Critique datée ne reflétant plus forcément mon opinion
Ankama.
J'ai joué à Dofus. J'ai joué à Dofus Arena. J'ai joué à Wakfu.
J'ai toujours apprécié leurs idées mêmes si j'ai toujours trouvé qu'elles étaient bien mal exploitées. C'est pour ainsi dire avec une grande curiosité que j'ai découvert Wakfu dans ses débuts.
Globalement, ce que l'on peut retenir d'Ankama, c'est que c'est une société qui préfère largement le délire au sérieux, avec son style graphique clairement inspiré des univers nippon, mais remanié avec une petite touche de cartoon à la française, comme on les aime (ou pas). C'est aussi des branleurs sur l'équilibrage de leurs jeux, mais ils ont toujours réussi à bien faire passer la pilule malgré tout, car, encore une fois, leurs idées sont loin d'être à la ramasse.
Et puis un jour je me lance dans la série TV.
Que dire des premières impressions? Un grand sentiment de nouveauté. Ces graphismes, ce chara-design, cette beauté toute faite à la main, et cette animation! Du pur bonheur, ici les plans fixes n'existent pas, tout est d'excellente qualité et animé par des dessinateurs qui s'amélioreront au fil de la série.
Résultat, on est surpris. Vraiment. Et on a envie de continuer. On fait la connaissance de Yugo, l'enfant abandonné par un dragon, et de son père adoptif Alibert. De Ruel Stroud, le vieil énutrof radin comme pas permis (la scène où il voit son avis de recherche, et où il rajoute des zéro dessus sous prétexte qu'ils l'insultent !). De Sire Tristepin de Percedal, gardien de l'ordre des shushu et chevalier Iop, et de son épée maudite, Rubilax à l'humour noir. De Evangelyne, la crâ fougueuse et protectrice de la princesse Sadida Amalia Sheram Sharm, qui est l'incarnation de la princesse. On se laisse apprécier par les personnages, leur façon de penser, leur humour. Et là, il arrive.
Nox.
Nox, c'est l'un des méchants, tous trucs confondus, que je placerai sans problème dans mon top 5. C'est le type qui fait toute la saison une à lui tout seul. Nox est un disciple de Xélor, un mage maniant le temps. Mais lui, il n'est pas n'importe lequel: il est capable de stopper le temps pour une durée limitée. Et son contrôle sur l'espace est tel qu'il arrive à léviter. Nox est vraiment très puissant et latte sans problème le groupe seul.
Mais parce qu'il cherche un dragon, Nox a besoin de Yugo. Car Yugo n'est pas n'importe qui. Non, il est lié d'une manière où d'une autre à ce dragon qui l'a abandonné sous forme humain. Et Nox veut retrouver ce dragon, car le xélor cherche du Wakfu, l'énergie qui compose toute vie, pour charger un artefact du nom d'Eliacube, afin de remonter le temps pour réparer ses erreurs passées.
Oui, car ce personnage est tourmenté par son passé. Ce dernier, décrit dans un épisode bonus, est assez horrible en soit: on y découvre la folie progressive de Nox, et le désespoir qui s'est emparé de lui. Il veut remonter le temps, et n'hésite pas tuer tout et n'importe quoi dans sa collecte d'énergie, pour la simple et bonne raison que selon son point de vu, s'il remonte le temps, tous ses crimes seront effacés et n'auront plus d'importance, et pourtant il se déteste lui-même pour ses actes.
C'est ainsi qu'après une douzaine d'épisodes où l'on découvre l'univers général de Wakfu dans des moments alternants d'une main de maître le délire diablement efficace et un sérieux des plus satisfaisants, et de manière bien amenée les différentes classes et même le sport Olympique (Boufbawl!), notre équipe arrive sur l'île d'Oma. A la recherche de l'identité de Yugo. Et c'est là que la vraie action commence. Que tout s'enchaîne. Que rien de bien ne se passe. Que le carnage se répand partout.
La fin est tout sauf ce à quoi on pouvait s'attendre. En plus de l'évolution globale des personnages dont certains tels que Tristepin qui deviennent absolument géniaux, la bataille finale est riche en rebondissement et en émotion. Chaque acte nous surprends, on est jamais en reste. Puis arrive la bataille finale entre Yugo et Nox, et la fin en elle-même. Une fin comme on en voit jamais. Ni bonne, ni mauvaise. Alors qu'on est dans un animé qui veut s'approcher des codes du shonen. Pas morale dégoulinante, non. Juste une fin, une vraie. Il fallait oser.
Puis vient la saison 2. Le plaisir de retrouver les protagonistes, de voir les relations du groupe qui ont bien évolué, et de nouvelles têtes et des réponses apportées à la saison 1. Hélas, le scénario prend un accent moins explosif et le méchant est un peu... Moyen comparé au précédent. Et surtout l'abus de grosbilisme est assez excessif. Mais bon, au fond, on s'en fou, même sans ça, on s'éclate, et surtout, on prend du plaisir à voir que notre pays est capable de faire mieux que les nippons sur leur propre terrain.
Wakfu est clairement un coup de cœur. C'est de l’innovation, de la qualité, de la French Touch si je puis dire, du pur plaisir, dans un monde qui a beaucoup de mal à se renouveler de manière efficace et qui reste bien souvent dans ses acquis et dans ses clichés.
Wakfu c'est la surprise, la vraie, la pure, la dure, celle avec des crocs, et un canard en plastique.
17/20, et allez regarder cette série, maintenant, laissez une chance à votre pays bien aimé.
Après ça, vous brandirez vos regalia, chanterez la marseillaise, et monterez un élevage de coqs.