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Critique du manga Fuli Culi

» par Diyo le
07 Juin 2004
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Voilà un manga surprenant, à mille lieux des productions habituelles. Issu de l'esprit des membres du studio Gainax (à qui l'on doit le très cérébral Evangelion), on en attendait pas moins de FLCL. Après avoir vu l'anime à plusieurs reprises, la lecture du manga fut pour moi un véritable choc...

A première vue, on a plus l'impression d'avoir à faire à un storyboard de l'anime qu'à un véritable manga. Les décors sont très dépouillés, voire carrément inexistants, et les personnages bénéficient d'un design peu détaillé. C'est un peu comme si chaque planche était restée à l'état de croquis. Visuellement, FLCL est particulièrement déconcertant. Mais c'est également ce qui lui donne une grande partie de son charme.

Au milieu du premier volume, on se prend à trouver les dessins très esthétiques et surtout très humains. Les coups de crayons très visibles, le découpage original des planches et les cases hésitantes, tous ces éléments confèrent à FLCL un visuel unique dans l'univers manga. En outre, je tire mon chapeau à Pika qui nous offre là l'une de ses plus belles et plus sérieuses éditions.

L'histoire reprend exactement celle de l'anime. Et justement, la version manga associée à la version anime offre à FLCL une autre dimension. La compréhension en devient plus aisée. FLCL part d'un scénario relativement simple et pas forcément très original. Mais la manière dont il est traîté rend les choses bien compliquées.

Tout d'abord, les personnages ne sont pas loin d'être de véritables psychopates, assaillis par le mal de vivre, rongés par les complexes et les névroses.

Naota est le seul qui extériorise réellement ce mal-être mais la manière est pour le moins inhabituelle. Un énorme bosse lui pousse sur le front. Haruko est quant à elle un personnage à part dans le manga. Elle assume complètement sa folie et en joue. A plusieurs reprises, on s'aperçoit toutefois que, derrière cette façade délirante, se cache des raisonnements cohérents. Naota, qui souffre de l'absence d'une mère, de la folie d'un père et du départ de son frère ainé, va reporter inconsciemment une partie de son affection sur Haruko.

Mamimi est à mon avis le personnage le plus malade de tous. Les informations la concernant sont rares et son comportement anti-social est des plus troublants. On ne sait ni d'où elle vient ni où elle va et semble vivre dans un autre monde: le sien. Il suffit de la voir, inerte, un chat dans les bras (qu'elle a appelé Takkun, le surnom de Naota), un téléphone portable à la main et les yeux fixés vers le sol pour s'en convaincre...

FLCL est un manga qui appréhende le mal de vivre, la folie, la sexualité, le réconfort maternel, la violence de nos sociétés... Tout ça d'une manière très détournée, parfois même à la limite du compréhensible.

FLCL est le type même d'oeuvre qui n'accepte pas le compromis. Soit on la rejète en bloc soit on la hisse au rang d'oeuvre cultissime et inégalable.

Et moi... je hisse, je hisse...

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

Diyo, inscrit depuis le 02/03/2004.
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