Homunculus est un manga étrange et passionnant, qui gagne en malaise au fil des tomes.
L'auteur se passionne pour la psychanalyse, et il semble obsédé par l'idée de représenter les névroses, de les dessiner. La tâche est ardue : comment représenter ce qui est purement abstrait ?
Le héros lui-même, avant même de se faire trépaner, a un comportement obsessionnel : il dort dans sa voiture, ne supporte pas qu'on y touche, et refuse toujours de se mêler à ses amis SDF.
Il en va de même pour l'étudiant en médecine, fils à papa un peu gothique, que l'on sent très faible psychologiquement, très effrayé aussi par ce qu'il peut découvrir.
Si l'histoire commence de façon passionnante, on note que chaque nouveau volume privilégie un peu plus les descriptions, les dessins purs, et que le scénario avance de ce fait de moins en moins vite. Homunculus se lit très vite, il y a peu de dialogues. De plus, le malsain est à son comble dans le tome 5, où l'auteur tente d'explorer certains fantasmes de façon très explicite. C'est probablement l'un des mangas les plus dérangeants des dix dernières années, où la névrose est toute entière le sujet de l'histoire.
Arrivé au tome 5, on s'interroge toutefois : on va cette histoire ? Les scènes se dilatent exagérément : tout le tome 5 décrit une tentative de viol où névrose et quête de sens se mélangent... Très curieux.
Quoi qu'il en soit, et peu importe ce qui suivra, ce manga vaut déjà la peine d'être lu pour son innovation visuelle et son scénario tout de même très accrocheur.