C'est la première critique que je fais pour un manga, alors d'avance, mes excuses si ça paraît un peu désordonné, un peu court, un peu long ou un peu chiant, je ne sais pas encore.
Détenu 042 ou comment nous faire réfléchir sur la nature humaine, comment ébranler nos plus profondes convictions, comment mettre un nom sur les pires atrocités que l'homme peut commettre, mais aussi les plus belles choses dont il est capable.
Oui, la rédemption existe pour chacun d'entre nous.
Comment parler d'un problème aussi délicat que la peine de mort ? Un meurtrier est-il toujours un homme aux yeux du monde ? Comment évoquer toutes les questions que ce sujet particulier implique, comme les sentiments des victimes et des familles des victimes ? Comment envisager la réinsertion de Monstres ? Ceux-là même dont la société elle-même est en partie responsable ?
L'auteur nous fournit ici des éléments de réponses à nos propres questions par le biais d'une expérience aussi improbable qu'ingénieuse.
Et cette histoire est aussi un peu un prétexte pour offrir un regard différent sur un condamné à mort. Un condamné à mort n'est pas seulement juste un meurtrier, c'est avant tout un être humain, idée tellement simpliste, mais tellement vraie, et Détenu 042 nous le rappelle à juste titre, sans prendre aucun parti.
L'histoire est traitée comme une réelle expérience, suivant la vie quotidienne d'un condamné à mort dans une école, homme en sursis devant la mort, grâce à cette petite puce électronique. Le sujet n'est pas n'importe qui non plus, il n'a pas tué d'enfant ni violé de femme et a vécu une enfance plus que sombre, + «facile» donc de l'intégrer à la société. Mais l'auteur ne tombe pas dans l'écueil du «il-a-eu-une-enfance-malheureuse», on le sent à chaque page. Beaucoup d'impartialité nous amène forcément à aborder ces livres de façon plus sérieuse.
Outre les grandes questions qui ne trouvent pas toujours de réponse, j'ai éprouvé énormément d'émotions et j'ai souvent souri, éprouvant malgré moi des sentiments d'attendrissement, pas seulement envers le détenu, mais aussi envers le professeur qui s'occupe de lui, ainsi que la jeune lycéenne aveugle avec laquelle il a pu tisser quelques liens.
Etonnamment, et personnellement j'en ai été ravie, jamais la question de la religion n'a été abordée. Car souvent, elle va de paire avec un débat sur la peine de mort : oeil pour oeil, dent pour dent, aime ton prochain, pardonne et tend l'autre joue. Non, ici, il n'y a pas de discours abstrait ou idéologique, il y a juste un homme avec un passé de meurtrier que l'on renvoie dans le monde.
J'ai lu la Ligne Verte de Stephen King, et excepté l'aspect fantastique, le sujet de la peine de mort fut très bien traité. J'ai lu La Dernière Marche, autre livre poignant écrit par une religieuse, mais très orienté tout de même. Je peux compter Détenu 042 comme un de ces bouquins qui vous bouleverse malgré vous, et qui vous fait sérieusement réfléchir aux notions de bien et de mal, peu importe l'avis que l'on peut avoir sur la question.
Je ne peux pas mettre autre chose qu'un 10