Et voilà un chef-d’œuvre de bouclé. Seulement cinq volumes et pourtant je ne demande rien de plus. Je suis passé de la joie à la tristesse en quelques minutes, ce manga est en effet très poignant et d'un réalisme saisissant (pas de surnaturel ici, ça change un peu).

L'histoire met en avant un détenu condamné à mort pour avoir tué sept personnes et dont on va se servir de cobaye pour une étude sur son comportement, en lui octroyant un boulot d'entretien dans une école.

Oui, un ''cobaye'' ! C'est la première chose qui m'a percuté, cette étiquette qui est collée sur la tête des détenus. En effet, à partir du moment où vous êtes considéré comme un meurtrier, la société ne vous considère même plus comme un être humain, mais bien comme un vulgaire rat de laboratoire, un monstre. J'ai trouvé cela assez marquant et pourtant tellement vrai.

Ce manga met en avant une grosse interrogation sur le seuil de tolérance que l'on pourrait avoir envers l'un des pires criminels, est-ce qu'il nous serait possible de pouvoir lui pardonner ses actes ? La réponse nous est donnée par l'intermédiaire de divers personnages, ayant chacun un point de vue différent sur la question et même, nous permettant de nous questionner sur un sujet très sérieux qu'est la nécessité de la peine de mort. Le scénario est ponctué de divers passages plutôt cocasses, pourtant j'ai été sans cesse assommé par une sorte de morosité lancinante. Le dernier volume fût le plus éprouvant, m'amenant irrémédiablement vers une fin inévitable, prévisible et pourtant magistralement déprimante.

Les protagonistes, quant à eux, possèdent des personnalités intéressantes et, voire pour certains, changeantes au fil de leur évolution dans l'histoire.

Le détenu 042 alias Tajima Ryôhei, m'a beaucoup fait penser au détenu dans le film et roman La ligne verte, à cause de son empathie. C'est un personnage fort qui, malgré lui, marque son entourage et le lecteur de sa personnalité douce et de sa bonté.

Un autre personnage fort, c'est Yume, une jeune étudiante qui, bien qu'aveugle (et c'est là toute la subtilité), est la première à pouvoir percevoir ce qui réside vraiment dans le cœur de Tajima et pourrait même être qualifiée de ''raison d'être'' pour ce dernier par la suite.

Enfin, nous avons Shiina, le responsable en charge du projet d'étude envers lequel moi, le lecteur, je me suis le plus identifié dans sa façon de penser, chose que j'ai trouvé intéressante en plus au point pour l'immersion dans l'histoire.

Pour ce qui est de l'aspect visuel, je ne m'attarderai pas car j'ai trouvé les dessins assez classiques. Le chara design est agréable, mais j'ai éprouvé un manque de jolis plans de paysages, un manque qui donne l'impression d'avoir des décors un peu vides.

Finalement, Détenu 042 est une œuvre qui relate une histoire très humaine. J'en suis ressorti ému, mais aussi grandi car cela m'a permis de me questionner sur un sujet grave auquel je ne prêtais pas spécialement attention et ne l'aurais certainement pas fait si je n'avais pas lu ce manga.