Mine de rien, Escaflowne est maintenant une vieille série à l'heure où j'écris ces lignes. Pourtant, force d'admettre que nous sommes face à un anime qui survit assez bien aux dommages du temps, avec plus ou moins d'efficacité.
Réalisée par cette bonne vieille team de Sunrise, Escaflowne est étrange série mélangeant habilement l'univers Heroïc-Fantasy et Mecha. Les notions des deux genres se mélangent d'ailleurs assez bien, donnant quelque chose d'équilibré et effacant, au passage, quelques uns de leurs défauts récurrents (surtout le côté un peu pompeux des séries méchas genre Evangelion/Rahxephon...).
Donc force d'admettre qu'Escaflowne est une série qui se laisse suivre aisément, le scénario restant cohérent et compréhensible jusqu'au bout, malgré quelques thèmes récurrents (le temps, les souhaits...) qui sont souvent mals exploités dans les séries japonaises.
En parallèle du scénario, dans la catégorie "Je vieillis bien", il y a la musique. Une belle réussite ici aussi, les pistes collent très bien à l'ambiance moyennageuse de la série, avec des thèmes utilisant des choeurs du plus bel effet. L'opening est également un superbe coup de coeur qui, même si les images ne lui font pas honneur, font au moins honneur à son interprête. L'ending par contre... heu... on n'en parlera pas d'accord...
Après, le reste, c'est un chioula en dessous. Techniquement, c'est clair, ça accuse son âge même si on sent que les moyens ont été mis en oeuvre à l'époque. Les décors sont très beaux et les couleurs correspondent très bien à l'univers. Par contre, le charadesign est un vrai coup de massue.
Franchement... le charadesign quoi! J'ai rarement vu un truc aussi laid. Je ne ferais pas de long discours sur les nez qui doivent servir de référence pour le tremplin de saut à ski, parce qu'il n'y a pas que ça. Les coupes de cheveux, les yeux, les membres... rien n'est agréable à l'oeil. Du coup, le charisme de certains personnages en prend un coup (pense très fort à Allen ou encore Folken), leur psychologie n'aidant pas toujours.
Parce que oui, même si le scénario se tient, les personnages sont majoritairement assez stéréotypés. Van joue le rôle du shonen boy immature, Allen celui du Don Juan, Mirana la princesse qui fait sa rebelle (oui, ça devient un stéréotype ce genre de perso...), Merle celui du personnage qui sert à rien du tout... Bref, un tableau plutôt désolant. Le pire, c'est que ce sont ces personnages que l'on voit le plus, alors que certains plus intéressants sont à peine esquissés Folken... merde quoi!).
Il y a cependant deux rescapés pour moi : Hitomi et Dilando. La première surprend car possède une évolution psychologique intéressante qui la sort du cliché de la cruche sans cervelle qui pourtant à une importance considérable pour l'avancée de l'histoire... Pour moi, Hitomi est clairement l'héroïne de la série, bien avant Van et Allen.
Ensuite, il y a Dilando. Le personnage méchant et sadique est quelque chose de récurrent de nos jours dans les séries méchas. Mais ici, ce rôle est sublimé, grace à son faciès démoniaque et son doublage d'une qualité rarement atteinte pour ce genre de personnage. De plus, il possède un background cohérent et surprenant, surtout sur la fin, qui en font sans doute l'un des personnages les plus complets de la série.
En conclusion, que dire d'Escaflowne? Je pense que c'est clairement une série qu'il faut considérer comme un "classique". Même après 10 ans, l'intérêt général est plus ou moins intact, et pour sûr que la série peut être visionner à tout moment par tous les publics. Après bon, comme je les dis, rien n'est pas parfait, mais le plaisir du visionnage est bien présent et pour ce genre de récit épique, cela est amplement suffisant.