Détective Conan n’est pas pauvre en hémoglobine et en volumes reliés ! Quoi de plus normal, c’est un manga policier…
Mais comment expliquer le succès de la série alors qu’elle a maintenant plus de 10 ans ?
Il faut savoir que comme la plupart des shonen, la série est publiée au rythme de un chapitre par semaine au Japon. Ce qui fait que pour les japonais, ce n’est absolument pas redondant : c’est leur petit feuilleton policier de la semaine, tout comme certains regardent certaines émissions ou séries télé qui ne passent que le samedi.
Malheureusement, en France, nous n’avons pas ce système, les volumes de Conan arrivent comme des pavés indigestes dépassant la quarantaine de volumes pour certains. Selon moi, notre cher écolier en culotte courte est un peu comme une bonne grosse boîte de chocolats praliné qu’on vous offre à Noël : pour en apprécier toute la saveur, il faut n’en manger qu’un à deux fois par jour, sinon cela devient très vite écœurant.
L’œuvre fait preuve d’une grande richesse scénaristique (les enquêtes se ressemblent rarement, l’introduction de nouveaux personnages pour relancer la série n’est pas pour déplaire, et le coup classique de la double identité est bien exploité). Il est vrai que les mobiles de certains meurtres peuvent paraître futiles, mais c'est pour mieux faire le tour de la psychologie criminelle (et non pour bâcler le chapitre...).
Les anti-Conan vous diront ceci : « oui mais Conan voilà quoi c’est toujours la même chose !! Un meurtre et « pouf » Conan le résout ! ».
Il ne faut pas oublier que Conan est un manga policier. Donc cela inclut forcément des meurtres puis une résolution de… (Suspense)…meurtre…
D'ailleurs Naruto, dont le succès est faramineux, n’est-il pas non plus linéaire au possible ? La sérieNaruto suit ainsi souvent le schéma suivant : ennemi balèze = je m’entraîne = flash back en plein combat sur l’amour et tout ce qui est beau =victoire ou défaite de Naruto.
Bon je caricature mais on peut vite tout cataloguer et tout simplifier, si bien que tous les shonen, voire les BD plus classiques - Tintin, Spirou, Titeuf et j'en passe - finissent par être linéaires.
L’autre défaut que l'on reproche à la série est son manque de réalisme, c'est-à-dire qu'au bout de 10 ans de publication et 64 volumes, Conan ne grandit pas d’un pouce.
Il faut cependant remarquer que c’est un manga intemporel, et si l’on devait le situer dans le temps, cela deviendrait très vite difficile pour l’auteur au niveau scénaristique. Et encore une fois, cela ne choque personne que des BD comme Astérix et Obélix, Tintin ou autre, soient intemporelles. A finir par croire que les mangas ont une obligation de se situer constamment dans le temps…
Dernier point des anti-Edogawa : les personnages se ressemblent tous.
Or Rock Lee et Maito Gai ne se ressemblent-ils pas ? Et Sasuke et Itachi ? Et Pikachu et Raichu ? Et Keitaro et Seta ?
La ressemblance physique entre les personnages de Hatori, Kaito Kid et Shinishi sont surtout là pour ne pas faire oublier le personnage de Shinishi. Or, comme vu précedemment, c'est une ficelle scénaristique souvent utilisée dans les mangas ...
Conan, c’est une œuvre commerciale, il ne faut pas s’en cacher. Plus de 400 épisodes, 10 films et OAV, goodies et j’en passe. Mais c’est aussi un véritable hommage à de grands auteurs du genre policier, Gosho va parfois jusqu’à reprendre certaines enquêtes !! A ce sujet, la connaissance de Gosho Aoyama dans la littérature policière est assez impressionnante.
De l’humour, des personnages charismatiques et des enquêtes à GOGO, voilà de quoi vous rassasier, mais attention à ne pas lire l’œuvre trop vite au risque d’en faire une overdose.
Gosho AOYAMA aurait déja en tête la fin de son manga,mais vu le succès,il n'est pas sûr que dépasser la centaine de volumes,l'oeuvre soit terminé!!