Si Hellsing brille, ce n'est malheureusement par son scénario mais bien pour son héros, Alucard.

En effet, les bases posées dans le premier tome sont séduisantes mais ne tiennent pas jusqu'à la fin, qui part complètement de travers, pour finir en une sorte de déconfiture indigeste. Je parle là des nombreux clichés mal employés et n'ayant pas tellement leur place. On en oublie presque l'ambiance noire et vampirique du début, face à l'invasion nazi, franchement douteuse quant à leur intégration dans l'histoire. Vouloir faire quelque chose de trop originale finit par devenir mauvais et c'est exactement ce qui se passe ici. Je ne parle même pas des autres éléments classiques tombant dans le scénario comme un cheveu sur la soupe, à l'image du Vatican ou de Van Helsing, dont leur présence est discutable. La fin est une excuse à un massacre mais n'a aucun incidence sur le scénario. Bref, le manga ne fait que descendre.

Le pire, c'est que cette descente entraîne les personnages, à part Alucard qui garde le cap. Seras était bien plus intéressante en vampire innocente, qui refusait de boire du sang humain, plutôt qu'en une sorte de copie alucardienne, qui ne peut en aucun cas rivaliser avec l'originale. Integra perd aussi de sa classe à mesure que son ennemi se dévoile et on s'aperçoit qu'elle n'est pas grand chose sans son fidèle toutou... heu valet pardon! Quant à Walter, j'admets que j'aurai préféré ne rien savoir sur lui et qu'il garde ainsi son aura mystérieuse et inquiétante de tueur sanguinaire. Anderson n'échappe pas non plus à la chute, surtout à la fin, où il se trouve incroyablement vide de son instinct meurtrier du début.

Sans parler du méchant, qui perd tout lorsqu'on découvre ce qu'il est réellement. A ce moment, je me suis posé bien des questions sur ce qui a poussé l'auteur à trouver cette "solution", très facile et sans aucune explication. Déjà que le coup de l'officier SS est dur à avaler, là c'est le summum. Ses lieutenants auraient pu être mieux, malheureusement, ils ne restent pas suffisamment pour qu'on puisse les apprécier à leur juste valeur.

Le dessin enfin est une marque de fabrique, avec Alucard. Même si ce n'est pas beau esthétiquement parlant, ca colle avec l'univers d'Hellsing, car c'est toujours sombre et glauque, même si parfois, on n'y comprend pas grand chose.

Déçu par ce manga dont j'attendais beaucoup et même ALucard ne parvient pas à sauver les meubles. Ca se lit bien et vite mais c'est trop gros et pour rien au final. La chute de l'histoire n'est pas à la hauteur des espérances du début.