L’idée était bonne. Tellement bonne qu’elle avait déjà été maintes fois utilisée, avec plus ou moins de succès, le maître du genre étant Agatha Christie et ses « dix petits négres ». Et d’ailleurs, le manga ne se prive pas de cette référence, plaçant ainsi la barre bien trop haut pour le résultat final.
Pour faire un bon huit clos, il faut tout d’abord une ambiance. Ici, et c’est l’une des qualités première du manga, le rendu est bon. J’avoue avoir bien aimé ce mélange de planches épurées et sombres, retraçant ainsi la tension qui entoure les protagonistes du jeu du lapin. Le charadesign est quant à lui sobre, et certains plans valent le détours.
Oui mais…
Oui mais, pour faire un bon huit clos, il faut également un bon scénario. Et c’est là que le bas blesse. En effet, si le début nous attire de par son originalité, force est de constater que plus nous progressons au fil des pages, plus le rendu se fait conventionnel. En clair, on peine à être surpris par les différents événements, même si ceux-ci s’enchaînent de façons cohérentes et distrayantes.
Il faut noter que le premier souci du scénario vient du faible nombre des protagonistes. On tourne bien trop vite en rond, et très facilement, bien trop facilement, on en vient à imaginer qui peut bien être le ou la coupable.
Autre souci, et non des moindres, la fin et les divers coups de théâtres qui nous sont servis. Le principe du genre veut que l’on découvre les mobiles qui font agir le coupable en fin d’histoire. Doubt ne fait pas exception à la règle, mais nous sert des excuses aux agissements du criminel d’une exceptionnelle platitude, qui fait que le manga n’en devient tout simplement plus crédible, voir surréaliste. La folie eut pu être une explication plausible, mais elle ne semble pas être le moteur régissant les actions du « loup »
Par contre la conclusion est très bonne, mais là aussi, totalement abracadabrantesque et impossible dans un monde normal.
Voilà quoi, un manga qui se lit vite, agréablement, mais qui ne surprend guère.