sache ce qu’il pense et de la raison de son changement de camp. Parce que un « je veux devenir plus fort » c’est pas convaincant, on dirait que lui-même n’y croit pas. Et c’est bien normal, car comme je l’ai dit au début : Ça ne colle pas avec sa nature, c’est tout sauf le genre de héros à passer du côté du mal pour acquérir du pouvoir. Laisse ça aux badass frustrés petit, et retourne boire du café. Je pourrais m’éterniser sur le fond de cet anime mais je vais vous épargner et vous résumer la chose : Créer des liens entre les personnages et le spectateur demande du temps. L’anime en plus de vouloir aller trop vite, s’éparpille et sur-dramatise ses scènes. Au final la sauce ne prend pas et le tout devient insipide et le climax final bien qu’il soit un minimum divertissant perd toute sa saveur dramatique.
Un gros plantage dans les règles de l’art, dommage ça aurait pu être un peu moins nul (car déjà de base, la direction que l’histoire de cette saison 2 prenait était illogique et mauvaise).

Au final :

+ Les scènes d’actions sont sympa
+ Si l'on prend le temps de l'écouter, la musique se révèle être de très bonne qualité

= Le climax final est une vraie bouffée d’air frais

- Ça ne prend pas le temps de se poser
- Trop de dramatisation sur des personnages dont le développement et le temps de passage à l’écran est aussi ridicule que l’intérêt du message de fond

Conclusion : Tout au mieux cette seconde saison aurait pu être la dose syndicale de divertissement qu’un amateur d’anime attend, au final elle se réserve être un calmant d’une redoutable efficacité ainsi qu’un excellent exemple de mauvaise gestion de rythme et d’impact dramatique.