Un jeu remarquable surexploité pour le profit !

A ce jour, Yu Gi Oh est sûrement l'un des rares animes, dont le nom a réussi à traverser autant d'années sans pour autant être laissé de côté (à l'image de Pokemon, par exemple). Cependant, le considérer pour cette simple raison comme un chef d'oeuvre est une toute autre question et il serait hâtif de ne pas étudier le sujet sous différents angles. Lançons donc de ce pas ma dixième critique sur le célèbre anime Yu Gi Oh Duel Monsters !

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Yu Gi Oh qu'est-ce que c'est ? Pour ma part, c'est probablement le premier des animes ayant bercé mon enfance lorsque je le regardais à la télé. J'étais subjugué par les démonstrations de puissance entre les protagonistes via de simples cartes. On voyait vraiment des stratégies dans le but de réduire les points de vie de son adversaire à zéro et ce n'est pas tout, on ne pouvait pas rester indifférents face au charisme et à la badassitude de certaines cartes (Les trois Dieux Egyptiens, par exemple). Tout au long de l'anime, les graphismes ont su s'améliorer pour donner encore plus de prestances lorsque les créatures et les sorts étaient joués.
Complètement charmé par la série, il me vint sans hésitation l'envie de lire les mangas qui ont fait naître cet engouement en moi. Si je fus pleinement satisfait en lisant chaque tome, la surprise fut sans appel lorsque je compris que les huit premiers tomes n'avaient pas été adaptés... ou plutôt la série semblait avoir été divisé en deux séries bien distinctes ! D'un côté, les huit premiers tomes où la notion de Duel Monsters était alors inexistante et de l'autre, le reste des tomes où elle est omniprésente. Les huit premiers tomes laissaient paraître une série sombre, quelque peu glauque avec des paris de fous à la Kaiji, tandis que cette atmosphère se dissipe sauvagement durant la deuxième partie.

La raison ? L'argent, tout simplement ! Quand on trouve le bon filon, on l'exploite jusqu'à l'épuiser complètement... Takahashi Kazuki l'a bien compris d'où ce changement brutal d'ambiance après le tome 8. La ferveur des gens charmés comme moi à cette époque a conduit l'adaptation réelle de ce jeu aujourd'hui "populaire" (ça dépend surtout les pays). Tout un marketing s'est développé autour de ce jeu de cartes, déformant peu à peu un pauvre manga qui n'en demandait pas tant. Tout ce qu'il voulait lui, c'est être adapté correctement, pas qu'on lui rajoute un nombre scandaleux d'arcs hors-série dont on se serait bien passé. Certes, le jeu de cartes a pu se peaufiner et se clarifier grâce à ses arcs, mais en contrepartie, l'oeuvre originale a dû recevoir des coups de poignard non négligeables. J'imagine que pour Kazuki Takahashi, ce n'est pas un immense problème vu l'argent qu'il a dû récolter avec cette série (et ses dérivés).

Cette déviation vis-à-vis des 8 premiers tomes est assez significative et les personnages n'en ont pas été épargnés. Yugi qui était le personnage le plus original de l'année via la cohabitation de personnalité avec le Pharaon a été le le plus violemment touché. Autrefois juge apposant la peine capitale, il est presque d'un coup (il y'a quand même une ptite évolution, pour ma part pas assez appuyé) devenu le justicier sauvant ses amis et dictant sans arrêt des phrases sur l'amitié et l'âme des cartes. Lui-même est devenu un outil marketing dans le but unique de promouvoir le jeu. Les Kaiba n'ont pas été totalement épargnés et le changement de comportement assez invraisemblable se fait présent particulièrement chez Makoto. Pour ce qui est de Seto, c'est moins visible puisqu'il a toujours adopté un comportement arrogant où il se considère comme étant meilleur que quiconque. Parler maintenant des fidèles amis de Yugi, m'exaspère, donc je le ferais brièvement en disant qu'ils m'ont tapés sur les nerfs (palme d'or à Anzu, la fille inutile) à l'exception de Jono-Uchi au caractère de voyou et dont le but inspirait le respect. Cependant, dès qu'il fut atteint, l'intérêt pour ce personnage s'estompa progressivement (notamment à cause des nombreux arcs hors-séries qui suivront).
Les ennemis que rencontreront nos héros n'ont heureusement pas subi trop de bobos et bien qu'ils puissent penser d'une manière aujourd'hui commune à beaucoup de méchants (chantage à gogo, domination ou destruction du monde), ils relèvent un peu la tête de cette pauvre série. Un Bakura toujours présent dans les coups fourrés, un Marek possédant une carté craquée, et même un Pégasus prenant pour otage des gens, ça fait plaisir au milieu de toute cette déception.

Que dire sur le scénario ? S'il est facile à comprendre dans le manga que le but principal de notre héros est la réunion de tous les objets millénaires, dans l'anime on s'en écarte un peu au détriment de longs discours sur l'amitié et d'une quête dans le but de prouver qui est le number One des duels. C'est la présence de ces nombreux arcs hors-séries qui nous éloigne de la véritable épopée que doit vivre Yugi. Au final, ils retombent quand même sur leurs pattes avec l'acte final et la fameuse conclusion que tout le monde attendait.

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Yu Gi Oh reste quand même une série ayant marqué toute la japanimation. L'ampleur qu'elle a eut grâce à l'adaptation de son jeu de cartes en fait une anime culte, mais tous les animes cultes ne sont pas forcément bien. L'anime a beau s'être formé autour de bonnes musiques maintenant célèbres, des mots voire des phrases devenus cultes et des créatures badass à n'en pas nommer, il reste un coup de fusil dans le coeur du manga. Toutefois, j'ai beau ne pas trop apprécier ce genre de marketing nocif, je me dois d'honorer Yu Gi Oh pour avoir été adapté en console, sur papier et d'avoir chaque année ses propres championnats du monde (pas très passionnant à regarder, je dois l'admettre). Peu de mangas peuvent se vanter d'un tel palmarès, suite à un anime. L'idée du Duel Monsters peut sembler bête, mais autant fallait-il y penser ! Ayant quand même du respect pour cette série : ma note final sera un 6/10 !