Hellsing, sans doute l'un des mangas les plus marquants de cette décennie, de par son côté ultraviolent, parfois polémique, son graphisme particulièrement léché et surtout son personnage principal, le redoutable Alucard.

Dans la catégorie monstre, celui-ci a tout pour plaire: sanguinaire, dépourvu de compassion et de pitié, fortement sadique (il n'abandonne ses adversaires qu'une fois ceux-ci démembrés de la manière la plus brutale possible) et fortement charismatique avec ses 2 pistolets de gros calibre. Même si il se taille la part du lion et plonge sans difficulté les autres protagonistes dans son ombre, ceux-ci sont loin d'être inintéressants. Nous avons ainsi une Seras légèrement bimbo et naïve (qui ajoute quelques éléments comiques dans l'histoire), mais néanmoins magnifique lorsqu'elle réveille son côté vampire et impressionnante avec son artillerie lourde, Integra qui bien qu'humaine est sans doute celle qui a le plus de force morale et de caractère, Walter dont le flegme "so british" fait tout le charme (même quand il extermine tout une horde de morts vivants) et enfin le capitaine Bernadot qui, bien que jouant un rôle secondaire m'a beaucoup plu avec son côté bad guy et sa "romance" avec Seras.

Côté adversaire, il y a bien entendu le duo de fanatiques Anderson et Maxwell prêts à tout pour réduire Hellsing et l'Angleterre (païens hérétiques selon leurs propres termes) en cendre, même si ils ne sont pas vraiment d'accord sur la méthode à appliquer; les vampires de l'Ultime Bataillon du IIIème Reich avec un leader et des officier bien cinglés aussi (même si je regrette qu'on n'en sache pas forcément plus sur eux). Mais mes petits préférés restent quand même les deux frères Valentines du tome 2, même si dans leur cas, je regrette que plus d'importance n'ait pas été donnée au cadet Jan (le junkie), bien plus à sa place dans ce manga que son grand bellâtre de frère Luke.

Alors oui, tout cet étalage de personnages dans les deux camps fait un peu foire aux monstres, et c'est bien l'effet recherché. Pendant les premiers tomes, ceux-ci parviennent à contenir leurs ardeurs, mais tout bascule finalement dans le chaos le plus total lors de la mise à sac de Londres, et seul un fou pourrait espérer se dresser face au déchaînement de violence qui nous est montré. Dès cet instant, le scénario qui était déjà assez simpliste auparavant termine de brûler en même temps que la capitale britannique. Et c'est tant mieux: on peut ainsi tranquillement savourer le spectacle de tous ces vampires, loups garous, mercenaires et fanatiques religieux en train de se foutre sur la tronche (après avoir méthodiquement et sauvagement exterminé la population civile), avec en chef d'orchestre et cible principale ce cher Alucard qui rayonne de santé et de joie.

Le manga est assez court (10 tomes), ce qui permet d'éviter la lassitude et la répétition s'installer face à cet enchaînement d'affrontements et de démonstrations toujours plus extrêmes des fantastiques pouvoirs du vampire.

Par contre, je regrette que sur la fin (à partir de la moitié du tome 9, donc pas trop de regrets quand même), les combats deviennent moins stylés et beaucoup plus écourtés. La conclusion bien qu'assez logique aurait pu être amenée de manière plus convaincante, mais tant pis...

Hellsing, c'est donc un manga qui fait dans le grand spectacle gore et brutal, sans s'encombrer d'un scénario trop complexe, pourvu que le lecteur ait sa ration quotidienne d'hémoglobine et d'équarrissage. Un de mes mangas préférés que je conseille aux personnes avides de sensations fortes.

Je lui mets 8,5/10, parce que la fin m’a quand même légèrement déçu.